Les cités grecques d’Homère à Auguste (8ème /1er siècle av. JC).

Séance 1     

      Les cités grecques d’Homère à Auguste (8ème /1er siècle av. JC).

Introduction :

Division de l’histoire grecque en trois périodes ;

• L’époque archaïque (8ème/6ème s.av.JC.)
• L’époque classique ( 5ème/4ème s.av.JC.)
• L’époque hellénistique (3ème/1er s.av.JC)

L’idée reçue sur les cités grecques ; ces dernières, au cours de ces trois périodes, se seraient développées dans un premier temps pendant l’époque archaïque. Par la suite, elles auraient connues leurs apogées à l’époque classique, et auraient finalement connues leur déclin à l’époque hellénistique et leur disparition de la scène politique. Cette idée a été prévalu pendant longtemps, mais elle revint depuis une vingtaine d’années ; en effet ces cités grecques n’ont jamais cessées au cours de ces trois périodes, et à l’époque hellénistique il n’y a jamais eu le fait d’abandonner l’idée de présentation autant que possible de leur idéologie et de leur autonomie.

• Qu’est-ce qu’une cite grecque ?

Cela vient du mot la polis, qui se traduit par la Cité-Etat, mais qu’est-ce qu’une Cité-Etat ? Il y a deux définitions et deux manières différentes pour le définir.

• La 1ère définition est une définition politique et culturelle ; une cité-Etat est une communauté, un groupe d’hommes solidaires entre eux, les individus ont conscience de partager un destin commun. Entre les membres de la cité-Etat, il y a des liens sociaux étroits, patrimoniaux et familiaux, ils ont le sentiment de partager des valeurs communes et des intérêts communs. Les individus partagent un même panthéon de Dieu, dans ce panthéon ils se donnent un Dieu principal sous la protection du quel ils se placent. Il y a par exemple le Dieu Polias pour la Polis, pour la ville d’Athènes on retrouve la divinité Athèna Polias, ou encore la cité de Sparte sous la protection d’Athéna Poliouchos, c’est-à-dire celle qui préserve et protège la cité. Ce sentiment communautaire est fondamental pour comprendre le fonctionnement de ces cités-Etats. La cité-Etat est un groupe d’Hommes libres entre lesquels règne une autorité politique, un groupe d’hommes qui partage une même citoyenneté. Pour exprimer cela on utilise le terme la politeia, qui désigne la cité et le régime politique que se donne une cité, cela a deux sens. Lorsque les historiens étudient les textes anciens, on remarque qu’il y a une très grande sensibilité à cette dimension communautaire. Par exemple, lorsque vous lisez un texte de Ducinie ou Rodin, ils ne parlent ni d’Athènes ni de Sparte en tant que ville, ils parlent des Athéniens des Spartiates en tant que communauté d’individus.

• La 2ème définition de cité-Etat s’inscrit dans un lieu géographique, dans l’espace ; la cité-Etat se compose de deux éléments principaux ; le premier élément = une agglomération urbaine appelée l’asty en grec, et le deuxième élément = c’est un territoire appelé la chôra en grec. Dans l’agglomération urbaine, on y trouve l’habitat-clé et des espaces et bâtiments publics, les lieux du politique. On y trouve aussi l’agora qui est un espace public, libre et non-bâti, sa fonction est un espace multifonctionnel, on y fait des activités commerciales et économiques, c’est aussi un lieu politique là où se réunit la communauté des citoyens. On y trouve des bâtiments ; le bâtiment du prytanée qui est le bâtiment et monument public par excellence, c’est à la fois un sanctuaire, on y entretient le feu sacré, c’est le foyer de la cité et un lieu de magistrat. Autour de l’asty, on a la chôra où on y trouve des terres cultivables et des terres de pâturages, c’est de là que la communauté tire sa subsistance. Les cités-Etats n’ont cessé d’exister politiquement, culturellement, institutionnellement, ont connu des bouleversements et n’ont jamais cessé de vouloir s’adapter.

I) Le 8ème siècle, période d’émergence des cités grecques. 

Pourquoi commencer au 8ème av. JC ? car on considère que c’est au 8ème siècle que naissent les cités grecques.

Est-ce que les cites-Etats naissent au 8ème siècle ? Cette question est débattue ; certains historiens pensent qu’il n’y a pas eu de rupture avec la période précédente, les cités ont toujours existé en Grèce depuis des temps immémoriaux. Les historiens considèrent qu’au 8ème siècle plusieurs facteurs interviennent économiquement, politiquement et culturellement. Le 8ème siècle est une période de maturation qui s’opère de manière indéniable.

Quels sont ces facteurs ?

1. Un nouveau dynamisme démographique.

On constate qu’au 8e av. JC, il y a un dynamisme incontestable en particulier en Grèce. Les archéologues ont démontré et illustré ce phénomène. L’historien Anthony Snodgrass nous dit que la Grèce au 8ème connait un essor démographique en s’appuyant sur plusieurs éléments.

• Le 1er élément ; est le fait que le nombre de sites habités grâce au comptage méticuleux des sites habités en Grèce, Anthony constate dans la période qui précède, les sites occupés en Grèce n’ont cessé de décroitre, il y aurait eu un phénomène de chute drastique des sites habités, un mouvement de désertion, donc une période de pauvreté démographique. Cependant Snodgrass affirme qu’à partir du 8ème siècle ; le nombre des sites augmente et croît a nouveau de manière spectaculaire.

Le 2ème fait est le comptage des tombes dans les nécropoles, Snodgrass s’appuie sur l’étude de deux régions en Grèce. D’une part, la région d’Athènes et d’autre part, la région de l’Argolide, il constate que dans ces deux régions le nombre des tombes en 800 av. JC, connait une augmentation.

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