Exposition au Musée National Pablo Picasso, La Guerre et la Paix
Commentaire d'oeuvre : Exposition au Musée National Pablo Picasso, La Guerre et la Paix. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Janvier 2013 • Commentaire d'oeuvre • 643 Mots (3 Pages) • 1 245 Vues
L'exposition au Musée National Pablo Picasso, La Guerre et la Paix, permet de découvrir une toute nouvelle production –Énergie sombre– dans laquelle un véhicule est lancé à vive allure dans une étonnante mise en scène.
La course effrénée de l'engin, les transformations qu'il connaît, les distorsions qu'il subit, la mue toute animale qu'il accomplit ouvrent sur une sorte d'allégorie de la création artistique, laquelle, pour reprendre les mots mêmes de Picasso, «est une somme de destructions».
Au-delà du récit fictionnel et des séquences choc, au-delà des images vertigineuses et des effets spéciaux, l'œuvre vidéo de Pugnaire et Raffini questionne le processus même de l'acte créateur dont le véhicule supplicié est, en l'occurrence, l'outil désigné.
Energie sombre: chronique d'une fin annoncée par Sylvie Coëllier, historienne de l'art contemporain et critique:
"Energie sombre: un petit camion se précipite vers sa propre destruction.
Energie sombre: le titre même de la vidéo de Florian Pugnaire et de David Raffini nous intime à saisir la prégnance de puissances «maléfiques», d'une force destructrice infiltrée au cœur des éléments en jeu.
Energie sombre semble ainsi nous convier à une fiction où le tragique le disputerait à un comique de situation, car elle raconterait, sur le mode épique des grandes productions de l'Entertainment la fin d'un simple «utilitaire» Volkswagen, un produit sans aura de notre société. Toutefois Energie sombre a une autre dimension, plus grave, plus vaste, cosmique.
L'«énergie sombre», c'est en effet le nom donné par les physiciens à des forces de l'univers, dont l'existence a été découverte en 1998. Si la terminologie des physiciens se doit d'être empreinte d'une neutralité toute scientifique, elle ne peut éviter la contamination que notre imaginaire attache aux deux mots accolés et dans lesquels résonnent alors les aspects mystérieux, effrayants, menaçants de l'univers.
Cette «énergie sombre», distincte de la «matière noire» ou des très inquiétants «trous noirs» identifiés plus tôt dans le siècle, occuperait près des trois quarts de l'univers.
On sait peu de choses, sinon qu'elle est un facteur d'accélération de l'expansion de l'univers, dont on a longtemps prévalu du caractère constant de l'expansion. Mais il est désormais démontré que le mouvement éloignant les étoiles les unes des autres s'amplifie.
Si selon un postulat reconnu, l'univers n'est pas infini mais clos, l'expansion, parvenant à ses limites, ne pourrait alors que se rétracter à son point d'origine. Il se produirait alors une immense contraction, un effondrement surnommé familièrement le Big Crunch.
Dans ces hypothèses la question du temps est cruciale. Ressentons-nous sur terre le temps comme fléché parce que nous sommes dans la phase de l'expansion de l'univers? Le temps peut-il être réversible? Y a-t-il une alternative à l'éloignement des planètes et des étoiles, à leur usure progressive, à l'entropie
...