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Tenter la paix 1914-1920

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Par   •  7 Novembre 2017  •  Dissertation  •  4 587 Mots (19 Pages)  •  616 Vues

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Tenter la paix 1914-1920

« Ce ne sont pas des soldats, ce sont des hommes » écrivait Henri Barbusse ancien combattant.
On estime à 18,6 millions de morts les pertes humaines de la première guerre mondiale. Des forces pourtant non négligeables ont tenté de préserver la paix, d’écourter ce que l’on peut qualifier de première grande boucherie de l’histoire. La paix désigne ce qui s’oppose à la guerre, aux conflits et aux tensions. Tenter la paix reviendrait à entreprendre d’imposer un état d’apaisement plus ou moins durable dans un espace donné entre différentes zones géographiques. Malgré une vision idéalisée à l’image d’un tableau impressionniste, la Belle Epoque est agitée par de nombreuses tensions internationales. La paix a chancelé de 1904 à 1913 mais fût toujours sauvé in-extremis par les diplomates soucieux de préserver la prospérité sur le Vieux continent (à l’exception de quelques conflits localisés). Il convient d’étudier les différentes tentatives de paix de Janvier 1914 l’année où tout a basculé  à 1920 où il s’agit de définir un ordre mondial qui instaurera une paix durable pour que la Grande guerre soit « La der des ders »

  1. Quelles sont les perspectives de paix sur le continent européen avant, pendant et après la Grande Guerre  et comment les concilier avec la réalité effective ?

1914 : Une paix impossible ? Au début de l’année 1914, semble régner une ère d’apaisement en Europe. Cela se manifeste publiquement à l’Ouest avec les visites réciproques qu’effectuent Poincaré à l’ambassade d’Allemagne à Paris et Guillaume II à l’ambassade de France en Allemagne.Un des signes caractéristiques d’une évolution des mœurs et des sociétés est l’adoption d’une « Déclaration des droits du tourisme » à Paris qui fixe par exemple un « devoir d’hospitalité »

A – Un contexte tendu propice au conflit

  • Mais en dépit de la volonté de certains dirigeants, les insatisfactions et aigreurs anciennes ne sont pas dissipés. La persistance des rivalités entres les principales puissances coloniales illustre ces désaccords.  Si en 1914, la plupart des litiges coloniaux sont réglés, entre France et Allemagne, les braises de la crise marocaine de 1911 sont encore chaudes. La Guerre aurait pu commencer 3 ans plus tôt sans l’habileté des dirigeants pour négocier la paix en cédant le Cameroun à l’Allemagne. Les rivalités et convoitises occidentales se manifestent également sur d’autres territoires. Si l’organisation territoriale de l’Afrique paraît stabilisée, les manœuvres se poursuivent entre colonies portugaises et belges. Début février1914, l’hypothèse d’un partage entre Londres et Berlin de l’empire colonial portugais agite Paris. Dans le même temps l’empire ottoman peine à maintenir sa souveraineté sur d’immense provinces qui attise la convoitise des occidentaux. Ainsi le partage des dépouilles de l’ancienne puissance orientale tente de se poursuivre à travers des conversations directes entre France, Allemagne, RU, Russie puis Italie. E aussi antagonisme // Russie et AH pour le contrôle des états balkaniques.Malgré l’hégémonie incontestée de l’Europe, la course au partage du monde a maintes et maintes fois menacée la paix. Une atmosphère d’insécurité collective alourdit le climat européen dans la décennie 1904/1914. Ces crises territoriales et rivalités coloniales ne sont pas sans conséquences, elles conduisent à une montée du nationalisme. Les jeunes gens d’aujourd’hui d’Aghaton dépeint l’état d’esprit d’un bon nombre d’européens dans les classes moyennes ou aisé cad  goût de l’action, esprit de compétition et si l’on pousse à l’extrême « exaltation de l’esprit guerrier ».  Sens du devoir et idée de protéger Le darwinisme social inspire fin XIX siècle un bon nb d’écrivains et intellectuel  alimenté par les luttes coloniales, idée que certains peuples ont + de légitimité à imposer leur domination à autres peuples et nations estimés « mineurs »

