Congo Kinshasa - avant et après 1960 - maintenant.
Résumé : Congo Kinshasa - avant et après 1960 - maintenant.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar albertbechet • 14 Janvier 2020 • Résumé • 1 232 Mots (5 Pages) • 582 Vues
L’Afrique de Papa
A l’époque du Congo Belge, à une certaine saison de l’année, les colons voyaient débarquer à Matadi des hommes venus de la Métropole, au visage gris pâle, en tenue de pingouin, costume cravate.
Il s’agissait d’une faune de haut rang détachée du Ministère des colonies qui se rendait en terre tropicale pour une tournée d’inspection.
A Anvers, ils montaient à bord de la « malle », dans un des luxueux paquebots à vapeur à la coque ointe au nom prestigieux d’un roi : Léopold, Albert, Baudouin-ville,…
Le voyage était loin de leur être éprouvant. Ils se laissaient bercer dans l’indolence pendant plus de trois semaines, en passant du pont au salon, du bar à la grande table ronde du capitaine où ils partageaient la bonne chère avec quelques membres de la noblesse et hauts cadres de la « grande dame » qui faisaient partie de la croisière.
Le navire faisait escale à Ténériffe, ensuite à Lobito en Angola où les cadres de l’Union Minière rejoignaient le Katanga par le rail.
Après cette escale apparaissait au menu le fameux poisson mythique.
Il s’agit d’un poisson (démarsal benthique) exquis apprécié pour sa chair tendre et blanche, qui vit dans les estuaires et rivières. Il était d’abord réservé aux hôtes invités à la table du capitaine, d’où son appellation éponyme.
Leur arrivée en Afrique centrale coïncidait avec la saison la plus agréable quand la température est douce et la présence des moustiques plus discrète. Cela leur épargnait de devoir consommer de l’extrait d’écorce de quinquina en dehors de leur gin tonic.
Ils avaient été baptisés « les pèlerins de la saison sèche ».
Ils bénéficiaient de déférence de la part de leurs subalternes, et étaient reçus par les notables de la colonie. Lors des réceptions, les domestiques étaient bien stylés dans l’exécution de leur service. Ainsi, lors des cocktails, les plateaux contenaient des verres de champagne, des verres de whisky et des verres de bière. Les serveurs se présentaient devant les invités de manière à ce que les boissons correspondant à leur rang se trouvassent devant eux, à portée de leur main… !
Au Congo de Papa, il régnait un apartheid « soft » ; les blancs et les noirs cohabitaient, mais dans des mondes différents… Les mariages mixtes étaient interdits jusque dans les années 50.
Bien entendu, il y avait ce qu’on appelait les « ménagères ».
Mais il existait bien des enfants du Saint Esprit, des mulâtres parsemés dans la brousse, conçus par un miracle séminal…
On a toujours occulté l’existence des « enfants du pêché » comme aimaient dire les « bonnes sœurs » l’index pointé vers eux lors de leur passage ! Ignoraient-elles que certains de leurs géniteurs n’étaient autres que leurs confrères qui n’avaient de cesse d’enseigner le catéchisme et qui quelquefois se laissaient emporter dans la pantomime…, manifestant trop d’empathie...
Ces bons pères missionnaires préféraient soulager leur pulsion en croquant le fruit défendu, la cerise noire, plutôt que de faire appel à la main avec laquelle ils bénissaient les enfants du bon Dieu.
Les enfants du pêché n’étaient pas les enfants de Dieu.
Ils étaient seulement une malheureuse conséquence collatérale de sortie de ligne de ses officiants au cours de leur courageuse mission pastorale… Ainsi en avaient décidé l’épiscopat de Malines et le prétoire à Rome qui ne reconnaissaient pas le miracle germinal, malgré le fait que les enfants abandonnés fussent souvent nés d’une vierge… !
L’Afrique d’après Papa.
A l’époque postcoloniale, les mariages mixtes sont devenus courants, les curés africains se marient, les pères blancs ont souvent des « ménagères ». Les bonnes sœurs qui sont restées sont vraiment bonnes, dévouées, tolérantes, l’esprit plein de largesse.
On
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