La Chine et le monde depuis 1949

La Chine et le monde depuis 1949

Introduction :

« Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera, le monde tremblera. », dixit Napoléon Bonaparte en parlant du formidable potentiel de l’Empire du Milieu. Pays le plus peuplé du monde, la Chine s’est progressivement affirmée sur la scène internationale. D’abord dominée par les Occidentaux et l’éternel rival japonais dans la première moitié du XXème siècle, elle s’est émancipée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’à devenir, aujourd’hui, l’un des acteurs essentiels d’un monde où la hiérarchie des puissances est en pleine recomposition. L’adoption de la voie communiste par la Chine, puis son ouverture à l’économie de marché la placent dans un rapport au monde marqué à la fois par la fermeture (à la démocratie et à la circulation de l’information par exemple) et par l’ouverture (aux marchés financiers et aux exportations). Comment la Chine est-elle parvenue, en à peine un demi-siècle, à s’affirmer sur la scène internationale ?

Plan détaillé :

1. La Chine Maoïste (1949-1976)

1. La victoire de Mao et l’alliance avec l’URSS : la promotion du communisme dans les pays asiatiques décolonisés

La victoire de Mao contre les nationalistes fait de la Chine la deuxième grande puissance communiste. Elle se rapproche de l’URSS mais demeure isolée.

Mao Zedong (1893-1976) : membre fondateur du parti communiste en 1921, il en devient le chef en 1935 après la Longue Marche. Il proclame la République Communiste Chinoise (RPC) en 1949 et en est le président jusqu’à l’échec du « Grand Bond en avant ». Ecarté du pouvoir, il revient au premier plan grâce à la révolution culturelle et dirige le pays jusqu’à sa mort.

1. La rupture avec l’URSS et la diffusion du maoïsme à travers le monde

En 1958, la Chine le Grand Bond en avant et dénonce la politique soviétique de la coexistence pacifique, rompant alors officiellement avec l’URSS. La doctrine maoïste, malgré ses échecs en Chine, jouit d’une forte popularité dans le monde grâce à une habile propagande (le petit livre rouge, jeunesses maoïstes). La Chine se revendique comme leader d’une troisième voie (recherche d’une voie alternative à celle de l’URSS et des Etats- Unis pendant la Guerre Froide pour fonder un bloc de « non-alignés »).

Le petit livre rouge : livre de propagande communiste publié par le gouvernement de la RPC. Traduit en 52 langues ayant donné lieu à 500 éditions différentes diffusées dans 150 pays, ce livre est un recueil de citations extraites d’anciens discours et écrits de Mao Zedong.

Grand Bond en avant : politique de développement lancée en 1958. Elle repose sur la mobilisation des masses dans des « communes populaires » pour le travail.

Coexistence pacifique : doctrine de la politique extérieure soviétique. Elle consiste à entretenir des relations pacifiées avec le bloc de l’Ouest.

1. Le rapprochement avec les Etats- Unis

Sous l’impulsion de Zhou Enlai la Chine sort de son isolement et se rapproche des Etats-Unis. Elle entre à l’ONU au début des années 1970.

1971 : visite du président Nixon en Chine qui concrétise le rapprochement Etats-Unis/Chine

Octobre 1971 : la RPC entre à l’ONU et devient l’un des cinq membres permanents du conseil de sécurité à la place de la Chine nationaliste de Taiwan.

Zhou Enlai (1898-1976) : un des principaux dirigeants du parti communiste et un proche de Mao. Partisan d’une politique réaliste, il prend ses distances avec la Révolution Culturelle et initie la modernisation de la Chine que met en œuvre Deng Xiaoping après sa mort.

Après la mort de Mao et de Zhou, Deng Xiaoping procède à l’ouverture de la Chine à l’Occident.

1. La Chine s’ouvre à l’Occident (1976-années 1990)

1. Les réformes économiques de Deng Xiaoping

Le tournant de 1976 : Mao Zedong et Zhou Enlai meurent en 1976. Leur successeur Deng Xiaoping, lance une politique de rupture : en 1978, « Le socialisme de marché » ; en 1980, la politique d’ouverture du territoire par la création de la ZES.

« Le socialisme de marché » : expression de Deng Xiaoping, réunissant le libéralisme économique et l’absence du libéralisme politique.

ZES : zones spéciales, il s’agit d’une zone franche aux disponibilités fiscales favorables à l’installation d’industries à vocation exportatrices. La première ouvre en 1980.

Deng Xiaoping (1904-1997) : compagnon de route de Mao depuis les années 1930, il occupe de hauts postes dans les années 1950. Pragmatique, modernisateur, il devient le dirigeant de la Chine à la mort de Mao en 1976 jusqu’à sa disparition en 1997.

1. L’absence de réforme politique

En 1989, les étudiants, qui réclament qu’une libéralisation politique accompagne cette libéralisation économique, sont violemment réprimés sur la place Tiananmen à Pékin.

1989 : massacre de la place Tiananmen

La RPC fait alors l’objet de vives critiques de la part des Occidentaux, mais les importantes opportunités économiques dont recèle le pays fait vite taire ces critiques.

1. L’atelier du monde (années 2000)

1. Entrée de la Chine dans l’OMC

En 2001, la Chine intègre l’OMC, ce qui lui permet d’exporter dans le monde entier ses productions. Forte d’un taux de croissance de 10% environ par an durant la décennie 2000, la Chine s’impose comme « l’atelier du monde ».

OMC : organisation mondiale du commerce

1. La Chine tire profit de sa main d’œuvre abondante pour opérer un spectaculaire rattrapage économique

Le pays peut compter dans le monde entier, et en premier lieu en Asie, sur la présence d’une forte diaspora chinoise composée d’au moins 35 millions de personnes.

Conclusion :

La Chine a ainsi fait preuve, au cours de la seconde moitié du XXème siècle, d’une étonnante capacité à concilier les contraires. Dogmatique d’un côté avec le culte d’un maoïsme dont les piètres résultats n’ont pas écorné la figure du « Grand Timonier », la Chine a su se montrer pragmatique quand Deng Xiaoping a fait le choix de la conversion du pays au libéralisme économique. Un pari réussi qui a sans doute permis au régime de se maintenir, alors que l’URSS s’est effondrée comme un château de carte au début des années 1990. Aujourd’hui, les Etats-Unis constituent la première puissance mondiale suivie de très près par la Chine. La Chine possédant près de 40% de la dette américaine et n’ayant pas un très grand écart de puissance avec le pays, va-t-elle prendre la place des Etats-Unis dans le classement des puissances mondiales ?

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