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Périclès, oraison funèbre

Commentaire de texte : Périclès, oraison funèbre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  3 135 Mots (13 Pages)  •  489 Vues

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Ce document est une source littéraire et plus précisément un récit dans lequel l’auteur privilégie une approche biographique de Périclès. Il est extrait de Vie de Périclès et relate la politique de construction monumentale initiée par ce stratège et homme d’état athénien. Destinataire : visée moralisatrice = faire la morale. ?

Il est écrit par Plutarque, (v. 45 – v. 120 ap J.-C), un polygraphe hellénophone. Issu d’une famille de notables de Chéronée en Béotie, il appartient aux élites provinciales de l’empire romain et étudie à Athènes. Son œuvre la plus célèbre est Vies parallèles des hommes illustres, racontant par paire la vie des Romains et des Grecs et dans laquelle se trouve la Vie de Périclès. Plutarque étant un auteur des Ier et IIème siècle ap. J.-C, il n’est pas contemporain de ces écrits : plus de six siècles les séparent.

La victoire des Grecs face aux Perses, lors des Guerres Médiques (490 – 480/479), ouvre pour la Grèce une période de relative stabilité, d’une cinquantaine d’années, et qui marque pour Athènes le début de sa politique impérialiste : c’est la pentékontaétie. Les Grecs consolident leur puissance par la création de la ligue de Délos, une alliance militaire défensive en 478 (une symmachie) dont Athènes est l’hégémon. Cette ligue organisée par Aristide, concerne toutes les cités de la mer Égée et a pour but de lutter contre la menace perse. Périclès est l’homme politique phare de cette période : élu stratège de 448/447 puis 14 fois d’affilée de 443 à 429, il installe une démocratie radicale c’est-à-dire que le pouvoir est exercé dans l’intérêt du démos et amène Athènes à son apogée. (du peuple)

Plutarque met en évidence dans le premier paragraphe (l1-l11) la grandeur d’Athènes par la construction de monuments sacrés et explique les oppositions et les critiques que ces monuments engendrent. Il poursuit dans le deuxième paragraphe (l12-20) par reporter les paroles de Périclès qui justifie les constructions entamées. S’ensuit de l’explication des réformes mises en pratique par Périclès quant à la construction des bâtiments (l21-25). Il termine enfin dans le dernier paragraphe (l26-30), par mettre en exergue les ouvriers et les bâtiments qui font toute la grandeur d’Athènes.

Comment ce texte de Plutarque magnifie-t-il les grands travaux de Périclès entrepris à la gloire d’Athènes au Vème siècle av. J.-C ?

        Après avoir montré que les travaux contribuent à la grandeur d’Athènes, nous verrons qu’ils suscitent également des oppositions. Enfin, nous étudierons comment Périclès justifie sa politique édilitaire.

Tout d’abord, Plutarque loue avec force la politique édilitaire réalisée par Périclès au Vème siècle.

En effet, il montre que la puissance d’Athènes est due en partie à la construction des monuments : « ce qui causa le plus de plaisir à Athènes, l’embellit le plus […] ce fut la construction de monuments sacrés (lignes 1 à 3). Ces monuments offrent à Athènes une grande renommée. D’ailleurs, Plutarque valorise ces bâtiments au moyen d’une rhétorique fortement méliorative « une grandeur étonnante, une beauté et une grâce inimitables » (ligne 26). Périclès entame donc à Athènes une politique édilitaire dans le but de matérialiser le nouveau statut impérial de la cité, d’assoir sa légitimité à contrôler l’Empire et les membres de la ligue de Délos. Cette politique comprend la construction de monuments sur l’Acropole, notamment les Propylées (438-432) porte monumentale qui constitue l’entrée de la colline, et la reconstruction de bâtiments détruits par les Perses en 480-479, comme le temple d’Athéna. Se trouve également le Parthénon, qui est un cadeau fait par les Athéniens à leur divinité protectrice Athéna. Il comporte dans le naos la gigantesque statue d’offrandes Athéna Parthénos sculptée par Phidias. Cette statue n’étant pas une statue de culte, l’Acropole n’est pas le temple religieux ; le temple est l’Érechteion qui abrite la statue de culte en bois.

En outre, Plutarque met en lumière le travail exceptionnel des ouvriers qui se caractérise par une vélocité et une perfection dans l’exécution. En effet, il admire leurs « efforts pour dépasser les limites de leur art par la perfection de l’exécution » (ligne 27) et leur « rapidité de l’exécution » (ligne 28) qui permet aux travaux d’être « terminés pendant les plus belles années du gouvernement d’un seul homme », homme qui se trouve être Périclès. Par exemple, les travaux du Parthénon durent de 447 à 438 ; ils sont donc commencés et achevés sous Périclès. Ils sont réalisés par les architectes Ictinos et Callicratès, sous la maîtrise d’œuvre de Phidias, qui passe pour être un proche de Périclès. Mais en réalité, seul ce bâtiment et les Propylées (437-431) sont terminés avant le décès de Périclès. La vision de Plutarque sur la construction des monuments est ainsi fragmentaire.

Bien qu’ils soient un puissant moyen de matérialiser la puissance d’une cité, les monuments sont en réalité loin de faire l’unanimité à Athènes.

Ensuite, Plutarque montre que les travaux suscitent des affrontements politiques. Plutarque explique même lignes 3 et 4 que « la construction des monuments sacrés […] suscita, plus que toutes les décisions politiques de Périclès, la jalousie des ennemis ». Les « ennemis » désignent ici les alliés de la ligue de Délos qui s’opposent à Athènes pour deux raisons.

D’une part, les alliés reprochent le déplacement du trésor de Délos. Ce reproche est rapporté par le « peuple » (ligne 5) dans les lieux où s’exercent le pouvoir à Athènes « les assemblées » (ligne 5) et consiste à avoir « transporté de Délos le trésor commun des Grecs » (ligne 6). En effet, à la suite d’une crise, de plusieurs défections des cités et de l’échec d’une grande expédition en Égypte, le trésor est déplacé en 454 de Délos à l’Acropole d’Athènes, au niveau du Parthénon, dans une salle intermédiaire appelée « salle du trésor », où Athènes pense qu’il est davantage en sécurité. Dans cette salle, se trouve le trésor, composé des caisses de la déesse Athéna et le tribut financier appelé phoros donné par les alliés, c’est pourquoi le transfert est critiqué et perçu comme le renforcement de la domination athénienne. Les alliés emploient même le substantif « tyrannie » ligne 9 pour qualifier ce renforcement et montrer qu’il est illégitime.

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