Géopolitique : Venise

BENHAIM                                                                                                         TD

Naomi

GEOPOLITIQUE

« Sans tourisme, Venise se meurt ! » s’est exclamé un habitant local alors que Venise, capital de la région de la Vénétie au nord de l’Italie, était frappé par la Covid-19. Pendant la pandémie, la Sérénissime qui attire chaque année 28 à 30 millions de visiteurs s’est retrouvée déserté, une catastrophe lorsqu’on sait que 65% de ses habitants vivent du tourisme. Fondée au Vème siècle, la ville attire par son charme atypique, son architecture aux inspirations gothiques et byzantines, et la richesse de son patrimoine ; c’est-à-dire l’ensemble de ses biens matériels et immatériels construit par l’homme qui fait part de son identité.  Il est tel, qu’en 1987, la ville et sa lagune ont été inscrites au patrimoine mondiale de l’UNESCO, qui est une organisation mondiale qui veille à la sauvegarde du patrimoine. Mais avec la présence d’un tourisme massif, et les nombreux phénomènes météorologiques dont elle est la cible, Venise fait face à des difficultés de plus en plus présentes et a manqué de peu récemment, de se retrouver sur la liste des patrimoines en péril. Ainsi, quelles sont les formes de tourisme à Venise et comment celles-ci obligent la ville à se réinventer pour préserver son patrimoine ? D’abord, nous verrons que le patrimoine de Venise sert aussi de support à la ville. Ensuite, qu’il entrainent des pratiques de tourisme spécifiques et discutés ; et enfin, les solutions mises en place par la ville pour préserver le patrimoine de Venise.

Pour commencer, Venise est une ville pourvue d’un patrimoine extrêmement riche et varié : on retrouve la classique place St Marc et sa horde de pigeons, le Grand Canal qui traverse le cœur de la ville, le palais des doges ou encore la basilic St Marc et le pont Rialto…Tous ces lieux patrimoniaux se concentrent principalement dans le périmètre assez limité du quartier Saint Marco. La ville est également très accessible et dispose de nombreux point de passage, entre autre la gare internationale Santa-Lucia, un pole aéroportuaire ainsi qu’un sous réseau d’aéroport secondaire. Et si Venise est notamment connue pour son carnaval aux costumes colorés et aux loups plus somptueux et raffinés les uns que les autres, d’autre évènements ont été mis en place afin de stimuler l’activité et l’attractivité de la ville comme la Biennale d’architecture qui est une exposition internationale ; et un festival international du cinéma : La Mostra. Néanmoins, l’inégalité de la répartition des patrimoines et la concentration importante de ces derniers dans un seul quartier fait que d’autre comme la Canareggio ou le Castello, moins riche en monuments, sont bien moins mis en avant et beaucoup plus épargné par le tourisme. De plus, la ville peut s’appuyer sur son patrimoine historique pour développer l’économie de la ville. Avec son fort patrimoine hérité du Moyen-Age et de la Renaissance, ainsi que sa configuration hors du commun, la ville de Venise est très intensément prisé par le tourisme, qui rapporte chaque année 2 milliards à la municipalité. La fréquentation touristique augmente d’année en année et le volume des visiteurs à tripler depuis plus de vingt-ans, ce qui oblige la ville à s’adapter et modifier parfois l’environnement afin d’accueillir une telle masse d’individus. Les gens se bousculent dans le monde entier pour la visiter : États-Unis, Royaume-Unis, France, Chine… Sa reconnaissance et internationale, et la ville fait le bénéfice de nombreux mécènes et d’investisseurs : de nombreux bâtiments dévoués aux services publics ont été mis en vente et racheter par de grosse fortunes internationales qui le transforme par la suite en hôtel ; ce qui rapporte des sommes importantes à la ville et lui permet de se développer. A titre d’exemple, le siège de la police à été racheté à 14 millions d’euros par un particulier, ce qui constitue une rente non-négligeable. Ainsi, Venise possède une forte histoire qui se reflète à travers ses monuments somptueux et grandioses qui attirent toujours plus de personnes. De sorte que le tourisme fasse maintenant partie intégrante de l’identité de la ville, ce qui se manifeste par des activités et des évènements touristiques majeurs. Des pratiques également vont être mis en place, même si elles ne font parfois pas l’unanimité…

Plusieurs pratiques touristiques sont établis : d’abord, un tourisme surtout « culturel », qui consiste en la visite des lieux de patrimoine incontournable de Venise : avec un guide ou seul avec une carte, à pied, en gondole ou en vaporetto… La cité des doges regorge de trésors architecturaux, de lieux de cultes incontournables ; la première pratique touristique consiste évidement à la découverte à la fois historique et artistique des lieux. Mais celle-ci est déjà contesté, puisque la concentration des monuments dans le quartier emmène souvent une masse ingérable de touristes dans un même lieu. Une autre pratique touristique vise à encourager ce tourisme « de masse » : elle peut passer par l’installation et construction d’infrastructures,  par exemple une partie des chantiers navals de Marghera ont été aménagé pour faciliter la présence des bateau de croisières qui amène chaque année un nombre de touristes non-négligeable. Ou bien par la par la mise en place d’importants évènements ; souvent au grand damn de la population locale. Celle-ci dénonce la mise en place de ses pratiques et activités visant à attirer toujours plus de monde, et qui conduit à une surfréquentation des lieux puisque ceux-ci n’arrivent parfois plus à absorber la trop forte pression des visiteurs. Et souvent, aux détriment du patrimoine qui en ressort de plus en plus fragilisé, mais aussi de la ville et de ses habitants... En effet, alors que le nombre de touristes ne cesse d’accroitre, celui de la population locale est en baisse : dépassant récemment le seuil symbolique des 50.000, c’est d’abord lié à un fort mécontentement de la population locale sur la masse de touristes qui hantent les rues chaque jour. Habiter Venise est  une désormais une véritable épreuve : les prix de l’immobilier grimpent, les annonces de logements réservés uniquement aux touristes se multiplient alors que dans un même temps, certains locataires vénitiens, se voient expulsés de leur foyer de toujours, au profit de touristes qui le payeront plus chère ; ils sont ainsi forcés à se délocaliser bien souvent du centre de Venise.  Beaucoup protestent également, regrettant la disneylandisation de la ville, c’est-à-dire la transformation de Venise pour correspondre aux attentes des touristes, qui amènent avec eux leur lots de dégâts : l’érosion des ports suite à la fréquentation massive des paquebots, les déchets… Des contraintes également aux quotidiens : une grande partie d’entre eux par exemple, se voient contraint de changer leur itinéraire habituel, pour échapper aux routes principales prisés des touristes et aux comportement voyeuristes de certains visiteurs. Vivre à Venise est devenue un défi, que certains ne semble plus prêt de vouloir relever.  De ce fait, les pratiques mises en place pour s’adapter au forme de tourisme sont souvent contestés par les vénitiens, qui peu satisfait sont de plus en plus nombreux à quitter la ville ; ce qui conduit la ville à envisager des solutions…

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