La République face aux contestations

,2. La République face aux contestations

A. La menace royaliste

1. des tentatives de restauration

Les années 1870 sont donc pour les républicains une phase de combat politique incertain même si le sentiment républicain progresse dans le pays.

Il faut en effet près d’une décennie avant que la République l’emporte définitivement : elle doit en effet affronter la forte opposition monarchiste et les tentatives de restauration monarchique.

Thiers s’est rallié par raison à la République qui est, selon lui, « le gouvernement qui nous divise le moins » 

2. les lois constitutionnelles

Les lois constitutionnelles de 1875 donnent officiellement naissance à la IIIe République désormais dotée d’institutions : le terme « République » a été introduit in extremis par l’amendement du député Wallon voté à une voix de majorité.

B. L’antiparlementarisme

1. la crise boulangiste

Dans un contexte de crise économique et de scandales politico-financiers, le mécontentement social et l’instabilité politique favorisent le développement de l’antiparlementarisme.

La crise boulangiste (1889) a révélé l’existence d’adversaires de la République, le général Boulanger ayant rassemblé sur son nom tous les opposants au régime : des socialistes, des monarchistes, des bonapartistes et des républicains déçus.

2. l’affaire Dreyfus

En 1894, Alfred Dreyfus, un officier juif, est condamné pour espionnage au profit de l’Allemagne. Il est dégradé et déporté au bagne de Guyane. En 1898 l’affaire éclate quand le véritable couple est démasqué mais aussitôt acquitté par un conseil de guerre qui ne veut pas reconnaître l’erreur de l’armée.

Émile Zola, dans son article « J’accuse », dénonce l’injustice commise au nom de la raison d’État. Les affrontements sont passionnés. Les dreyfusards (intellectuels, républicains, socialistes) défendent Dreyfus au nom des droits de l’Homme et des libertés alors que les antidreyfusards accablent « le traître Dreyfus » au nom d’un nationalisme et d’un antisémitisme exacerbés.

L’affaire Dreyfus est une crise grave : elle traduit le rejet de la République et de ses valeurs mais elle provoque aussi un réflexe de « défense républicaine » qui rassemble les républicains et des socialistes contre la menace de la droite nationaliste et des cléricaux. Quant à Dreyfus, il est définitivement innocenté et réhabilité en 1906.

C. La tentation révolutionnaire

1. la Commune

En mars 1871, la Commune veut instaurer une République démocratique et sociale sous l’impulsion des socialistes et des anarchistes : elle adopte donc le drapeau rouge, décide l’autogestion des ateliers par les ouvriers, proclame la séparation de l’Eglise et de l’Etat, abolit la conscription et envisage l’instruction laïque, gratuite et obligatoire.

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