Commentaire historique sur le totalitarisme

Commentaire historique sur les totalitarismes

Tout d’abord, le document étudié ici est un texte, plus précisément un extrait du programme du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) datant du 24 février 1920, rédigé en prévision des élections allemandes de cette même année. Ce document est cité par l’historien bernois Walther Hofer dans son ouvrage Le National-socialisme par les textes, de 1959. La République de Weimar créé le 9 novembre 1918, naît dans un climat politique et économique troublé. Une partie de la population lui reproche d’avoir signé l’armistice et le traité de Versailles. Ainsi, l’Allemagne possède des difficultés financières, notamment dues par le coût des réparations et des indemnités de guerre dues aux Alliés. C’est dans ce contexte que le 24 février 1920 Adolf Hitler crée le parti national-socialiste des travailleurs allemands. A l’aide de ce document nous allons montrer qu’afin d’instaurer un régime totalitaire, la mise en place d’une dictature est nécessaire, puis de déterminer en quoi ce programme contient déjà les principales idéologies du régime nazi, et comment les futurs actes d’Hitler en Allemagne et en Europe y sont annoncés.

Afin d’instaurer un régime totalitaire, la mise en place d’une dictature est nécessaire. C’est ainsi que le programme du NSDAP proteste certains principes des démocraties. Ainsi, dans l’article 25, il est employé le terme de la création d’un pouvoir central puissant, ce qui est le contraire de toutes démocratie, étant donné que dans une démocratie le pouvoir vient du peuple ainsi un pouvoir central va à l’encontre de l’idée même de la démocratie. De plus, dans l’article 10, il est précisé que « L’activité individuelle ne doit pas être en opposition aux intérêts de la Communauté, mais dans le cadre de la Communauté et pour l’utilité de tous. » ; or, dans la démocratie, c’est le contraire, chaque individu a des droits qui lui garantissent une liberté d’action et de pensée. Ensuite, afin de remporter les élections, Hitler utilise des arguments visant à attirer les classes populaires. On trouve ainsi dans ce programme des idées nationalistes, comme dans l’article 1 avec la notion de « Grande Allemagne réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ou dans l’article 2 avec la volonté de suppression du traité de Versailles qui a humilié les Allemands deux ans auparavant. On trouve aussi des idées socialistes, ayant pour but de lutter contre les aisés, en faisant profiter au peuple de leur richesse. Ainsi, dans l’article 13 il est question de l’appropriation par l’Etat des « entreprises appartenant à un trust ». De plus, l’article 16 veut protéger classe moyenne et les petits commerçants. Dans ce programme figure un autre thème présent dans tout régimes totalitaires, celui de l’utilité des citoyens. En effet, dans l’article 10, L’individu doit être un être productif, actif socialement : « le premier devoir de tout citoyen est de travailler ». Ainsi, les êtres dit : « improductifs », comme les personnes handicapées par exemple, ne sont pas admises dans la société allemande nazie. De plus, dans l’article 11, il est question de supprimer les revenus « des oisifs et de ceux qui ont la vie facile », là encore les improductifs sont rayés de la société allemande nazie.

Par ailleurs, ce programme contient déjà les principales idéologies du régime nazi. En effet, la notion raciale qu’a Hitler du peuple allemand, est démontrée à travers sa définition de la citoyenneté allemande présentée dans l’article 4. Selon lui, elle repose sur le droit du sang : « Pour être citoyen, il faut être de sang allemand ». Tous les individus nés ailleurs, même s’ils ont grandi en Allemagne et qu’ils ont acquis la nationalité allemande sont exclu de la notion de citoyens. Il est notamment écrit « qu’aucun Juif ne peut donc être citoyen » alors que quelques lignes avant il est précisé que « la confession importe peu ». Ce point est donc raciste, de plus, le mot juif étant écrit avec une majuscule, il désigne donc les personnes dit de sang juif. Adolf Hitler part ainsi du principe que les peuples sont divisés en races, structurées en une hiérarchie qui est dominée

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