Les politiques de modernisation en Chine 1861-1911
Dissertation : Les politiques de modernisation en Chine 1861-1911. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar carlcaligula • 1 Novembre 2022 • Dissertation • 2 657 Mots (11 Pages) • 314 Vues
Colle histoire : Les politiques de modernisation en Chine 1861-1911
Intro :
Entrée en matière : A la suite des 2 guerres de l’opium, respectivement de 1839 à 1842 et de 1856 à 1860, la Chine est considérablement affaiblie par l’application des traités inégaux et des indemnités qui vont avec. Face à cela, le pouvoir et les élites chinoises vont chercher à moderniser le pays, cherchant à rattraper le retard technique et économique pris sur l’Occident. Pour Jean Chesneaux, la fin de la seconde guerre constitue je cite une « nouvelle étape de la longue histoire du peuple chinois » qui se caractérisera comme nous le verrons par ces diverses politiques de modernisation opposé à ce qu’il appellera le « Le poids des forces conservatrices » qui seront un frein majeur à ces politiques.
Définition termes du sujet : Nous entendrons le terme de modernisation comme l’action de moderniser, qui se traduit ici par la volonté de rattraper le retard sur l’Occident à cette période. Les politiques seront, elles, entendues comme l’ensemble des mesures prises précisément dans le cadre de cette modernisation.
Bornes :
- création, en janvier 1861, du Bureau d’administration des affaires commerciales avec les pays étrangers (Zongli geguo tongshang shiwu yamen, souvent abrégé en Zongli Yamen), des suites des 2 guerres de l’opium, dont la dernière finit en 1860.
- La révolution chinoise de 1911 ou révolution Xinhai qui aboutit au renversement de la dynastie des Qing après 268 ans de règne (1644-1912). Plus précisément jusqu’au 10 octobre 1911, date de l’incident de Wuhan qui sera la source de cette révolution.
Problématique :
-Comment la Chine procède-t-elle à différentes réformes visant à moderniser le pays de 1861 à 1911 ? Quelles ont été les effets, les ambitions et les limites de celles -ci ? Quelle est la nature de ces diverses réformes et sur quel modèle se basent-elles ?
1 : A la suite des deux guerres de l’opium, la mise en place d’une politique d’auto-renforcement dite « ziqiang » de 1861 et 1895
2 : Les tentatives de reconstruction et de modernisation de la guerre sino-japonaise (1er août 1894 - 17 avril 1895) à la révolution de 1911
3 : Les limites de ces diverses politiques
1 : A la suite des deux guerres de l’opium, la mise en place d’une politique d’auto-renforcement dite « ziqiang » de 1861 à 1895
Cette politique d’auto-renforcement est aussi dite de gestion à la mode occidentale » (yangwu). A la suite du traité de Pékin en 1960, La Chine est affaiblie et son ouverture au commerce occidental est accrue notamment par l’ouverture des fleuves et par la création de légations sur son territoire. Émerge de la défaite de la Chine un accroissement du mouvement réformateur chinois, avec par exemple la rentrée de réformateurs dans le gouvernement, avec la figure de Zong Guofan, qui prend la tête du grand conseil en 1961, ouvrant la porte à un courant intellectuel qui prône l’utilisation du savoir pratique occidental, sans remise en cause de l’ordre confucéen régnant. Leur principe est le suivant : « le savoir chinois joue un rôle fondamental, le savoir occidental a un intérêt utilitaire »
Comme énoncé dans l’introduction, cette arrivée des réformateurs se fera notamment par l’ouverture vers l’étranger, qui se matérialisera dans l’ouverture d’un équivalent à un ministère des affaires étrangères : le zongliyamen, c’est-à-dire le bureau d’administration des affaires commerciales avec les pays étrangers. La modernisation chinoise passe alors non seulement par l’étude des étrangers, que ce soit par l’envoi de missions d’étude, d’observations etc mais également par toute une politique scolaire. Cette politique se caractérise par l’introduction des langues étrangères dans l’apprentissage, mais aussi par l’apprentissage des mathématiques, de la physique etc.
La politique d’auto-renforcement est également une politique industrielle, la Chine cherche en effet à se développer en tant que puissance industrielle. L’état subventionne alors massivement en menant une politique volontariste. Naissent alors les premières usines à Shangaï : usines de textile, usine sidérurgique mais également chantiers navals entre les années 1860 et 1880. L’année 1880 connaîtra par exemple la création du 1er télégraphe chinois qui facilitera les communications avec l’étranger.
Le pouvoir cherche par ailleurs à mettre en valeur les différentes ressources naturelles dont dispose son territoire. Avec l’utilisation des capitaux des concessions, les mines de Kaiping sont fondées en 1881 et amènent peu à peu la nécessité du développement des chemins de fers. La mine de charbon de Kaiping sera ainsi une des premières mines modernes, reliée avec des chemins de fer au port de Tianjin.
De plus, la politique dite de « gestion à la mode occidentale » englobe une dimension militaire. Li Hongzhang dira des obus qu’ils sont je cite des « inventions des Dieux ». Celui-ci désire par ailleurs que l'arsenal de Kiangnan puisse produire des fusils Remington. La production démarre finalement en 1871 et ne produit que 4 200 fusils jusqu'en 1873 et est hautement symbolique de la difficulté qu’à la Chine de parvenir au niveau de développement occidental. Que ce soit par la construction des arsenaux précédemment évoqués ou par la modernisation, certains fonctionnaires appellent à se renforcer face à l'Occident et estiment qu'il était nécessaire pour cela d'adopter sa technologie militaire et son armement. Naissent alors différentes infrastructures comme le l’arsenal de Shanghai en 1862 ou celui de Jinling à Nankin, construit par Li Hongzhang en 1865. Ces installations sont créées avec l'aide de conseillers et d'administrateurs étrangers, comme Léonce Verny qui aide à construire l'arsenal de Ningbo en 1862-64, ou Prosper Giquel qui dirige la construction d'arsenal de Foochow en 1867-74. Des écoles d'étude de la navigation et des connaissances mécaniques dirigées des conseillers étrangers sont établies dans ces arsenaux et chantiers navals.
Comme pour le développement des chantiers navals, de nombreux conseillers étrangers sont introduits au sein des élites chinoises. En effet, le Zongli yamen collabore aussi avec des conseillers étrangers dans ses divers projets. Le plus connu de ces conseillers fut Britannique Robert Hart, un britannique qui fut Inspecteur général des Douanes chinoises de 1865 à 1906. Il y introduit un système de comptabilité moderne qui renouvela l’institution et se verra aussi confier en 1896 l’administration de la première Poste générale chinoise. De plus, il demande l'établissement d'une monnaie nationale et d'un service postal, et tente d'aider la Chine à organiser une flotte moderne. Robert Hart rencontre néanmoins des difficultés à se faire entendre car il est toujours problématique aux yeux du pouvoir chinois qu’un étranger puisse jouer un rôle dans la politique d’auto-renforcement.
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