B- La crise de l’été 1914 : l’engrenage des alliances infernal

  • Chaque pays craint pour son avenir et sa sécurité ce qui favorise la constitution d’un système d’Alliance en chaîne. Même en temps de paix, le spectre de la guerre hante les puissances européennes. Un phénomène de course aux armements observable dans chaque pays. Allemagne → armement naval. Double power standard → la flotte du RU doit être égale à la somme des flottes des pays ennemis Conflit préparé de longue date par puissances (redouté car tensions en Europe)  modernisation des équipements de G, plans d’attaque + défense et accroissement durée du service militaire depuis fin XIX (France loi des 3 ans = qui permettrait de porter ses effectifs à 750 000 hommes d’ici 1915 sans les forces indigènes)
    La énième crise balkanique de juillet 1914 offre l’occasion d’un conflit armée entre l’AH et la Serbie. L’assassinat de François Ferdinand à Sarajevo est un attentat-prétexte pour déclencher un conflit armé qui aurait pu rester circonscrit localement si d’autres motifs de tensions n’avaient alors miné les bases d’une coexistence pacifique en Europe.
    Empires centraux → part de responsabilité assez lourde. Démarche aventureuse de l’AH et de l’Allemagne qui la soutient. La Russie est responsable par son intransigeance. Le RU porte une part de responsabilité par son silence.
    Le gouv fr n’a pas joué un rôle moteur dans déroulement de la crise. Mais les diplomates, inquiets devant la montée du péril allemand, ont tout fait pour préserver l’alliance russe → partisans d’une certaine fermeté.  Divers états-majors = hâte de mobiliser de peur d’être pris de vitesses  énormes pressions sur les pouvoirs politiques. De peur de voir leurs alliés s’affaiblir, réaffirment imprudemment leurs soutiens respectifs. (Seule l’Italie reste neutre)
    Les contemporains ont sous-estimé la crise, ils ont espoir en une guerre courte qui permettrait d’asseoir la puissance de chacun sur le continent européen et aspirent à une paix durable par la suite. « Poincaré-la-Guerre » comme il est surnommé, surestimant la force du « rouleau compresseur russe » pense conquérir l’alsace Lorraine en qq semaines
    Pour éviter la guerre il aurait fallu  que la volonté des responsable politique fut de rechercher la paix avant toute autre considération, or la plupart semblait résignés a faire leur devoir ou même décidé à en finir. Paradoxalement ces alliances qui se voulaient répondre à des stratégies sécuritaires pour préserver la paix sont sans doute le facteur le plus direct de l’entrée en guerre généralisé en 1914.

C- L’échec des forces pacifistes

  • Dans les sociétés européennes, les changements introduits par une urbanisation rapide ramène à des antagonismes sociaux et à la lutte des classes. Des partis politiques européens  (le plus souvent sous influence marxiste) – sfio/social démocratie allemande/ Labour/ PS italien etc avait adopté l’idée d’une solidarité internationale de classe supérieure à une solidarité nationale ce qui avait aboutit à l’idée de la création d’une organisation regroupant ces partis ; la II internationale. Un de leur principaux but et de préserver la paix. Les délégués français proposent par exemple d’instaurer la guerre générale si la guerre éclatait. On peut cependant observer une distance entre idées et réalité. Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, les leaders socialistes (à l'exception des Russes et des Serbes), votèrent les crédits militaires demandés par les gouvernements à la grande déception des militants fidèle au pacifisme. Mais les enjeux nationaux importent plus que leurs idéaux révolutionnaires. Opinion Fr loin de partager les délires ultranationalistes de certains journalistes ; manifestations hostiles a la G du 27 au 30 juillet (organisé CGT + SFIO) puis résignation. Assassinat de J.Jaurès = 0 grèves générale + très peu d’insoumission. Invasion de la Belgique amplifie sentiment de lutte de la « civilisation » contre la « barbarie » germanique. Le seul apaisement notable en ce mois d’août 1914 est celui de la société civile ; en France ou en Allemagne, on proclame L’union sacrée ou la Burgfrieden associant différentes tendances politiques antagonistes.  Comme dit l’historien JJ Becker « C’est le miracle de la guerre d’avoir réalisé la paix civile ». La machine infernale de la guerre est lancée et l’appel à la paix du Pape en 1914 n’aura guère de répercussions empêchant la guerre de se prolonger.
  1. Prise de conscience d’une guerre durable et adaptation de la politique de guerre et de la préparation de la paix.

