Cned - Histoire Géographie - Corrigé type n°2

Chapitre 1: Combattre pendant la Première Guerre mondiale. L’expérience combattante pendant une guerre totale

Point de méthode travaillé : étude critique d’un document

Corrigé du sujet : « L’expérience combattante durant la Première Guerre mondiale »

[Introduction] La Première Guerre mondiale, qui a mobilisé près de 70 millions de combattants, a donné lieu à une très grande quantité de témoignages écrits (lettres, journaux intimes, etc.) qui permettent à l’historien d’appréhender au plus près l’expérience des soldats de la Première Guerre mondiale. Le document étudié présente la particularité d’être une œuvre littéraire, il s’agit d’un roman. Le narrateur et personnage principal, Paul Baümer, est en partie inspiré par la vie de l’auteur, E. M. Remarque, qui a été mobilisé en 1916 et blessé au front. Dans cet extrait d’A l’ouest, rien de nouveau, le personnage principal décrit l’attente d’une offensive en première ligne, dans le cadre de la guerre de position, ce qui situe l’action entre 1915 et 1917.

[Problématique] En quoi ce document permet-il de montrer l’expérience combattante des soldats dans la Première Guerre mondiale ?

[Annonce du plan] Nous verrons tout d’abord qu’il offre un témoignage sur les particularités de la guerre de position, mais aussi qu’il permet d’aborder les violences extrêmes et leurs conséquences sur l’état physique et psychologique des soldats.

[Première partie : la guerre de position] Le document nous renseigne sur les spécificités de la guerre de position. Les tranchées, sans être nommées, sont décelables dans l’expression : « nous attendons l’attaque et nous nous couchons ». L’existence d’une guerre de position s’explique par la supériorité des moyens défensifs sur les moyens offensifs, du fait des progrès de l’artillerie – elle-même évoquée dans le texte. Par deux fois, l’attente qui est une des caractéristiques de la guerre des tranchées, est mentionnée. C’est ce que montre la première phrase du texte, évoquant la flânerie des soldats, ou bien encore un peu plus bas : « L’aube arrive sans qu’il n’arrive rien ». Le document permet aussi, par certains détails, de montrer l’importante mobilisation humaine et matérielle que constituent les combats de la Première Guerre mondiale. Pour ce qui est de la mobilisation des hommes, la mention des « recrues » inexpérimentées permet de rappeler que des soldats ont été mobilisés tout au long du conflit, appelés selon leur classe d’âge (en tout cas dans les armées pratiquant la conscription). En ce qui concerne la mobilisation matérielle et logistique, elle est évoquée à la fois par l’acheminement des grenades et des cartouches, mais également par le roulement incessant des transports : « des trains, des trains, des camions, des camions ». On peut aussi souligner l’importance des innovations techniques dans l’armement. C’est le cas notamment avec les « grenades », mais aussi avec le « gaz » ou encore avec les « cartouches », même s’il n’est pas précisé si ces dernières servent à alimenter des fusils ou bien des mitrailleuses. Les gaz asphyxiants apparaissent effectivement comme une

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