Réponses politiques, sociales et économiques du front populaire et la crise de 1930
Dissertation : Réponses politiques, sociales et économiques du front populaire et la crise de 1930. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lou.jcqt34 • 16 Octobre 2022 • Dissertation • 1 944 Mots (8 Pages) • 417 Vues
ScPo – Histoire
Sujet d’entraînement au concours Scpo 2021-2022
- A partir de vos connaissances, vous expliquerez quelles réponses politiques, économique, et sociales le Front Populaire apporte à la crise des années 1930
« [Le front populaire] a affirmé sa résolution de rechercher dans des voies nouvelles les remèdes de la crise qui l’accable, le soulagement des souffrances et d’angoisses. Enfin il a proclamé la volonté de paix qui l’anime tout entier. » Léon Blum dans son discours à l’assemblée nationale du 6 juin 1936, présente la ligne directrice de la politique que va adopter son gouvernement pour répondre à la crise des années 30 qui s’installe en France. Le Front Populaire est une coalition des partis majoritaires de gauche : le PCF (Parti Communiste Français), le SFIO ( parti socialiste, actuel PS), et les radicaux (parti modéré). Cette alliance politique est une réponse à la montée d’extrême droite et à l’électrochoc provoqué par les émeutes du 6 février 1934, où certains partis et ligues d’extrême droite ont tenté de renverser le Palais Bourbon, où délibère l’Assemblée Nationale, symbole et institution de la démocratie française. Après une campagne massive et radicalement opposée à celle des partis d’extrêmes droites, le Front Populaire gagne les élections législatives de 1936 avec une écrasante majorité des voix. Léon Blum, issu du SFIO, forme son gouvernement, à la suite duquel il prononce un discours devant l’assemblée générale le 6 juin 1936. Le document 1 en est l’extrait, dans lequel il expose les réponses proposées par le FP (front populaire) pour contrer la crise économique, sociale et politique de la France.
Le document 2, est une « une » du journal L’humanité, organe central du PCF, parue deux jours plus tard (8 juin 1936). Cet extrait relate de la « Victoire » acquise par le FP et des mesures que le gouvernement propose, notamment la réalisation de l’accord tripartite de Matignon.
Nous verrons quelle stratégie politique le gouvernement du Front Populaire mets en place afin de répondre à la crise des années 30 en France, tout d’abord par une affirmation de victoire du peuple, puis avec l’annonce d’un plan concret contre la crise, pour enfin se placer en défenseurs incorruptibles de la république et de la démocratie.
- Victoire du Front populaire, parti du peuple face au fascisme
- Le FP grand gagnant du « procès » du peuple
Dans le premier document, dès le début de son discours, Léon Blum utilise un vocabulaire pénal « sentence » « juge » « maître » auquel s’ajoute une répétition métaphorique du « peuple » (« notre juge et maître à tous » pour appuyer sa position en tant que représentant populaire des français. Il fait de cette élection un moment exceptionnel (« qu’a aucun moment de l’histoire républicaine ») où le peuple français est enfin au pouvoir. Il se place ainsi que son gouvernement en défenseur de la « liberté démocratique », « qui ont été son œuvre et demeurent son bien ». Blum réaffirme ainsi sa volonté de lutter pour la IIIe république, régime en crise, menacé par la montée de l’extrême droite en France, qui s’inscrit dans un mouvement plus général d’ascension fasciste en Europe. (Comme le démontre l’élection d’Adolf Hitler en chancelier allemand lors de mars 1933, membre du parti d’extrême droite et ultra-nationaliste NSDAP, aussi appelé parti nazi.) En France, cette montée s’explique par une valse des gouvernements, qui, de plus, sont très peu axés sur l’économie et laissent donc la crise s’installer progressivement et profondément dans le pays, sans proposer de plan sur le long terme. A travers des scandales politico-financier, comme l’affaire Doubrosky par exemple, les politiques perdent leur légitimité auprès des français. Cette montée contestataire dérive sur une remise en cause du régime républicain, poussée par le harcèlement des ligues d’extrêmes droites, qui relayent des accusations sur la majorité gouvernementale. Léon Blum et ses ministres se placent donc en gouvernement populaire, qui défends les intérêts du peuple grâce au remaniement d’un pouvoir corrompu et inefficace.
- Victoire d’une lutte populaire contre le fascisme
Cette thématique de la victoire est reprise également dans le second document, avec « La victoire est acquise » en Une du journal L’humanité, organe central du PCF. La rédaction utilise un lexique guerrier (« victoire » « lutte » « vaincu ») afin de marquer la fin d’un combat contre les ennemis désignés : l’extrême droite et le fascisme. Cet ennemi est partagé dans le discours de Blum, lorsqu’il utilise « tentative de la violence et de la ruse », référence implicite aux manifestations du 6 juin 1934, où certaines Ligues d’extrême droite avaient tenté de renverser la chambre parlementaire. Le parallèle va jusque dans le choix de la date et du lieu du discours, deux ans plus tard, jour pour jour. (« Discours de Léon Blum à l’Assemblée Nationale, 6 juin 1936 »). Il fait donc front contre la montée antiparlementariste entretenue par l’extrême droite et ses ligues, en opposant cette « violence » avec « la volonté de paix » qui anime son parti. Le Front populaire s’affirme en tant que grand gagnant de la lutte du peuple, contre le fascisme et la violence qui menacent le pouvoir et ses institutions démocratiques. L.Blum utilise la répétition de « majorité » de « peuple », et de « confiance » afin de rétablir sous la bannière de son parti, une réelle cohésion nationale.
- Réponses à la crise d’un gouvernement à l’image novatrice et progressiste
- Une stratégie politique rapide et progressiste
Le front populaire définit une ligne politique novatrice, comme le prouve l’utilisation de « rechercher dans des voies nouvelles ». Ainsi les lois sociales proposées par le gouvernement marquent l’avènement d’un état providence, qui intervient économiquement auprès de ces citoyens. Cet interventionnisme connait un soutien sans faille du parti communiste, qui relate dans son organe de presse L’humanité, « Notre camarade Thorez fait acclamer notre soutien au gouvernement Léon Blum. ». Ces « milliers de travailleurs » et « vive l’unité » visent à représenter une France soudée, qui fait nation grâce à l’arrivée d’un gouvernement de gauche. La répétition quasiment anaphore de « l’unique problème » montre que le front populaire désigne une cause unique à tous les maux de la France des années 30, celle de la crise arrivée des USA. Il propose en réponse à cette crise multiforme, un programme progressiste, définit « dès la première heure de son existence ». Il planifie un plan à long terme et promets des mesures concrètes et efficace (répétition de « programme » et « actes »). La répétition de « programme » et « actes » ainsi que les repères temporels « dès le début de la semaine prochaine » et « première heure » démontrent de la volonté du FP à proposer des mesures concrètes et efficaces. Néanmoins, cette promesse se trouve nuancée par la répétition « d’unique problème » conjugué à la fois avec le fait de « mériter » la confiance du peuple, et avec « résoudre en acte » leur programme. Ce paradoxe démontre d’un programme en réalité lacunaire et imprécis, qui ne s’inscrit dans aucun plan à long terme.
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