  1. Les ambitions pacifistes sont revues à la baisse face à l’enlisement dans le conflit.

  • EN EUROPE : Par l’inflation des ambitions, les empires sont menacés : Les revendications révèlent les nationalités à l’intérieur des empires multinationaux (minorités). En 1914 on compte quatre Empires multinationaux (Russie, Autriche-Hongrie, Allemagne, Empire Ottoman) et deux Empire coloniaux (France, Grande Bretagne) qui sont engagés dans le conflit et peuvent être soumis à des révoltes nationalistes. L’un des enjeux décisifs est de s’assurer du soutien de toutes les populations pour mener à bien l’effort de guerre. Les révoltes, les remises en cause du pouvoir ou de la cohésion interne sont à bannir : il s’agit donc de laisser COMPLETEMENT les perspectives de paix immédiate de côté afin de pouvoir se couper une bonne part du gâteau. En 1915, on a une menace des grands Empires par les minorités (les promesses faites à certains alliés vont à l’encontre des intérêts des minorités nationales). À partir de 1915, les Tchèques entament une résistance passive à l’effort de guerre de l’Empire (refus de la conscription, emprunts de guerre refusés…) et les actions militantes sont de plus en plus en faveur des campagnes de sécession alors qu’avant, ils soutenaient le régime.  Pour ce qui est du cas des Polonais (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie), on a un sursaut national à partir de 1915 qui tire profit des promesses faites par les deux camps de restaurer une Pologne autonome sur les territoires des vaincus. Les soubresauts de la résistance irlandaise qui s’amplifie à cause du pacte d’assistance signé par les anglais avec les allemands en 1914 avec Berlin.. : Londres a une guerre civile sur les bras, ce qui affaiblit sa capacité d’action.)
    + On a des massacres de non-turcs dès 1880 : génocide arménien.
  • AU MOYEN ORIENT : Le Proche-Orient est devenu la monnaie d’échange des puissances en cas de victoire depuis qu’il a refusé la garantie de son intégrité territoriale proposée par l’Entente. Les anglais, ont imposé leur protectorat en Égypte et entendent bien exploiter la carte du nationalisme arabe (traité avec mépris par Istanbul) qui renaît par la culture islamique (autour de Médine, La Mecque). Le 5 juin 1916, Hussein proclame l’indépendance de la Péninsule Arabique : c’est le début d’une insurrection qui part de l’Arabie. On est très loin des perspectives de paix.
  1. Les diverses crises et clivages entérinent l’impossibilité d’une paix de compromis malgré un essoufflement du conflit (1917)

 

