LA CHINE ET LE MONDE DEPUIS 1949

INTRODUCTION

Le 01 octobre 1949 s'achève une longue guerre civile entre le parti nationaliste au pouvoir depuis 1927 (juste interrompue par la Seconde guerre mondiale marquée par la violente occupation japonaise) et le Parti communiste dirigé par Mao Zedong, victorieux et qui s'empare du pouvoir : la République populaire de Chine est proclamée. Pays pauvre et ravagé, celle-ci s’est imposée progressivement et difficilement comme une puissance essentielle au début du XXIe siècle.

Problématique : Quelles sont les étapes suivies par la Chine pour retrouver une place de puissance, quels effets et quelles limites ?

I. Une volonté de renaissance par le communisme.

1 Une restauration d’abord interne et difficile

Cours dialogué

Cette révolution politique est originale et est menée par un personnage central Mao Zedong qui s’inspire du marxisme-léninisme, qui impose ses vues dès 1943 au PCC (pour lui, la Révolution n’est pas une phase transitoire mais est un état permanent).

Apport magistral

Cette révolution démarre par un programme modéré qui assure les libertés individuelles afin de rallier toutes les classes sociales dites progressistes y compris la petite bourgeoisie. Cela permet d’assurer l’installation stable du gouvernement et le redressement économique après la guerre. La politique de collectivisation est menée uniquement dans quelques secteurs comme l’industrie lourde et les banques.

Mais, l’aspect totalitariste du régime communiste prend vite forme une fois le régime assuré.

Cela se marque par la volonté de contrôler l’espace national :

- en désignant des ennemis : ce sont les campagnes des Anti (corruption, gaspillage, bureaucratie) en 1951-1952 qui visent la petite bourgeoisie ou la réforme agraire de 1949-1952 où on donne des terres aux paysans pauvres pour les rallier à la politique violente des paysans riches et propriétaires fonciers présentés comme des oppresseurs,

- en modifiant le caractère patriarcal de la société chinoise : le 01 mai 950, une loi autorise le divorce et instaure le libre consentement des époux (c’est une étape dans l’émancipation des femmes même s’il ya un écart avec la réalité),

- en encadrant fortement les individus : ainsi, dans les campagnes, les terres sont collectivisées en 1955 et les paysans travaillent dans le cadre de coopératives qui fournissent logement, salaires, accès aux soins et à la nourriture et créent des unités de travail. Durant toute sa vie, l’individu est soumis à l’autorité du PCC : organisations de jeunesse dès l’enfance, passeport intérieur pour pouvoir se déplacer, surveillance de la vie privée par des comités de quartier, répression par les camps de travail.

Cette politique connaît cependant des soubresauts violents ; ainsi, en 1956-1957, lors de la campagne des Cent-Fleurs, le PCC encourage les intellectuels à exercer un regard critique mais réprime dès juin 1957 ceux qui avaient osé le faire.

2 Mais, un Etat peu actif sur le plan international

Cours dialogué

Cependant, la Chine reste un Etat faible sur le plan international ce qui s’explique par la non-reconnaissance du pouvoir communiste. C’est l’Etat de Taiwan où s’est réfugié l’ancien gouvernement nationaliste qui est reconnu par l’ONU et les pays occidentaux depuis 1949 et conserve le siège permanent au Conseil de Sécurité (il signe en 1955 un accord de protection avec les Etats-Unis en 1955).

La Chine reste alors alignée sur les positions soviétiques sur le plan extérieur notamment lors de la guerre de Corée.

3 Une tentative de s’affirmer comme modèle et puissance

Cours dialogué + doc. p.100

En 1956, en Urss, Khrouchtchev qui a pris le pouvoir mène une politique d’ouverture envers le monde occidental et remet en cause le culte de la personnalité et le pouvoir personnel ce que refuse Mao : le fossé entre les deux pays se creuse et la Chine fait alors entendre sa voix sur la scène internationale :

- en voulant s’affirmer comme leader du mouvement anticolonialiste. Lors de la conférence de Bandung, la Chine s’affirme comme non-aligné et veut se présenter comme un modèle,

- en voulant s’affirmer comme une puissance régionale : le pays veut assurer ses frontières : il occupe le Tibet dès 1950 provoquant la fuite du Dalaï Lama en Inde en 1959 et des tensions avec ce pays et même une guerre en 1962 et la ville de Port-Arthur en 1955 (fin de la concession accordée aux Soviétiques). Enfin, lors de la guerre d’Indochine, il envoie des conseillers aux combattants vietnamiens,

- en voulant acquérir les instruments de la puissance militaire : premier essai atomique en 1964 et maîtrise de l’arme nucléaire en 1967.

doc. n°5 p. 83 Cette politique provoque la rupture définitive avec l’Urss au début des années 1960 (expulsion des conseillers soviétiques en 1963) et même de la tension entre les deux (guerre sino-soviétique en 1969).

Cette politique d’acquisition de la puissance est doublée de la volonté d’être un modèle politique et original ; le pays veut montrer qu’il peut être un modèle de développement pour les pays pauvres, ruraux et forte croissance démographique. Il lance deux expériences majeures mais meurtrières :

- doc. n°2 p. 84 + Diaporama : diapos n°5, 6, 7 et 8 le Grand Bond en avant de 1958 à 1961 dont l’objectif est d’accélérer le développement et de l’amener plus vite au communisme. Il s’agit de pousser à l’extrême la politique de collectivisation dans les campagnes : mise en commun des biens et des terres dans le cadre des communes populaires, vie collective, grands travaux d’infrastructures et fabrication d’acier (inutile) dans des « petits hauts fourneaux ». Les paysans mobilisés ne peuvent alors travailler dans les champs et récolter d’où une totale désorganisation. Le bilan est alors catastrophique : 30 millions de morts par famine alors que la propagande montre un succès. Mao, isolé dans sa résidence de luxe, perd dès lors le contact avec la population et voit son prestige écorné et le président Liu Shaoqi consolide l’économie après 1961.

- Fiche de documents doc. n°2 + Diaporama : diapos n°9, 10 et 11 la Révolution culturelle en 1966. Cette

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