Dissertation sur Jean Moulin

Jean Moulin

 « Puissent les commémorations des deux guerres s'achever aujourd'hui par la résurrection du peuple d'ombre que cet homme anima, qu'il symbolise, et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. »  Ces phrases, prononcées par André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon mettent en évidence la dimension symbolique extraordinaire que transporte avec elle la figure de Jean Moulin, représentant par excellence de la Résistance française.

En effet, si la Résistance fut plurielle et composée par de nombreux hommes, l'imaginaire collectif semble se souvenir avant tout de Jean Moulin, incarnant la Résistance dans sa globalité à tel point que l'historien Jean Azema parle de lui comme du « héros éponyme de la Résistance ». Si Jean Moulin eut en effet un rôle déterminant dans au sein de la résistance française et fut un de ses hommes clés, il est le résistant joussant de la plus grande popularité et étant respecté par tous, devenant ainsi une figure phare non seulement de la Résistance et de la 2e Guerre Mondiale, mais également de l'imaginaire de la République française. Ainsi, nous nous demanderons : comment la vie de Jean Moulin lui a-t-elle permis de devenir une figure emblématique de la République française ?

Nous verrons pour cela en premier lieu qu'avant la guerre il était développait déjà des valeurs républicaines bien affirmées, puis que pendant la guerre son rôle au sein de la Résistance fut primordial car fédérateur et enfin qu'après sa mort, JM devient une figure emblématique de la République française.

Comment la vie de Jean Moulin lui a-t-elle permis de devenir une figure emblématique de la Réoublique française ?

I/Avant la guerre : des valeurs républicaines et politiques déjà bien affirmées

A) une transmission familiales de valeurs républicaines 

Fils de professeur, soutenant le parti radical et radical socialiste, profondemment républicain

et très concerné par la politique française. Transmet son exigeant morale civique à ses enfants et donc à JM : « instruction, travail, justice, vérité, tolérance, solidarité ».

Toute la famille de JM possède de forte convictions : laïque, républicaine et démocrate (son père était opposé au boulangisme, son grand père faisait partie des insurgés de 1851)

JM baigne ainsi dans les valeurs de l'idéal républicain et de la démocratie.

Se traduit dans des convictions politiques qu'il acquiert très jeune, signe manifeste de son sens du devoir civique ; ainsi, dans la lignée de son père il devient un élu radical-socialiste et suit avec assiduité la vie politique nationale. Participer à la politique est pour lui extrêment important, il s'affirme très vite comme citoyen démocrate actif.  

Dès son adolescence il est ainsi actif politiquement : membre des jeunesses laïques et républicaines et vice-président de l'Assemblée Générale des Etudiants de Montpellier. (fort envie de ne pas rester simple spectateur mais d'être un membre actif de la démocratie et de la politique).

1er GM : trop jeune pour la connaître réellement, est mobilisé mais ne découvrira pas le front

B) Un homme politique brillant et précoce (entre-2-guerres)

Cette volonté d'être un acteur et non pas un simple spectateur se retrouve dans sa carrière politique, durant l'entre-2-guerre où il fait preuve d'énormément de précocité.

6 fevrier 1922 : rejoint le cabinet du préfet de la Savoie à 23ans : poste important pour son jeune âge. En 1924 JM se réjouit de la victoire du Cartel des Gauches.

Symbole de sa précocité : de 1925 à 1930 devient sous préfet d'Albertville et est alors le plus jeune sous préfet de France.

En 1930 il est promu sous-préfet dans le Finistère : interessant : fréquente le milieu artistique (lui même est peintre) et se lie ainsi d'amitié avec Max Jacob (poète juif non-pratiquant, issu d'une famille voltairienne et mourra au camp de Drancy).Moulin baigne ainsi dans un milieu pronant la tolérance, l'esprit des lumières, la république et la démocratie.

Cela se traduit dans son action politique : 1936 : il est chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air du Front Populaire : aide clandestinement les républicains espagnols (envoi d'avions et de pilotes).

Son action politique incarne ainsi et défend les valeurs dans lesquelles il a baigné toute sa jeunnesse, ne se contentant pas de l'idéologie et montrant sa volonté d'être un acteur politique.

II/ La Résistance : un rôle fédérateur

A) Dès le début de la guerre

dès la déclaration de guerre, il cherche à être dégagé de ses fonctions de préfet car il est persuadé que « sa place n'est point à l'arrière ». Il est ainsi candidat à l'école des mitrailleurs mais échoue la visite médicale. Il s'obstine et en fait une 2e qui le déclare apte : montre sa volonté de lutter, de combattre physiquement, de défendre ses valeurs pas seulement iddéologiquement mais aussi par l'action. Cependant le ministrère de l'intérieur n'accepte son engagement dans l'armée et le force à reprendre son poste de préfet.

Dès le début de l'coccupation allemande il va résister, même si cette résistance ne fait pas partie d'un réseau plus globale et est pûrement individuelle. Ainsi, le 14 juin 1940 il refuse d'accuser une troupe de tirailleurs sénégalais de l'Armée Fr. d'avoir commis de prétendues atrocités envers des civils qui étaient en réalité victimes de bombardements allemands. Montre son attâchement à la justice (à fait des études de droits). Il est pour cela enfermé et battu car il refuse la complicité avec les Allemands. Enfermé il tente de se suicider en se tranchant la gorge soulignant ainsi sa force de caractère et son courage : il préfère mourir intègre que trahir ses valeurs et pactiser avec l'ennemi.

2 novembre 1940 il est révoqué du gouvernement par Vichy et va alors décider de rentrer dans la clandestinité pour continuer le combat se disant « pressé par le besoin de faire quelque chose ». Décide d'aborde de se rendre compte de l'état de la résistance en France avant de se rendre à Londres afin de rejoindre de Gaulle.

B) Son rôle primordial dans l'unification des mouvements de la résistance 

De Gaulle en fait son délégué civil et militaire pour la zone libre et le charge de l'unification sur le territoire français des 3 mouvements de résistance principaux : Combat, Franc-Tireur, Libération-Nord-Libération-Sud. Le but poursuivi : en faire une armée secrète placée sous les ordres du Général. En effet, un fort besoin d'unité se fait sentir :

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