Un Nouvel Orde Mondial
Mémoire : Un Nouvel Orde Mondial. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Mai 2012 • 2 149 Mots (9 Pages) • 1 452 Vues
A la recherche d’un nouvel ordre mondial
I – La fin de la confrontation Est-Ouest (1987 – 1991)
1) Les réformes de Gorbatchev…
Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du parti communiste en mars 1985, dans une URSS en crise. L’économie soviétique est affaiblie par les carences de la planification et par la compétition militaire avec les Etats-Unis. La presse officielle dénonce la corruption, la délinquance et l’alcoolisme. L’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl (avril 1986) symbolise aux yeux du monde entier l’état catastrophique du pays.
Le projet de Gorbatchev est de « sauver » l’URSS en la réformant profondément. Gorbatchev prétend revenir aux sources du léninisme : jusqu’à la fin, il s’est dit socialiste et a cherché à préserver le parti communiste. Mais en fait, il abandonne peu à peu tous les principes du régime soviétique. La perestroïka introduit l’économie de marché, et la glasnost le multipartisme et la liberté d’expression.
2) … entraînent la fin de la guerre froide…
Pour réussi, Gorbatchev doit mettre un terme à la confrontation ruineuse avec les Etats-Unis. La « nouvelle pensée » qui règne à Moscou permet la reprise du dialogue avec Washington. Les résultats sont spectaculaires. Le processus de désarmement nucléaire est amorcé en 1987 par le traité de Washington sur les euromissiles. Le pacte de Varsovie reconnaît en 1989 « le droit de chaque nation de décider librement de sa politique » : l’URSS enterre ainsi la doctrine de la souveraineté limitée et libère ses anciens stellites européens. La « Maison commune européenne » souhaitée par Gorbatchev devient une réalité, avec la chute du rideau de fer et la réunification allemande. Le pacte de Varsovie et le CAEM décrètent leur dissolution en 1991.
Cette dynamique de dialogue permet le renouveau de l’ONU, puisque les deux Grands cessent d’en bloquer le fonctionnement. De nombreux conflits régionaux sont réglés en 1988, avec les accords de paix au Nicaragua, le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan et même la fin de la guerre entre l’Irak et l’Iran. De 1988 à 1993, l’ONU a lancé plus d’opérations que pendant les quarante années précédentes. La guerre froide est bel et bien terminée. Le nouveau président des Etats-Unis, George Bush (élu en novembre 1988), annonce en 1990 l’avènement d’un « nouvel ordre mondial ».
3) … et la disparition de l’URSS
Mais l’URSS ne survit pas à la guerre froide. Populaire en Occident, Gorbatchev l’est beaucoup moins dans son propre pays, malgré ses nouvelles fonctions de président de l’URSS (mars 1990) et le prix Nobel de la paix en 1990. Sa politique multiplie les mécontents qui s’expriment grâce à la glasnost : les « radicaux » réclament l’accélération des réformes, tandis que les « conservateurs » mobilisent les nostalgiques du système brejnévien.
Mais surtout, Gorbatchev a sous-estimé le problème des nationalités, qui paralyse les réformes. Les pays Baltes proclament leur indépendance dès 1990. Pendant ce temps, les troubles se multiplient dans la région caucasienne, où l’Armée rouge doit s’interposer entre Arméniens et Azéris. Afin d’enrayer ces forces centrifuges, Gorbatchev propose une « nouvelle union ». Mais pour s’opposer à celle-ci, les conservateurs tentent un putsch à Moscou en août 1991. Boris Eltsine, président de la république de Russie, fait échouer le coup de force et organise en décembre 1991 la CEI, ce qui signifie la mort de l’URSS, entérinée par la démission de Gorbatchev (25 décembre 1991).
II – L’Europe réunifiée ou déchirée ?
1) Les espoirs d’unité et de paix
C’est en Europe que la fin de la guerre froide a les conséquences les plus visibles. Le rideau de fer, qui avait coupé le continent en deux pendant plus de quarante ans, est démantelé. La chute du mur de Berlin est très vite suivie de la réunification allemande en 1990. L’URSS retire ses troupes de ses anciens satellites : il n’y a plus de « bloc soviétique ».
Cette évolution spectaculaire suscite de grands espoirs. La fin de la division idéologique permet à l’Europe de retrouver son unité géographique et historique « de l’Atlantique à l’Oural ». Le Conseil de l’Europe, qui depuis sa fondation en 1949 défend le modèle démocratique européen, accueille 23 Etats entre 1989 et 2002. La CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe), créée en 1975 à Helsinki, célèbre en novembre 1990) Paris la naissance d’une nouvelle Europe.
La construction européenne se trouve alors à un tournant décisif de son histoire. Alors qu’elle s’est limitée à l’Europe occidentale, dans le cadre contraignant de la guerre froide, elle peut désormais se faire à l’échelle de tout le continent. L’Union européenne, nouveau nom de la CEE depuis 1993, entre dans un processus historique d’élargissement : en 2004, elle comprend 25 Etats membres et 455 millions d’habitants. L’OTAN propose en 1994 à ses anciens adversaires du pacte de Varsovie un « Partenariat pour la paix ». Puis elle intègre trois nouveaux membres en 1999 et sept en 2004.
2) Le spectre de la division et de la guerre
Ce renforcement de l’OTAN n’a rien d’étonnant : si la menace soviétique a disparu, de nouveaux foyers d’insécurité se développent. En effet, la fin de la confrontation Est-Ouest se traduit par la résurgence souvent violente des identités nationales. Ce phénomène a des effets graves dans les anciens pays socialistes, où le nationalisme est la seule idéologie mobilisatrice. Les Etats fédéraux (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie) ont implosé : 17 nouveaux Etats sont ainsi apparus sur la carte de l’Europe (en comptant la Russie et les trois Etats caucasiens).
C’est dans ce contexte que la guerre, oubliée depuis 1945, fait sa réapparition en Europe à partir de 1991. L’espace de l’ex-URSS est ensanglanté par de violents conflits, notamment dans la région du Caucase (qui est le plus souvent considérée comme européenne). Des peuples aux identités très variés cohabitent sur des territoires aux frontières difficiles à délimiter. L’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent le territoire du Haut-Karabakh. La Géorgie est confrontée à la rébellion de plusieurs minorités et la Russie à la volonté
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