  • AU REICH : A partir du mois de juillet 1917 se développe en Allemagne une crise institutionnelle marquée par l’autorité de plus en plus militaire sur l’État civil. Le 19 juillet 1917, le Reichstag vote une résolution pour la paix initiée par quatre députés socialistes et catholiques (du Zentrum). Elle reste fidèle à l’effort de guerre et ne remet pas en cause la justesse de la cause allemande (il est juste de défendre l’Allemagne) mais appelle néanmoins le gouvernement allemand à initier une paix négociée considérant que « le peuple allemand n’est pas mû par des besoins de conquête ». Ils expliquent qu’en attendant la paix, ils soutiendront l’effort de guerre et répètent que l’Allemagne ne doit pas perdre de territoires. On en appelle à une paix négociée, cette résolution est votée en juillet 1917 et obtient une assez large majorité (216 voix contre 126). Cette résolution est sans effets immédiats car elle est immédiatement rejetée par l’Etat-major et Guillaume II. Néanmoins, cette résolution fait émerger une majorité parlementaire dont la ligne est divergente de celle des autorités du Reich. Cette majorité parlementaire repose sur les socialistes, les catholiques (parti du Zentrum) et les libéraux. Evidemment, cette affirmation d’un parlementarisme réclamant une paix négociée ne fait que croitre dans les mois qui suivent.
  • EN FRANCE: L’échec de l’offensive du Chemin des Dames (16 avril – 15 mai 1917) fait 40 000 morts et 80 000 blessés.  L’arrière est vite au courant du désastre de cette offensive, l’opinion publique est très déçue : Nivelle est donc remplacé par Pétain. Les mutineries éclatent dans le contexte de l’échec de cette offensive, à partir d’avril 1917. On observe 7 à 8 exécutions pour désertion par mois. Cependant la protestation devient collective. Le mvmt se répand en mai/juin au reste de l’armée française.  Pétain était partisan du rétablissement d’une discipline rigoureuse, mais conscient de la lassitude physique et morale des soldats français. La solution ne résidait pas seulement dans la répression mais aussi amélioration des conditions de vie. Seulement 10% des mutins firent l’objet de condamnations. Les mvmts sociaux sont faibles jusqu’en 1916. Mais les grèves deviennent plus fréquentes et plus dures en 1917. Les ouvrières de haute couture sont les premières à se mettre fréquemment en grève. Faire grève en temps de guerre n’est plus perçu comme un tabou. Une crise morale et politique est traversée par l’ensemble des français : on observe une aspiration à la paix plus marquée : les milieux politiques et syndicaux se situent par rapport à une paix éventuelle, ils reconsidèrent leur participation à l’Union Sacrée. L’idée de paix de compromis éclot : Désir de mettre fin au carnage, La SFIO de J. Caillaud et J. L. Longuet fait naître un courant favorable à une paix blanche sans annexion. La rupture de l’Union Sacrée avorte tout procédé allant dans ce sens : Le gouvernement Ribot est renversé en septembre 1917, et le suivant est dépourvu de socialistes. Cette rupture ne s’explique pas seulement par la lassitude, mais aussi par un changement de signification de l’Union Sacrée : au départ, c’est une trêve politique permettant de mieux assurer la défense patriotique. Puis elle devient une forme de pression nationaliste assimilée par la droite à un impératif moral rendant illégitime toute forme d’aspiration à la paix. Les socialistes dénoncent la transformation du sens de l’Union Sacrée. Clémenceau est en partie responsable de ces idées: « la guerre, rien que la guerre »  poursuivre la guerre pour la gagner, tenir et combattre jusqu’à la victoire. En 1918 lorsqu’il est investi en tant que nouveau chef du gouvernement, Clemenceau se réserve le ministère de la guerre. Il institua une sorte de dictature de la vie publique au sens où il renoue à la tradition robespierriste. Pour ne pas compromettre la victoire, il maintient l’ordre à l’intérieur qui lui valut le soutien de la droite. Il impose un gouvernement à poigne. Il s’attaque aux partisans d’une paix blanche ou de compromis, en les accusant d’être des défaitistes. Malvy est accusé d’avoir noué des liens avec eux et est condamné à 5 ans de bannissement (contrainte à l’exil). Caillaux, soupçonné d’intelligence avec l’ennemi est arrêté malgré la minceur des présomptions qui pèsent contre lui. Le dirigisme d’état est renforcé.

