Jules César et le défi de la République

JULES-CÉSAR ET LE DÉFI DE LA RÉPUBLIQUE

1. Introduction

La civilisation romaine a marqué l’histoire de la société occidentale européenne.  On ne manquera pas de faire certains rapprochements au cours de cet exposé.  L’étude de l’histoire de Rome dans l’Antiquité, c’est-à-dire du VIIIème siècle avant JC au Vème siècle après JC, permet de passer en revue divers systèmes politiques qui ont été mis en place successivement et dont certains sont encore en vigueur aujourd’hui.  On compte en effet actuellement dans le monde une cinquantaine de monarchies et environ 3 fois plus de républiques.  Durant l’Antiquité, Rome est passé successivement de la royauté, à la république, puis enfin à l’empire (voir figure 1). Le mot république (res publica en latin) signifie la chose publique.  En effet, gouverner constitue une affaire publique et collective.  République signifie-t-il pour autant démocratie ?  Les changements politiques qui sont survenus à cette époque sont-ils uniquement liés à des grands hommes tels que César ou Auguste ou sont-ils liés à d’autres facteurs ?  C’est ce que la suite de l’exposé va tenter de vous faire comprendre.  

Figure 1 : évolution des institutions romaines durant l’Antiquité (source : https://www.youtube.com/watch?v=xF_SCDv_6To)

1. Évolution de Rome du VIIIième siècle avant J.C. au Vième siècle avant J.C.

II.1. Les origines de Rome

Les origines de Rome ne sont pas certaines.  Suivant la légende de Romulus et Remus, Rome a été fondée en -753 avant JC sur la colline du Palatin au sein d’un territoire appelé Latium.  À l’origine, Rome avait la taille d’un village.   Les premiers romains étaient organisés en groupes ou clans familiaux possédant un ancêtre commun, dénommés gentes, chacun sous la direction d’un chef de famille ou patriarche.  Les membres qui formaient une famille portant le même nom, avaient les mêmes droits et devoirs et vénéraient le même ancêtre commun.  Chaque clan se gouvernait lui-même.  

À l’origine, l’activité était principalement pastorale.  La vie sociale était régie par le clientélisme, relation dans laquelle le patron, un patricien^[1] protégeait ses clients en échange de leur soutien dans ses projets politiques et militaires.  Chaque famille non-patricienne était alors dépendante d’une famille patricienne.  Les clients devaient se montrer loyaux vis-à-vis de leur patron.  En général, le client était un paysan ou un esclave affranchi qui recevait une terre à cultiver lui permettant juste de subvenir à ses besoins.  Des esclaves prenaient part aux travaux agricoles.   Suite à l’asservissement de territoires voisins par Rome, des étrangers (les vaincus) pouvaient également se mettre au service d’un patron.  Le clientélisme se transmettait de génération en génération.  Ce système était utile aux patrons lors des campagnes électorales contribuait également à la paix sociale.  En effet, comme les allocations de chômage et du CPAS aujourd’hui, ce système permettait aux plus pauvres d’acquérir le minimum nécessaire pour survivre.  Ce mode de fonctionnement perdurera tout au long de l’histoire romaine.  Le terme de clientélisme est encore utilisé de nos jours pour désigner des relations entre des politiques et des citoyens en échange de services réciproques.

Jusqu’en -200 avant JC, Rome constituait une cité-état, comme Athènes (dans l’actuelle Grèce) ou Carthage (dans l’actuelle Tunisie).  Ce n’est qu’au 1er siècle avant JC (sous Auguste) que la péninsule sera dénommée Italie.  

II.2. La royauté de -753 à -509 avant JC

Cette première période de l’histoire romaine est mal connue.  Durant cette période, les institutions romaines commencent à se mettre en place.

À partir de sa fondation, Rome passe progressivement d’une sorte de fédération de villages ou tribus à une ville.  Ce rapprochement entre les tribus est probablement lié à la nécessité de se protéger contre les attaques des envahisseurs.  Les premières institutions apparaissent alors.

De -753 avant JC à -509 avant JC, 7 rois se sont succédés à la tête de Rome, le premier roi étant Romulus.  Le système politique était donc monarchique.   Le roi était à la fois le chef de l’armée, le grand prêtre et le juge suprême.  À côté du roi, coexistaient deux institutions qui limitaient ses pouvoirs : l’assemblée du peuple (aussi appelée comices) et le Sénat où siégeaient les patriciens.  

La population de Rome était divisée en 2 classes sociales : d’une part, les nobles, c’est-à-dire les familles patriciennes, et le peuple (populus en latin, les non-citoyens ou les non-patriciens, c’est-à-dire la future plèbe^[2]).    C’est la possession ou non d’une terre qui détermine ici la classe sociale.

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