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"Un épisode de la deuxième guerre de Macédoine" de Tite-Live

Commentaire de texte : "Un épisode de la deuxième guerre de Macédoine" de Tite-Live. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  4 208 Mots (17 Pages)  •  727 Vues

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Un épisode de la deuxième guerre de Macédoine (Tite-Live) :

Introduction :

Si l’on connaît assez bien les guerres puniques des IIIe et IIe siècle avant Jésus-Christ, il faut toutefois rappeler que les conflits du bassin méditerranéen ne se limitent pas à ces dernières. Des conflits entre territoires sur les restes de l’empire d’Alexandre le Grand aux conquêtes romaines en passant par l’avènement des premiers grands affrontements maritimes, les guerres et conflits sont nombreux et viennent donc s’inscrire dans ce contexte tendu, les guerres de Macédoines. Le document joint : « Un épisode de la deuxième guerre de Macédoine », est un extrait d’Ab Urbe Condita libri (Histoire de Rome depuis sa fondation en français) de Tite-Live dont la rédaction débuta en 31 avant J.-C. Le document appartient au genre du récit historique. En effet on parle ici de récit historique et j’insiste sur le mot récit. Ce type de document historique rentre en opposition au texte ou document universitaire qui s’est développée 2 millénaires plus tard. Ainsi l’approche de l’auteur face aux évènements qu’il narre doit être analysée d’une manière plus critique. Malheureusement le manque de sources non-romaine font que bien souvent, seule la supposition reste quand doute il y a. De plus, il est bon de rappeler que Tite-Live est romain, ainsi la narration des faits a pu être déformée ou amplifiée de sorte à mieux servir l’idéologie de l’écrivain, préférant en toute logique sa nation. Pour revenir à Tite-Live, Titus Livius en latin. Il est l’un des auteurs romain antiques les plus connus de nos jours. Né au cours du 1er siècle avant notre ère à Patavium, ou Padoue, il est issu d’une famille riche. Ayant étudié la rhétorique, il sera amené à déménager pour Rome. Au cours de sa vie, il ne mènera pas de  parcours politique, en revanche il eut une brillante carrière d’écrivain. Entre dialogues et philosophie, il se distingue comme étant l’un des premiers historiens de l’histoire et ce via son livre : « L’histoire de Rome depuis sa fondation ». Ses textes historiques se caractérisent par un goût pour le récit et une certaine pensée philosophique qui influent son écriture. Dans ce passage précisément, l’auteur nous conte la manière dont Rome a soumis la Béotie dans le contexte d’une guerre qui aura impacté l’ensemble du bassin méditerranéen. Tite-Live présente dans un premier temps les alliés de Rome qui accompagne le jeune consul Titus Quinctius Flamininus. Il continue en relatant la négociation et le dialogue servant à convaincre des béotiens hésitant encore entre Macédoine et Rome. Enfin Tite-Live conclue son écrit en évoquant la puissance romaine via des allusions et autres exemples. L’issue de cette « soumission » comme le dit l’auteur est décrite clairement comme étant favorable aux romains, mais nous y reviendront. Tite-Live, via cet évènement, nous permet de découvrir les principales figures politiques et importantes du conflit, et par extension décrit le contexte ambiant sur différent plans. Pour comprendre la deuxième guerre de Macédoine et plus précisément cet épisode en particulier, il faut se pencher sur les origines du conflit et les jeux d’alliances politiques de l’époque qui découlèrent de précédents conflits, ainsi il faut se permettre un léger retour en arrière jusqu’à la seconde guerre punique. Cette dernière vit naître une tentative d’alliance entre Carthage et la Macédoine pour notamment combattre Rome. Le point d’accord entre macédoniens et carthaginois réside en la région de l’Illyrie. En effet la Macédoine cherche à anéantir l’influence romaine sur ce territoire. C’est en toute logique que les macédoniens acceptent donc d’aider Carthage pour qu’en retour les carthaginois les aide sur le monde hellénique de manière plus générale. C’est ainsi que par un jeu d’alliance la Macédoine prend quelques terres en Illyrie. Rome, alors aidé notamment de la ligue étolienne, rentre réellement en conflit avec la Macédoine souhaitant protéger leur protectorat dans cette même Illyrie. Toutefois, les romains vont préférer se concentrer sur la guerre contre Carthage et quitte le territoire grec. En position de force, la Macédoine contraint les belligérants à signer le traité de Phœnicè en 205 ce qui met un peu plus en exergue les ambitions croissantes de Philippe V, roi de Macédoine. Cette même Macédoine sorti gagnante se voit reprocher en Grèce le despotisme de son roi. Tandis que dans le bassin méditerranéen oriental, la situation est différente, en effet Philippe V est assez inquiet des puissances navales de Rhodes et de Pergame alors qu’il souhaiterait avoir la main mise sur cette zone maritime. C’est la piraterie qui fut utilisé pour financer une flotte de guerre macédonienne. Ces actes entraîneront le début la complexe guerre de Crète qui vit éventuellement les romains intervenir en 200 via un ultimatum posé à Philippe V, et ce malgré un refus initial d’intervenir. Ils arrivent en soutient de Rhodes et de Pergame. La guerre de Crète posa de nombreuses bases pour ce qui est des alliances et rivalités dans le bassin méditerranéen. C’est donc ainsi que la seconde guerre de Macédoine éclate donc dès automne 200 avec les premières interventions militaires romaines. Une petite note temporelle supplémentaire s’impose pour mieux comprendre ce document. En effet, la soumission de la Béotie est datée du début de l’année 197 où ces derniers accompagnés de Sparte se rallient à Rome alors qu’ils étaient les derniers alliés de Philippe V. Cet évènement s’inscrit d’une certaine manière comme l’étape finale de cette deuxième guerre de Macédoine menant à la défaite macédonienne avec la bataille de Cynoscéphales.  Comme évoqué précédemment, l’écriture de l’Histoire de Rome depuis sa fondation débuta en 31 avant notre ère. C’est une œuvre bien postérieure aux éléments qu’elle retrace. Et c’est pour cette raison précisément qu’a été évoquée l’idée de prendre avec « des pincettes » ce document. Contrairement au début du deuxième siècle av. J.-C. où l’Empire romain n’est qu’à son balbutiement, Tite-Live écrit à une époque où la domination romaine s’est étendue sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Une époque où Carthage était détruite depuis bien longtemps déjà, mais surtout une période où la Macédoine fut annexée de puis tout aussi longtemps en conclusion de la troisième guerre de Macédoine.  D’ailleurs l’œuvre de Tite-Live en son ensemble servit alors grandement à Auguste qui put renforcer son pouvoir grâce à cette dernière. On peut alors se demander si l’œuvre de Tite-Live, prise en son ensemble ne serait-elle pas qualifiable de « récit national ». Un récit donc biaisé par principe et servant l’idéologie nationale, l’idéologie du pouvoir en place. On peut légitimement se demander si elle ne fut pas utiliser pour maintenir la cohésion au sein du peuple en le gardant uni tout en servant diverses velléités et volontés.

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