  1. Le cheminement vers la fin de la guerre passe la création d’une nouvelle gauche et de groupes pacifiques.

  • EN EUROPE : Il est nécessaire de se pencher sur les plans de paix en temps de guerre dont les appels du socialisme : avec en premier lieu la faillite de la IIème Internationale, Le socialisme européen s’était fait le champion du pacifisme dans les années d’avant-guerre. Il avait annoncé qu’il se lancerait dans une grève générale au cas où la guerre serait déclenchée entre les puissances capitalistes. Au contraire, lorsque la guerre a été déclarée en 1914, on a trouvé des socialistes muets voire qui votent même les crédits de guerre de leurs pays respectifs et participent aux gouvernements de l’Union Sacrée (sauf en Italie où le PSI refuse de voter les crédits de guerre). Dès 1914, le ralliement des socialistes à l’effort de guerre semble fragilisé. En Allemagne, Karl Liebknecht est le premier à refuser de voter les crédits de guerre. Il est suivi par une vingtaine de députés allemands en 1915. On trouve des oppositions similaires en France, même si au sein de la S.F.I.O. une unité semble prévaloir. Or, dans le monde syndical, on a des minorités de plus en plus importantes qui s’affirment sous différentes formes.. De cette dynamique est issue la conférence de Zimmerwald (en Suisse), en septembre 1915 où se réunissent des socialistes de douze pays européens pour appeler les classes ouvrières à se mobiliser pour la paix. Cette conférence débouche sur la rédaction de manifestes rédigés notamment par Trotsky (les socialistes russes sont présents en force dans cette conférence) : Ce dernier y dénonce la guerre comme le seul résultat d’une rivalité impérialiste. Les manifestes les invitent à s’unir « par-dessus les champs de bataille ». Une paix blanche « sans annexion ni indemnités » est demandée. Cette paix passe aussi par une libération des peuples opprimés en Europe. La gauche Zimmerwaldienne (les délégués les plus à gauche), mène,  à la Conférence de Kiental, en avril 1916 le projet d’un nouvel internationalisme. Cette IIIe internationale prend forme au lendemain de la guerre. La mémoire de ceux que l’on appelle les Zimmerwaldiens (petite minorité pacifiste des socialistes) structure la gauche européenne et notamment la gauche communiste dans l’après-guerre jusqu’aujourd’hui.
  1. Gagner la paix ce sera encore plus difficile (Clémenceau)    
  1. Une paix de vainqueurs aux objectifs divergents
  • Une Conférence de la paix s’ouvre en janvier 1919 à Paris (1ère fois qu’un président en exercice des USA vient en Europe). Sont représentées toutes les puissances victorieuses, sans compter les dominions britanniques.  Wilson est arrivé en France en décembre 1918, et est accueilli par une foule enthousiaste. Il croit bénéficier de l’opinion publique européenne et pense pouvoir faire triompher sa propre vision de la paix, énoncée dans ses 14 points : consistant en une diplomatie ouverte ainsi qu’une constitution de Pologne indépendante, additionnée au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes… Clémenceau quant à lui a obtenu massivement la confiance de la Chambre pour mener les négociations. Très vite, la Conférence fut tenue par 4 principaux dirigeants : Wilson, Lloyd George (1er ministre britannique), Orlando (chef du gouv italien) et Clemenceau. Au-delà des promesses contradictoires, les négociations font apparaitre des visions différentes de la paix : Trois points de vue principaux s’opposent, celui de la France, celui du Royaume-Uni et celui des Etats-Unis. Les différents traités sont par conséquent issus d’un compromis entre ces trois points de vue.
    -Le point de vue français : se prémunir de toute agression allemande à la frontière. Clémenceau n’avait pas de préoccupation expansionniste, mais le souci de la sécurité de la France était son objectif primordial. Il a l’idée que le Rhin doit être occupé par les alliés sur la rive gauche, ou au mieux, qu’elle soit détachée de l’Allemagne. Clemenceau accepta que le traité de Versailles prévoie que la rive gauche soit occupée provisoirement. Il obtint aussi l’autonomie de la Sarre avec cession à la France des mines de la Sarre. L’engagement formel est donné par les USA et la GB de porter assistance à la France en cas de guerre de revanche allemande. Cela offre une garantie de sécurité.
    -Le point de vue britannique : garantir l’équilibre des puissances
    -Le point de vue de Wilson : garantir une paix durable mondiale de la Conférence de la paix.
    Ces trois visions impliquent des compromis, et résulte de ce fait une paix assez bancale. La France renonce à la mise en place d’un Rhénanie indépendante contre l’assurance du soutien militaire anglo-saxon (qui n’est pas au final ni signée pendant les négociations ni après). La France et le Royaume-Unis acceptent de donner à Wilson son « jouet », la Société des Nations, et à y associer leur pays, et obtiennent en échange de lui qu’il ne s’oppose pas à leurs décisions sur le sort de l’Allemagne et des vaincus.

Les négociations entre Alliés ont été pour le moins délicates pendant cette année et  demie. Elles révèlent déjà un certain nombre de fractures de l’après-guerre. Dans l’immédiat, elles débouchent sur 5 traités de paix qui doivent être acceptés ou rejetés en bloc par les pays concernés (mais dans les faits, s’ils refusent, ils seront soumis à une agression militaire des Alliés alors que leur armée a été démantelée)

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