La Chine et le monde depuis le «mouvement du 4 mai 1919»

La Chine et le monde depuis le « mouvement du 4 mai 1919 »

En 1973, Alain Peyrefitte publie un livre intitulé Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera. Depuis plusieurs décennies, l'émergence de la Chine montre une formidable revanche de ce pays. En effet, alors qu'il occupe difficilement sa place sur la scène internationale en 1919, le pays est aujourd'hui une de ses principales puissances émergentes.

Quel a été le rôle de la Chine dans le monde depuis le « mouvement du 4 mai 1919 » ? Comment s'est-elle affirmée sur la scène internationale ?

1. La Chine dominée : une impossible affirmation sur la scène internationale (1919-1949)

L'héritage des dominations étrangères

• La politique des concessions

À la fin du xixe siècle, les grandes puissances européennes n'ont pas colonisé la Chine mais l'ont divisée en zones d'influence économique. Les empereurs de la dynastie Qing se sont accommodés de cette situation et, en signant des « traités inégaux », ont accordé des concessions aux Européens, mais aussi aux Japonais. Ainsi, Hong Kong est-elle accordée aux Anglais, Qingdao, à l'Allemagne.

• La difficile modernisation

Cependant, un certain nombre de Chinois souhaitent associer modernisation et indépendance du pays. Ils fondent le parti nationaliste, le Guomindang. En janvier 1912, la République est proclamée. Le Guomindang est au pouvoir, son chef, Sun Yat-sen, est président.

• La Première Guerre mondiale : une nouvelle perspective

Lors de la Première Guerre mondiale, la Chine s'engage au côté des Alliés en 1917 pour tenter de revenir sur la scène internationale. Mais, lors de la négociation du traité de Versailles, le Japon, principale puissance en Asie, récupère les possessions allemandes en Chine. Le 4 mai 1919, un vaste mouvement de protestation se lève dans tout le pays. Il marque la volonté des Chinois de revenir sur la scène internationale. Le gouvernement refuse de signer le traité de Versailles.

Exercice n°1

Une République impuissante, une Chine effacée

• Un régime fragile

Malgré cela, le gouvernement n'a pas les moyens de ses ambitions internationales. Il ne contrôle qu'une petite partie du pays, autour de sa capitale, Nankin. Des « seigneurs de la guerre » contrôlent une bonne part du pays. Ce gouvernement reçoit cependant le soutien des États-Unis, qui veulent limiter la puissance du Japon en Asie.

• Un régime divisé

De plus, le régime est marqué par la succession de phases d'alliance et de rivalité entre le Guomindang et une nouvelle force politique, le Parti communiste chinois (PCC), fondé en 1921. Un de ses fondateurs, Chen Duxiu, considère que la voie communiste est la seule qui permettra à la Chine de retrouver sa place dans le monde. En 1927, une longue guerre civile éclate qui empêche la Chine de s'affirmer dans le monde. L'année suivante, Tchang Kai-shek prend la tête du gouvernement nationaliste. Mao Zedong devient le chef du PCC en 1935.

Exercice n°2

Une Chine entraînée dans la guerre

• L'agression japonaise

Le Japon se lance à partir de 1931 dans une politique de mise sous tutelle de la Chine. Son avance technologique et militaire face à une Chine divisée est écrasante. En 1931, la Mandchourie est détachée de la Chine et devient, sous le nom de « Mandchoukouo », un État fantoche – en fait un protectorat japonais – dirigé par l'ancien empereur de Chine Pu Yi. En 1937, les Japonais attaquent la Chine de façon particulièrement violente, avec notamment les massacres de Nankin qui font près de 100 000 morts.

• Une unité nationale de circonstance

Face aux Japonais, communistes et nationalistes s'unissent. Ceci permet à la Chine de recevoir l'aide des Américains pendant le conflit.

• Une place parmi les vainqueurs

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la Chine profite de la volonté du président américain Roosevelt de favoriser l'émergence d'une puissance importante face au Japon vaincu. La Chine obtient ainsi un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

2. Le rayonnement de la Chine communiste (1949-1978)

L'alliance avec l'URSS

• Le triomphe des communistes

Cependant, en 1945, la guerre civile reprend entre PCC et nationalistes. Les Américains soutiennent alors les nationalistes, mais les communistes gagnent la guerre, et la République populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949. Les nationalistes se réfugient à Taïwan. Les Américains ne reconnaissent que ce gouvernement. À l'ONU, ce sont donc les nationalistes de Taïwan qui occupent le siège au Conseil de sécurité. Pour protester, les Soviétiques cessent de siéger dans cette institution.

• Le bras armé de l'URSS en Asie

La Chine devient alors un élément fondamental de la politique soviétique en Asie. Dans le cadre des conflits périphériques, les Chinois interviennent au nom du bloc de l'Est. En 1950, la guerre de Corée commence. Les Chinois envoient des milliers de « volontaires » dans une grande offensive sur le fleuve Yalou. La Chine soutient également la lutte du Viêt-minh au Vietnam dans la guerre d'Indochine contre la France. Par ailleurs, la Chine prend le contrôle du Tibet, qu'elle occupe militairement en 1950. Cependant, Mao ne parvient pas à mettre totalement fin à la présence étrangère et n'ose pas risquer une confrontation générale avec les Américains. Hong Kong reste britannique et Macao, portugaise. Aucune opération militaire n'est tentée contre Taïwan.

• Le modèle pour les pays en voie de développement

La Chine est aussi utilisée dans le bloc de l'Est comme « cheval

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