Jean-Paul II Et Les Relations Internationales: Un Pontificat Sans Précédent.

Jean-Paul II insuffle une nouvelle dimension dans le rôle que doit jouer la Papauté dans les relations internationales grâce à son statut de « leader charismatique » et de chef politique du Vatican.

A) Dans la continuité de Paul VI, la papauté se médiatise pour que ses interventions sur la scène internationale gagnent en légitimité.

Jean Paul II suit les traces de ses prédécesseurs, et ce dès son premier discours face aux ambassadeurs, quatre jours après son élection.

Il fonde sa diplomatie sur les droits de l’homme (Redemptor hominis du 4 mars 1979), et met par là les autorités civiles (notamment soviétiques) face à leurs engagements. Il s’appuie aussi sur le droit des nations, plaidant pour le respect des nations dans leur identité non seulement politique et historique, mais surtout culturelle et spirituelle.

Cependant, c’est dans les méthodes que le nouveau pape innove.

Jean-Paul II se veut un pape de la présence en multipliant les déplacements. Il se sert de la nouvelle donne médiatique et de son charisme pour s’adresser aux hommes et pas seulement aux catholiques. Par ailleurs, l'accroissement des représentations diplomatiques se traduit à la fois par le nombre de pays entretenant des relations avec le Vatican et par celui des nonciatures (172 des 189 États membres de l'ONU aujourd'hui à la fin de son pontificat contre 85 sur 148 en 1978). C’est la plus vaste représentation diplomatique après celle des Etats-Unis.

Jean-Paul II développe une souveraineté morale qui prend le pas sur souveraineté territoriale. II se place dans une continuité avec Léon XIII : « Rome n’est plus Rome, elle est là où je suis ».

Avec Jean-Paul II, le St Siège est présent auprès des organisations internationales, comme l’OMC à Genève. De ce fait, le St Siège participe à toutes les conférences internationales (à titre d’indication : 330 en 1985, 541 en 1999).

La politique du Vatican est de critiquer les mesures de rétorsion dont les populations sont les premières victimes. La Papauté estime que sa voix doit être entendue sur les questions de vie sociale et de coopération économique et culturelle.

Jean-Paul II fut le pape le plus médiatique du siècle, grâce notamment à l'instauration des Journées mondiales de la Jeunesse en 1985 qui permettent de s'adresser directement aux nouvelles générations. Les JMJ ne sont pas qu'un simple rassemblement de jeunes croyants. Elles permettent par le discours de paix et de tolérance prôné d’éloigner les nouvelles générations du Communisme.

B) Une conception des relations internationales où la paix est une priorité

- Les positions politiques anticommunistes

On remarque dès 1978, son implication politique dans la Guerre Froide. Selon les chefs d’Etats de l’Union Soviétique, « c’est un honneur pour la Pologne, mais nous aurons des problèmes » (Gierek, Premier Secrétaire du POUP – Parti communiste polonais.). L’élection de Jean Paul II fut un événement déterminant dans les discussions avec les pays de l’Est car, tout d’abord, il connaissait personnellement la situation des pays de l’Est et donc les faiblesses et les réactions des différents dirigeants communistes.

Ainsi, il revient en Pologne en 1979 malgré l'interdit des autorités polonaises et soviétiques. Il lance ainsi un défi aux deux régimes. Il affirme que la légitimité de tout régime politique est liée au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

En 1980, il demande les libertés sociales, notamment que les ouvriers puissent se réunir en syndicats libres et indépendants. Il contribue à la naissance de Solidarnosc avec Lech Walesa.

Jean-Paul II poursuit l'Ostpolitik développé par Paul Vien en adoptant une tactique en « coup de boutoir ». Cependant, la multiplication des voyages à l'Est ont surtout pour conséquence d'intensifier l'hostilité des démocraties populaires et de l'URSS. Le Cardinal Casaroli qui avait déjà connu l'expérience sous Paul VI lui propose un retour à la politique des « petits pas ». Selon Georges-Henri Soutou, cela passe par des décisions officieuses et pragmatiques. Il suggère notamment un rapprochement avec Reagan pour soutenir le syndicat libre polonais.

1989 : Chute du mur. Une partie de l’opinion publique

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