Faim dans le monde

I/ Alimenter en quantité et en qualité une population croissante

Parmi les 7 nouveaux objectifs du développement durable définis en septembre 2015 par le PNUD, l’objectif de « faim zéro » occupe la deuxième position après l’élimination de la pauvreté. La situation de l’alimentation mondiale est très contrastée : alors que 800 millions de personnes sont touchées par la sous-nutrition, une autre partie se caractérise par une situation de surnutrition avec un fort taux d’obésité. On compte 11% de personnes en sous-nutrition contre 13% d’obèses. On en conclut que 2 milliards de l’humanité souffre de malnutrition.

En dépit de ces inégalités très fortes, il est indéniable que l’agriculture mondiale. Nourrir les hommes constitue un problème mondial parce que la Terre comptera bientôt 9 milliards d’habitants (7,7 en 2019, selon l’INED).

Tout semble se jouer à l’échelle mondiale, tant pour l’échange des produits agricoles que pour la diffusion des crises alimentaires ou pour les ONG, crées pour y répondre.

Le clivage essentiel oppose les PDEM (soit les pays de l’OCDE) et les PED, concernés par des problèmes alimentaires qualitatifs et les PMA, menacées par la malnutrition.

a°) L’inégale répartition de l’alimentation mondiale

Face au défi de nourrir les hommes, une question se pose : Comment assurer la sécurité alimentaire ? Par les agriculteurs mais sont-ils assez nombreux, ou bien par les terres cultivables mais suffisent-elles, ou encore par les biotechnologies dont l’efficacité reste incertaine.

Pour la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la sécurité alimentaire est atteinte lorsque « tous les êtres humains ont, à tout moment un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires, afin de mener une vie saine et active. »

DES PROGRES QUI STAGNENT

Cet objectif est loin d’être atteint, le nombre de personnes sous-alimentées est estimé par la FAO à 821 millions en 2017 (soit 11% de la population mondiale). Ce chiffre est en recul relatif, mais il masque des situations régionales contrastées (dégradation de la situation alimentaire en Afrique subsaharienne et en Amérique latine).

En dépit du recul observé, le retard de croissance concernait encore un quart des enfants de moins de 5 ans en 2016, soit 155 millions d’enfants. Dans certaines régions, cette proportion atteint même un enfant de moins de 5 ans sur trois.

Près d’un tiers des femmes en âge de procréer dans le monde souffrent d’anémie, ce qui menace également la nutrition et la santé de nombreux enfants.

L’excès pondéral chez les enfants et l’obésité chez les adultes prennent de l’ampleur, et ce, même dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Diverses formes de malnutrition coexistent, certains pays se trouvant confrontés à la fois à des taux élevés de dénutrition au sein de la population infantile et d’obésité au sein de la population adulte.

LA FAIM DANS LE MONDE

821 millions de personnes souffrent encore de la faim et les menaces de graves crises alimentaires demeurent encore très fortes dans certains pays comme Haïti ou l’Ethiopie. On constate toutefois une lente amélioration de la situation alimentaire puisque la sous-alimentation concerne 160 millions de personnes en moins depuis 15 ans. Mais malgré ces progrès, beaucoup de régions et sous-régions restent à la traîne.

En Afrique subsaharienne, une personne sur 4 est sous-alimentée. En Asie, la région la plus peuplée, se concentre la majorité des sous-alimentés soit un demi-milliard. A l’inverse, en Amérique latine et aux Caraïbes ont été réalisé les plus grands progrès alimentaires.

Selon les Nations Unies, 80% des affamés vivent en milieu rural et 50% d’entre eux sont agriculteurs. C’est paradoxal. A l’inverse, les situations de malnutrition par excès touchent avant tout les citadins.

En termes de proportion, les pays les plus touchés sont le Soudan, le Mozambique et le Zaïre et en termes de population, l’Inde et la Chine.

LE SPECTRE CONTINU DES CRISES ALIMENTAIRES

C’est indéniablement la crise alimentaire de 2008 et les émeutes de la faim qui ont eu lieu dans de nombreux pays du Sud (Mexique, Equateur, Sénégal, Indonésie) ont fait reprendre conscience des risques à la fois sociaux économique et politiques liés à l’alimentation. Elle a touché non seulement les classes paysannes pauvres mais aussi les catégories sociales intermédiaires.

L’OBESITE, UNE EPIDEMIE MONDIALE

L’obésité est considérée comme une maladie par l’OMS depuis 1997, et est associée à de nombreuses affections chroniques telles que le diabète, cancers, maladies du cœur et du foie (personnes dont l’indice de masse corporelle est supérieure à 30). Un rapport publié par la Croix Rouge en 2011, met l’accent sur la forte augmentation de l’obésité dans le monde. La prévalence de l’obésité chez l’adulte concernait 5% de la population mondiale en 1980, pour 13 % aujourd’hui. L’obésité tue désormais plus que la sous-nutrition. Cette maladie souligne l’importance

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