Amenager les ville

        Aménager la ville        

Introduction 

        La moitié de l’humanité, soit 3 milliards d’hommes, vit désormais en ville. Depuis les années 1950, la croissance démographique, l’exode rural et les mobilités entre villes, associés à la concentration des hommes et des activités dans les métropoles, participent à cette gigantesque expansion urbaine mondiale.

        Plus ou moins maîtrisées, les dynamiques urbaines génèrent de profondes inégalités à toutes les échelles. Caractérisée par l’étalement et les déplacements accrus des citadins, cette urbanisation est aussi très coûteuse pour l’environnement.

        La croissance urbaine pose des problèmes si elle ne s’accompagne pas d’un développement économique et social plus équitable, d’une amélioration de l’environnement urbain, condition inévitable pour une prévention de l’environnement global.

        L’aménagement et la gestion de l’urbain doivent aujourd’hui être au cœur de la réflexion sur la ville durable, sans oublier les citadins, acteurs incontournable de l’avenir des villes.

Problématique : Quelles sont les formes de la croissance urbaine ? Génèrent-elles des inégalités ? Comment se déplace-t-on en ville ? Peut-on aménager des villes durables ?

1. De la ville à l’urbain

1. Une urbanisation mondiale mais contrastée

Un habitant sur deux vit aujourd’hui dans l’une des 32 000 agglomérations de plus de 10 000 habitants. La croissance démographique, l’exode rural vers les villes, mais aussi l’urbanisation d’anciens villages et les mobilités interurbaines de plus en plus nombreuses expliquent cette transition urbaine de la planète.

Toutefois, la croissance urbaine est très différenciée : les taux d’urbanisation des pays développés (76%) sont ainsi très supérieurs à ceux des pays en développement (40% pour l’Afrique et l’Asie), même si la majorité de la population urbaine, 2 ?5 milliards d’habitants, vit dans ces derniers. En Europe, l’espacement moyen entre les villes de plus de 10 000 habitants ne dépasse pas 13 kilomètres et toute ville est accessible en moins de 20 minutes.

Les grandes villes évoluent également : on compte aujourd’hui 430 villes de plus d’un million d’habitants, contre 195 en 1975, et 29 villes de plus de 10 millions d’habitants, contre 4 en 1975. La population totale vivant dans ces 20 villes est prés de 300 millions d’habitants, contre 64 millions en 1975. L’ONU évalue à 70% la population urbaine en 2050.

1. Etalement urbain et périurbanisation

La condition il faut pour évoluer puis l’annexion des communes limitrophes ont favorisé l’essor des métropole. Depuis les années 1950 et l’habitat pavillonnaire individuel et le plus souvent en propriété, constitue un modèle qui se diffuse dans toutes les périphéries des villes au Nord comme au Sud.  Mais dans les pays en développement l’étalement intègre aussi les espaces défavorisés (bidonvilles ou quartier auto-construits)

La périurbanisation est ainsi l’une des logiques majeures expliquant le passage de la « ville » à « l’urbain » : cette extensions parfois très loin du noyau urbain originel,  brouille les limites entre le milieu urbain et rural.  Habiter dans une couronne périurbaine implique de nouvelles relations au monde de la ville que l’on peut fréquenter pour le travail, les loisirs, le tourisme, sans y habiter vraiment.

Du fait de l’étalement, des métropoles modernes sont morcelées. Quadrillée par les réseaux de transports est habitées par des populations beaucoup plus mobiles, elles ne connaissent pas de progression continue du bâti qui de dilue dans la campagne : il devient difficile d’en définir les limites.

1. Comment  aménager gouverner l’urbain ?

L’étalement urbain est  préjudiciable  sur le plan environnemental : ils consomment les heures arables ou les forêts et il implique des aménagements coûteux qui desservent souvent peu d’habitants.  Dans les pays développés pour 1 m² de logements construits il faut  1 m² supplémentaire pour les équipements et les services à la population. Dans les pays en développement les préoccupations environnementales passent au second plan et l’aménagement des périphéries précaires est incomplet, parfois totalement absent.

La concentration des hommes, des activités économiques et des fonctions de commandement ont transformé les villes en métropole : la métropolisation revêt des formes très diverses mais intègre toujours l’essor des moyens de transport et de la révolution des télécommunications, dont Internet, pour former de nouveaux ensembles constituant l’urbain.

La dimension politique et la gestion de l’urbain, que traduit le concept de gouvernance urbaine sont alors essentielles pour l’avenir et la cohésion des villes : dans des environnements fragmentés et  incertains, comment les acteurs de la ville, publics, privée et habitant, peuvent-ils participer à sa gestion ?

Agglomération : espace constitué d’une ville et de l’espace urbanisé qui l’entoure.

Couronne périurbaine : ensemble des communes situé à la périphérie d’un pôle urbain et dont au moins 40 % de la population travaille dans le pôle urbain.

Étalement urbain et périurbanisation : expansion spatiale des espaces urbanisés de plus en plus loin du centre-ville.

Gouvernance urbaine : Nouveau mode de gestion de la ville associant tous ses acteurs, publics, privés, associations et habitants.

Métropolisation : organisation d’un territoire très étendu autour d’une ville regroupant des fonctions de commandement.

Taux  l’urbanisation : proportion de citadins dans la population totale.

Transition urbaine : passage d’un monde  majoritairement rurale un monde majoritairement urbains.

1. Des contrastes urbains et croissants

1. Une fracture urbaine inévitable ?

La croissance incontrôlée des villes, les violences, les nuisances environnementales ont créé une « facture urbaine », plus ou moins importants selon les villes. Ainsi Caracas, ville la plus violente du monde a un  taux de criminalité 60 fois supérieure à Paris. 6 % de la population urbaine des pays développés vit dans un logement précaire contre 78 % des urbain des pays moins développé (soit  un tiers de la population urbaine mondiale). La distinction entre pays riches et pays pauvres n’est pas toujours aussi nette : à Delhi 200 000 personnes sont sans domicile, près de 100 000 à Los Angeles.

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