La Faim Dans Le Monde

Deux documents sont ici proposés pour traiter de la faim dans le monde. Le premier est un extrait de l’ouvrage dirigé par A.

Nonjon, Géopolitique de l’alimentation (paru en 2012), le second est tiré de l’ouvrage dirigé par G. Wackermann, Géographie

des conflits non armés (paru en 2011). Tous deux sont tirés de publications scientifiques et non pas de documents provenant

d’acteurs associatifs ou impliqués dans la résolution de ce manque de nourriture qui se fait criant dans divers territoires de la

planète. Ces « territoires de la faim » sont à aborder à plusieurs échelles, pour montrer par la suite que cette situation engendre

épisodes dramatiques et catastrophes.

La faim est présente dans le monde à différentes échelles. A l’échelle mondiale, « la barre du milliard de Terriens sousalimentés

était […] franchie pour la première fois » en 2009 ; c’est dire l’importance du phénomène qui touche près d’un

habitant de la Terre sur 7. La plupart des personnes concernées vivent dans les pays du Sud, bien que la faim existe aussi au

Nord (en lien avec la pauvreté). Cette sous-alimentation, cette faim, renvoient à un manque de ressources alimentaires que la

FAO (Food and Agriculture Organisation) chiffre en-dessous de 2200 calories par jour et par personne en moyenne. De

nombreux pays sont ainsi dans une situation inférieure à 1 800 calories par jour, à l’image de l’Inde, du Pakistan, de la Bolivie…

Le document 1 souligne la place particulière de l’Afrique, « avec un tiers de sa population sous-alimentée ». La situation y est

en effet dramatique au sud du Sahara, avec des pays comme le Tchad, le Niger, le Mali, l’Éthiopie, la Somalie. Il ne faut

toutefois pas confondre faim et famine (document 2). La famine renvoie à l’absence quasi-totale de nourriture, en raison de

conditions climatiques et/ou politiques défavorables. C’est pourtant à des échelles souvent plus fines, à des régions internes à

un État, que ce manque drastique de nourriture se pose, comme le révèle le document 2 (cas du Darfour au Soudan).

Les famines sont des formes de catastrophes. Comme le montre la citation proposée dans le document 2 à propos des travaux

de S. Brunel, les famines les plus anciennes étaient souvent dues à des conditions climatiques défavorables qui réduisaient les

récoltes. On peut rajouter les choix stratégiques inefficaces, à l’image de la période du Grand Bond en Avant en Chine, à partir

de 1958 : les choix de développement impulsés par les autorités chinoises se révèlent catastrophiques et les récoltes ne

permettent pas de nourrir la population (20 millions de morts).

...