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La Laïcité, un fondement tardif de la République ?

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Par   •  19 Février 2022  •  Dissertation  •  3 004 Mots (13 Pages)  •  315 Vues

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MIR Marie                                                                                 Groupe 3

La laïcité, un fondement tardif de la République ?

        « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». C’est l’article 1er de la Constitution de 1958, qui affirme le caractère laïque de la République. Aujourd’hui considéré comme un fondement majeur de notre société française, la laïcité apporte une perspective particulière à la France. C’est le seul pays à avoir inscrit le principe de laïcité dans la Constitution. En effet, au même titre que la devise “liberté, égalité, fraternité”, cette valeur a une importance fondamentale, remettant parfois en question le texte de loi de 1905. Mais qu’est ce que la laïcité ? Plusieurs définitions s’offrent à nous. Elle désigne un ensemble de principes relatifs à la place de la religion dans la société. Elle sépare donc l’aspect religieux de la politique et de la juridiction, sans pour autant faire disparaître les Églises.En effet, chaque Français est alors autorisé à avoir une appartenance religieuse ou non. Parallèlement, Ferdinand Buisson, homme politique et cofondateur de la ligue des droits de l’Homme ajoute ceci : « l’égalité de tous les Français devant la loi, la liberté de tous les cultes, la constitution de l’état civil et du mariage civil, et en général l’exercice de tous les droits civils désormais assuré en dehors de toute condition religieuse ». L’Etat est alors neutre.

De ce fait, la laïcité joue un rôle important. En effet, elle est la garantie même de nos libertés telles que la liberté de conscience et la garantie de l’exercice des cultes.

Cependant, elle est encore au coeur de certains débats politiques dû à des évènements / faits tels que le port du voile, ou encore l’assassinat de Samuel PATY. Constamment remise en cause, la majorité se questionne sur la véritable existence de celle-ci en France. Pourtant, elle est belle et bien existante mais demeure incomprise.

Apportée dans un contexte tumultueux, la loi de 1905 est votée lors du second gouvernement Rouvier, plus communément appelé la IIIe République (1905-1906). Au sein de celle-ci, de fortes tensions régnaient entre les cléricaux et les laïques, ralentissant son avancée. Nous pouvons remonter jusqu’à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789, pour remarquer une volonté marquée et déjà présente d’instaurer la laïcité en France : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi » (Article 10) . Elle fut finalement mise en place près de 116 ans après. Nous pouvons alors affirmer que cette laïcisation est l’aboutissement d’un long processus.

Nous pouvons alors nous questionner : La laïcité est-elle un fondement tardif de la République ? Ici, nous pouvons noter le terme “tardif” utilisé, impliquant un potentiel retard, comparé à divers pays du monde comme le Brésil déclaré laïc en 1891.

Afin de mener à bien cette étude, nous verrons dans un premier temps, les fondements de la laïcité française. Puis, nous terminerons par l’inscription de cette fameuse laïcité après des années de réflexion.

I. Les fondements de la laïcité française

La Laïcité s’est introduite par étapes, ou par “seuils” comme l’explique J. Baubérot, historien du milieu du XXe siècle.

A. L’histoire de la laïcité

La laïcité est le fruit de l’histoire politique de la France et du long processus de sécularisation. Effectivement, nous pouvons découper ce cheminement en 3 phases historiques[1]. L’Ancien Régime est la première. Lors du règne des Carolingiens, Charlemagne instaure une monarchie de droit divin, il est en effet sacré empereur par le Pape et apporte son soutien financier à l'Église. Clovis se fit également baptisé, accompagné par son armée en 498. Ces deux personnages phares de cette période, illustrent parfaitement le fait qu’ils adoptent cette chrétienté qui engendre par la suite, l’omniprésence de l’Eglise ainsi que le parfait accord entre le politique et le religieux. Quelques années plus tard,  l'Église prend beaucoup d'ampleur, notamment beaucoup de pouvoir lors de la période féodale. Le spirituel prime sur le temporel et cela crée beaucoup de querelles au sein du pays allant jusqu’à vouloir l’autonomie de l’Eglise face au pape. Cependant, la Révolution Française vient bouleverser cette harmonie installée depuis des centenaires. Le catholicisme n’est alors plus considéré comme la religion d’Etat et le siècle des Lumières cherche à remettre en cause ce fondement. C’est à partir de ce moment-là, que nous pouvons parler de la “première étape de la laïcisation”. Comme cité ci-dessus, l’Article 10 de la DDHC déclare que chacun peut avoir ses propres croyances. Ce texte fondateur entame donc la sécularisation de la France. De plus, la Constitution civile du Clergé de 1790 nationalise les biens de l’Eglise et crée donc une première scission. La Pape l’avait condamné tandis que les révolutionnaires souhaitent encore plus de changements comme le divorce civil, certains délits religieux supprimés tels que le blasphème ou encore l’état civil retiré des registres paroissiaux. Ils obtiendront gain de cause et permettront une avancée spectaculaire de la laïcité. C’est alors en 1795, que la séparation de l’Etat et de l'Église est alors proclamée pour la première fois, et est reprise plus d’un siècle plus tard, lors de la loi de 1905. Mais serait-il possible d’évoquer la notion de laïcité sans détailler le Concordat de 1801? Qui se trouve être la troisième phase historique. Ce “premier seuil de laïcisation énoncé par Jean Baubérot[2] se poursuit avec Napoléon. Le Concordat est un régime établi par Napoléon Bonaparte et le Pape Pie VII, lors du  Consulat. En effet, ce traité vise à organiser les relations entre les religions et l’Etat en France. Il évoque le libre exercice de la religion catholique, apostholique et romaine, mais ce traité s’applique également aux religions minoritaires comme la religion juive et / ou protestante. De plus, les évêques et les archevêques sont nommés par le gouvernement et doivent leur prêter serment de fidélité. Le Concordat se charge également d’établir le mariage civil et l’état civil. Ici, ce traité est exposé comme étant les prémices de la loi de 1905 et la laïcité telle que nous la connaissons aujourd’hui. Enfin, lors de la IIIe République et quelques années seulement avant la loi de 1905, la société se laïcise de manière importante : autorisation de travailler le dimanche, retrait des crucifix dans les écoles (notamment depuis la loi de Jules Ferry, 1882) mais aussi dans les tribunaux.

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