1848, un « Printemps des peuples » avorté
Cours : 1848, un « Printemps des peuples » avorté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vivien Bruge • 13 Avril 2022 • Cours • 22 990 Mots (92 Pages) • 510 Vues
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Leçon 1 : 1848, un « Printemps des peuples » avorté
Introduction : expression célèbre qui marque le moment maximum du grand mouvement libéral qui commence en 1776 avec la Révolution Américaine puis française en 1789 puis 1830 : révolutions fondées sur une même idée : en un soulèvement populaire pour affirmer la force nationale. S’achève en 1848, même si petit re-jeu en 1871 avec la Commune.
Mouvement surtout connu car il a échoué, l’idée libérale recule, mais l’idée nationale progresse sous une autre forme : unité italienne/allemande : faites par le fer et par le sang.
Grand moment d’espoir mais donc de tristesse car échoue. Autre manière de faire la politique : par les urnes.
I. L’Europe à la veille du Printemps des peuples
A. La remise en question de l’Europe de Vienne
Pour presque la première fois, la carte européenne est définie au congrès de Vienne.
Europe du Congrès de Vienne/ « Europe de Metternich » (1815-1848). Œuvre du Congrès de Vienne qui ne bouge pas entre 1815 et 1848 : à 2 exceptions près, seulement remise en question en 1861 avec la naissance du royaume d’Italie. Europe construite sur la défaite Napoléonienne. Toutes les puissances contre lui se sont rassemblées à Vienne en Autriche à partir de 1814 : + de 200 princes européens mais 4 comptent vraiment : Russie, Autriche, Prusse et Royaume-Uni. Le Congrès a été présidé par le ministre Metternich, autrichien. France monarchiste vaincue, Louis XVIII est au pouvoir, représentée par un diplomate, Paléran ? Qui va essayer de contrer les puissances européennes, en s’appuyant sur le droit de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Besoin de libérer la France de l’occupation russe.
Les 4 grands ne veulent pas prendre en compte ce droit de liberté des peuples. Congrès qui dure longtemps, va déboucher sur plusieurs traités : 17 traités du Congrès de Vienne.
Légitimité des monarques qui l’emportent sur les peuples : principe monarchique. Les 4 puissances vont remodeler la carte selon leurs intérêts. Petits états tampons autour de la France (voir carte) pour empêcher la France de reconquérir l’Europe : la Suisse, Wurt, les Pays-Bas, une partie du royaume de Sardaigne : surveillent les frontières de la France. Les autres grandes puissances se partagent le butin de la France vainqueur : la Prusse va prendre la Pologne occidentale et va récupérer ses territoires, ainsi qu’une grande partie de la Saxe. L’Autriche reçoit une grande partie : le nord de l’Italie ; la région de Milan, la Lombardie et la République de Venise.
La Russie gagne la partie orientale de l’ancienne Pologne. Le RU gagne rien car ne veut pas d’expansion territoriale sur le continent, préfère le contrôle maritime et reçoit donc de petites îles dans la mer du nord et en Méditerranée ainsi que des colonies françaises.
Confédération germanique réunie 34 états allemands qui sont tous indépendants les uns des autres : union défensive pour lever une armée en cas d’invasion française.
Péninsule italienne en 7 états différents, les états du nord étant sous influence autrichienne.
Résultats du Congrès de Vienne pérennisée par la signature de la Saint Alliance : Autriche, Prusse et la Russie sur l’initiative du Tsar : exclu le RU qui n’a pas voulu le rejoindre. Principe d’entraide en cas de menace française, mais idéologiquement extrêmement conservatrice.
Europe remise en question : n’a pas résolu le fait qu’il y ait une très forte poussée libérale et nationale en Europe : moteur de la contestation de l’Ordre de Vienne.
Libéralisme : ensemble des doctrines que prônent l’affirmation de la liberté, toutes libertés : politique, économique, morale…
Le libéralisme prône le principe de la souveraineté populaire contre le principe de la souveraineté divine qui justifie le pouvoir des monarques : libéraux luttent pour une Constitution qui limite les pouvoirs du roi : constitution : texte écrit qui régit les relations entre le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Les libéraux défendent le point de vue populaire parisien : Parlement de Paris contre le roi.
Nationalisme : Croyance qu’un groupe humain a de former une communauté distincte des autres. En vertu d’origine mythique, de tradition culturelle, d’intérêts communs…
Croyance défendue à la Révolution Française qui a donné en 1792 le décret de liberté des peuples. (?)
Sur la carte de 1815 ; peuples et états : la carte des états ne coïncide pas avec la carte des nations : Exemple avec la nation allemande alors qu’ils sont divisés en 34 états. Même cas en Italie, alors divisée en 7 états. Le mouvement national allemand souhaite une unification en un seul état : idée d’état-nation. Carte de 1815 alors constamment remise en question par les patriotes allemands et italiens surtout.
A une seule nation devrait correspondre un seul état : principe des nationalités. Expliqué par Germaine de Staël, livre écrit en 1818.
Libéralisme et nationalisme vont se conjuguer pour affirmer la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes en 1 seule et même revendication. Ce combat dans l’échiquier politique se trouve dans l’extrême gauche.
1831 : indépendance de la Belgique + Grèce en 1832 : 2 exceptions à la carte de Vienne de 1815. Seul 2 mouvements qui réunissent, tous les autres ont échoué.
Grèce : domination de l’empire Ottoman : patriotes dès 1822 revendiquent une indépendance. Les Ottomans pas d’accord : guerres avec de très grands massacres. Mouvement de sympathie dans toute l’Europe pour la Grèce. Mouvement philhellène (= amour de la Grèce, notamment Victor Hugo, Delacroix…). Certains vont les aider en partant au combat.
Indépendance de la Grèce car intervention militaire des français, britanniques et des russes pour chasser les ottomans du sud de la péninsule balkanique. Plus pour des intérêts géopolitiques : contrôle de la Méditerranée orientale. Défaite ottomane en 1827 et indépendance de la Grèce en 1832 : monarchie avec un prince allemand car neutre et contrôlable.
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