La disparition de l'état romain d'Occident
Cours : La disparition de l'état romain d'Occident. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chachichain • 19 Octobre 2016 • Cours • 5 991 Mots (24 Pages) • 1 632 Vues
Chapitre 2 : La disparition de l'état romain d'Occident
Il s'agit de comprendre 2 choses à propos d'une transformation institutionnelle, juridique, sociale et géopolitique de tout l'Occident.
Que signifie l'idée même de disparition ? Que devient la culture romaine élaborée pendant 13 siècles ?
1) Sur l'idée de disparition
On parle de chute, effondrement, invasion. Derrière ce vocabulaire on a l'image d'une violence et surtout d'une fulgurance, on parle d'une chute brutale, rapide et d'une date précise : 4 septembre 476. On peut dire qu'on trouve l'idée d'un avant et d'un après opposé. Avant 476, ce serait la belle culture romaine, raffinée, classique (les lettres, le droit, l'architecture), le puissant Empire militaire, fédérateur de la moitié du monde civilisé. Après 476, les barbares, on dit encore le retour à des cultures archaïques, à des institutions rudimentaires, etc.. Voilà une image pratique, simple qui se porte aussi à des manipulations. Rien n'est moins sur que cette date adoptée comme chute de l'Empire romain (4septembre1476). A cette date, Rome est envahie s'y trouve l'empereur Romulus Augustule, c'est un enfant, un empereur fantoche mis en place par l'armée. C'est une armée composée de barbare. C'est une invasion par un peuple qui s'est déplacé à travers toute l'Europe qui vient de Lituanie, c'est le peuple Skire, il se déplace en totalité. Ce peuple est mené par le roi Odoacre, cette date il dépose l'empereur Romulus, il prend possession de la ville, il prend le pouvoir. Il retire à l'empereur ses insignes impériaux (robes, couronnes..) et les renvoient à Constantinople. Au lieu de choisir un autre empereur, il cesse la comédie du pouvoir parce que en réalité le pouvoir est neutralisé par les guerres de succession et à ce moment là le peuple Skire considère que le vrai pouvoir est à Constantinople.
Il s'agit bien de la fin de Rome en Occident, il n'y aura plus d'empereur romain, c'est une révolution politique mais en même temps il n'y a rien eu de fulgurant, de conscient, rien de traumatisant. Si on regarde du côté d'Odoacre, il n'a pas du tout le sentiment de mettre fin à l'Empire, au contraire il reconnaît l'autorité impériale là où le pouvoir est réel (Constantinople). C'est paradoxale car il souhaite réunifier l'Empire en ne reconnaissant qu'un seul empereur, cette réunification n'aura jamais lieu, l'Occident va imploser. Du côté d'Odoacre, il n'y a pas de mise à mort programmée, consciente. Du côté du peuple, c'est la même chose, pour le peuple rien ne se passe, il reste le même parce que le pouvoir était lointain, inefficace, absent. Ce qui se passe à Rome en 476 ne touche pas ce peuple surtout le peuple est habitué à la présence des peuples barbares certains sont pacifiques, d'autres sont violents (pillages car une opposition entre ces peuples et Rome). Le sort d'un empereur enfant ne touche pas vraiment les peuples, au contraire, rapidement ils sentent positivement le changement de maître. En 476, tout n'a pas été éradiqué, en vérité les barbares bénéficient d'une complicité active ou passive de la masse de la population romaine.
La date 4 septembre 476 est conventionnelle. Certains historiens ont même considéré (1920) que l'Empire a survécu sans empereur sous une autre forme jusqu'au 9è s, jusqu'à Charlemagne (800, ce serait une continuité de l'Empire romain avec le saint Empire romain germanique). La disparition de Rome passe quasiment inaperçue, elle est le fruit d'un long processus de désagrégation, ce n'est pas un événement, c'est un processus.
2) Que devient la culture romaine ? La culture juridique romaine disparaît-elle avec l'état romain ?
On a vu cette culture s'élaborer à l'époque classique que tente de ranimer les compilations de justinien. Le terme de disparition pose problème.
Comment une culture brillante peut-elle disparaître brutalement ? A-t-elle vraiment disparu ?
Nous avons une image pédagogique et légendaire. Il y aurait eu Rome puis rien (les barbares) puis la redécouverte du droit romain et ensuite la diffusion dans toute l'Europe après le 11è s, étudie le droit de justinien. Il faut apporter des nuances : les rois barbares vont avoir dans leur lois du droit romain très schématisée, l'église est une institution qui perdure elle va passer à travers le droit romain, romano-canonique.
- L'état romain s'est désagrégé sous la poussée d'invasions barbares.
- Ensuite, les deux Empires, Occident et Orient, ne subissent pas le même sort. On mettra notamment l'accent sur les causes sociales et fiscales.
- Des lègues immédiats ont perduré malgré la chute, l'église chrétienne est le droit romain.
Section 1 : L'état romain face aux invasions barbares
Les difficultés sont essentiellement d'ordre militaire et administratif parce que cet Empire romain doit faire face à des invasions dès le 2è s ap JC. Il est obligé de réagir c'est-à-dire de répondre à des mouvements de population, éventuellement de se défendre quand ils sont violents (410), il doit encore administrer un Empire en guerre permanente (recruter dans l'armée, désordre dans l'administration)
I- Les migrations barbares
Rome a toujours été une puissance assaillante, une puissance militaire, conquérante et on peut dire même une puissance obsédée par ses frontières. C'est par les armes que Rome s'est construire autant que par son droit ensuite ou encore sa culture politique. Le 2è s marque une rupture très importante, elle est double en réalité :
- d'un côté Rome cesse de s'étendre c'est-à-dire qu'elle n'est plus une puissance conquérante, elle va essentiellement s'occuper de gérer les terres conquises.
- d'un autre côté Rome subit les assauts extérieurs de peuples qu'elle ne parvient pas à soumettre. Non seulement elle ne les domine pas ces peuples mais en plus on peut dire qu'il n'y a pas de voisinage pacifique.
Ces peuples appelés barbares sont des peuples considérés « hors de la civilisation ». Cette vision du barbare est héritée de la Grèce antique, les romains n'inventent rien, et d'ailleurs les romains étaient les barbares des grecs au départ. Il s'agit d'une 30aine de peuples : les Huns (ces peuples d'Asie vont faire peur aux autres et vont les pousser vers l'Occident), les Vandales (Espagne, Afrique du nord), les Francs, les Wisigoths, les Saxons, … La première vague d'invasion a lieu entre 257 et 278, ce sont essentiellement des peuples germaniques, scandinaves, on va les appeler les germains et ces peuples sont porteurs d'une culture propre, de traditions non romanisées et tout cela va évoluer, ils sont non chrétiens. Au 5è s, ces peuples vont considérablement changer. Parfois, ces peuples viennent d'un peu plus loin comme les Huns qui viennent d'Asie mineure, dévastent la Chine, l'Inde et puis se retournent vers l'Ouest vers le 4è s. Ce peuple là pousse les autres peuples germaniques vers les frontières romaines alors on a un afflux vers ces frontières. Plusieurs causes :
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