Le Vase de Soissons

« Souviens-toi du vase de Soissons », cette phrase a été prononcé par Clovis vers 483 à destination d’un soldat de son armée. Nous reviendrons sur cet épisode un peu plus tard. Ce texte est donc un extrait de la chronique politique et religieuse Histoire des Francs de Grégoire de Tours. Ce livre permet de mieux connaître la civilisation des Francs et est un témoignage de la vie sous les Mérovingiens. Grégoire de Tours était un évêque en Gaule. Il a écrit son Histoire des Francs au milieu du VIème siècle. Ce livre a été écrit peu de temps après la réalisation des évènements, environ une centaine d’année, donc on peut penser que ce récit est semblable à ce qui s’est réellement passé. Les Francs, aussi appelés « barbares civilisés », ont un territoire qui se situe au niveau de la mer du Nord. Ils sont divisés en 2 tribus : les Saliens et les Ripuaires, Clovis fait partie des Saliens. Il est le fils de Childéric Ier et est proclamé roi en 481. Clovis souhaitait étendre son influence dans la Gaule mais comment a-t-il mis en place sa politique d’expansion du royaume franc ? Tout d’abord, nous verrons la prise du royaume de Syagrius, ensuite nous aborderons la vengeance du roi Clovis et enfin, nous étudierons l’extension de l’influence des Francs jusqu’à la mort de Clovis.

        Au début de son règne, il n’est pas question pour Clovis d’envahir le royaume de Soissons car il entretient des relations amicales avec son chef, Syagrius. Néanmoins, en 486, Clovis envoie son armée combattre les gallo-romains. En effet, selon Clovis, le roi de Soissons se serait rapprocher des Wisigoths alors que le père de Clovis les avait combattus et puis le facteur premier est l’ambition de conquête de territoire de Clovis. Il écrasa la dernière armée romaine en arrivant à la ville de Soissons. A l’occasion de cette bataille, beaucoup d’Églises furent pillées et surtout par l’armée de Clovis comme le dit Grégoire de Tours au début de l’extrait. (lire la citation)

        Cette bataille a permis à Clovis de former une armée permanente lui permettant d’affirmer son pouvoir grâce aux rançons et au butin obtenu. Celui-ci, comme cela se fait dans la tradition, doit être partagé entre le roi et ses hommes au hasard mais de manière égale. Le butin comptait un ensemble de vases sacrés dont le plus connu est le Vase de Soissons qui était un vase liturgique très précieux d’une superbe beauté, ainsi que d’autres ornements religieux. Grégoire le décrit dans sa chronique comme un « vase d’une grandeur et d’une beauté merveilleuse ». Néanmoins, l’évêque de cette Église, dont ni le nom ni le lieu sont précisés dans l’Histoire des Francs mais on peut supposer qu’il s’agit de l’évêque Remi de la cathédrale de Reims, voulait récupérer ce vase en particulier. Tous les soldats et le roi se réunirent alors à Soissons où tout le butin était arrivé. Le roi demanda alors à ses soldats de récupérer ce vase et que ses « très valeureux guerriers » ne s’y opposent pas, mais cela ne se passe pas comme prévu. Cette mosaïque représente justement tout le butin au sol, dont le fameux vase.

        Après cette demande du roi de soustraire le vase du butin, l’ensemble des soldats, enfin presque, tous sauf un, acceptèrent la proposition du roi en précisant qu’ils étaient sous sa domination, selon les mots de Grégoire de Tours. Cet homme qui refusa la requête du roi, brisa, selon la légende, le précieux vase en criant « tu n’uaras tien ici que ce que le sort t’attribueras vraiment ». Ceci est une reproduction faite par l’office de tourisme de la ville de Soissons. A la surprise générale, le roi ne dit rien mais rendit tout de même le vase à l’évêque et garda en lui la rancœur envers son soldat. D’après les mots employés par Grégoire de Tours, on peut penser facilement que tout le monde fût choqué par ce geste incroyable faisant face à l’autorité du roi et que le soldat ne resterait pas impuni. C’est ce qui nous amène à la deuxième partie.

        Cet épisode resta dans la tête du roi Clovis et il mit sa vengeance à exécution un an plus tard. En effet, à l’occasion de l’inspection de la propreté des armes sur le champ de Mars, Clovis passa en revue celui de tous ses hommes et les trouve correctement entretenue mais un moment il s’arrêta et fit une réflexion sur l’état des armes du briseur de vase, il lui dit ces mots « personne n’a apporté des armes aussi mal tenues que les tiennes, car ni ta lance, ni ton épée, ni ta hache ne sont en bon état ». Et comme un an auparavant le soldat avait jeté le vase au sol, Clovis jeta la hache à terre l’accablant de reproche. Mais comment le soldat réagit-il à cet incident ? On peut voir sur cette mosaïque qu’il commence à se baisser pour les récupérer, mais que va-t-il lui arriver ?

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