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Louvre Lens

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Par   •  12 Octobre 2014  •  946 Mots (4 Pages)  •  975 Vues

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Le projet d’installation d’une antenne du Musée du Louvre dans la ville de Lens a soulevé une polémique. Les adversaires ont su faire la liste de leurs arguments contre le projet dont certains étaient tout à fait audibles.

En revanche, maintenant que le musée est sorti de terre et que l’on peut le visiter, quels que soient les scrupules ou les questionnements que l’on pouvait avoir, on est bien obligé de constater que le Louvre Lens est une formidable réussite. Revue en dix points :

1. Commençons par le bâtiment lui-même que l’on doit au cabinet d'architecture SANAA des japonais Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa. Si l’extérieur est un peu sévère, l’architecture intérieure est une merveille de subtilité. Les lignes s’incurvent avec douceur, une lumière apaisante nimbe les volumes. La grande simplicité du plan et la taille humaine du bâtiment permettent de se localiser instantanément, de ne jamais se sentir perdu. Enfin, dans l’espace des collections permanentes, les parois en aluminium dépoli reflètent les œuvres et les visiteurs créant un effet particulièrement poétique.

2. Lorsque l’on pénètre dans la galerie principale, un très léger surplomb nous permet d’embrasser immédiatement l’ensemble de l’espace, jusqu’au mur du fond. On sait qu’on n’aura besoin d’aucun plan pour s’orienter, d’emprunter aucun escalier, qu’on ne manquera aucun espace, qu’on n’aura aucun problème d’orientation. L’esprit se libère totalement de toute préoccupation d’orientation (que l’on a régulièrement lorsqu’on visite un nouveau musée).

3. Dans ce grand espace unifié, le scénographe Adrien Gardère semble avoir trouvé la solution miracle pour la présentation des œuvres. Il n’y a plus de salles dans le sens de la succession de petits espaces dont on ne voit pas la fin mais ce n’est pas non plus (et c’était le danger) un grand volume ouvert avec une circulation centrale, un grand hall inévitablement bruyant. Une succession de socles et de cimaises rythment le parcours en créant un espace à la fois très intime et totalement décloisonné. Le parcours est donc totalement libre et en même temps très structuré. Cet exploit paradoxal est redevable également au parti-pris simple et efficace du projet scientifique et culturel du musée : la Galerie du Temps.

4. Le principe de la Galerie du Temps a cristallisé beaucoup de critiques et suscité des railleries. Ce ne serait pas assez érudit, le concept serait primaire. Mais c’est se méprendre sur le niveau de culture malheureusement très faible de nos contemporains, c’est passer complètement à côté du besoin précisément simplicité, de clarté, de pédagogie. En outre, cette galerie du temps n’est pas que chronologique, elle est aussi transversalement habilement géographique. Enfin, et surtout, un musée n’est pas une exposition. Les musées du monde entier n’exposent-ils pas eux-mêmes toujours leurs collections permanentes dans une présentation principalement chronologique et secondairement géographique ? Cette Galerie du Temps n’est donc qu’une mise en scène particulièrement poétique et réussie d’un principe d’accrochage universellement adopté.

5. Dès les premiers pas dans la galerie, on a le sentiment de voir un rassemblement des chefs d’œuvre du Louvre… Et

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