Libération de la France, 1945
Commentaire de texte : Libération de la France, 1945. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar angelnelson • 21 Avril 2017 • Commentaire de texte • 808 Mots (4 Pages) • 642 Vues
Après la Libération, en 1945, la France est divisée entre les anciens collaborateurs et les Résistants, bien que la majorité de la population française n’appartienne à ni l’un ni l’autre. Les forces de la Résistance s’accordent sur la nécessité de pacifier le pays au plus vite, et, dans l’urgence de la reconstruction, les crimes de l’État de Vichy ne sont pas reconnus par le Général de Gaulle. Une mémoire dite “résistante” ou encore “gaullienne” se met alors en place. Il faudra attendre les années 70 et le travail des historiens pour que celle-ci soit remplacée par une mémoire officielle. Les deux documents que nous allons étudier abordent le sujet de la mémoire de la Résistance. Le premier est l’extrait d’un manuel d’école primaire sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il s’agit du Manuel de Cours élémentaire, écrit par Louis François et publié par les éditions Nathan en 1959. Le deuxième document est quant à lui un extrait du discours prononcé par Jacques Chirac à l’occasion de l’inauguration du mémorial Charles-de-Gaulle, le 9 Novembre 2006. Nous allons donc organiser l’étude de ces deux documents en deux parties : dans la première, nous évoquerons la mise en place de la mémoire résistante, puis dans une seconde, l’évolution de cette mémoire.
Tout d’abord, nous allons voir comment, à la sortie de la guerre, le mythe d’une France unie et résistante s’élabore. En réalité, après la défaite de 1940, le Maréchal Pétain collabore activement avec l’occupant nazi. Bien que la plupart des français ne font que subir et attendre la fin de ces heures sombres, certains collaborent activement, allant même jusqu’à s’engager dans les forces allemandes ou de Vichy. D’autres choisissent au contraire de rejoindre les rangs de la Résistance. Après la Libération, le général de Gaulle, davantage préoccupé par la reconstruction du pays, ne reconnait pas les crimes de l’État de Vichy. Toutes les forces politiques s’accordent pour évoquer cette période de manière héroïque, les français préfèrent oublier les horreurs de la guerre, ainsi, le mythe d’une France résistancialiste se met en place. Les mémoires des souffrances subies par les juifs par exemple, ne sont pas entendues. Une véritable volonté de montrer un pays résistant face à l’oppression existe à cette époque. En effet, comme on peut le voir dans le document 1, les manuels d’histoire évoquent largement la résistance dont les français ont fait preuve durant le conflit. Les alliés ne sont que brièvement évoqués, les ennemis sont la plupart du temps désignés simplement par « les occupants » : tout est fait pour mettre en valeur le courage de tout un peuple. Le résumé du cours est simplement une citation du général de Gaulle exhortant la France à se battre pour gagner la guerre. Nous voyons donc bien que seule la mémoire résistante à sa place dans la société de l’époque, la population oublie vite les horreurs qu’ont subies certaines communautés, comme les juifs ou les tziganes.
Nous allons à présent voir comment a évolué cette mémoire gaullienne à partir des années 1970. Le travail des historiens remet en cause le mythe résistancialiste. Dans le document 2, on voit nettement que la mémoire a changé : la révélation des actions de Pétain par les historiens a marqué le passage d’une mémoire déchirée à une histoire plus objective. Son rôle est longtemps resté flou dans la mémoire. En effet, son implication dans la collaboration, dans la répression de la Résistance, et dans la déportation des Juifs par exemple, avait jusqu’à présent été écartée de la mémoire par les délais d’accès aux archives et par la volonté du général de Gaulle d’apaiser la mémoire française. Dans son hommage à de Gaulle, Chirac évoque le régime de Vichy, pour mettre en valeur son héroïsme face à un gouvernement ayant accepté la collaboration. Aussi, Jacques Chirac n’omet plus les horreurs commise par Vichy, il les condamne, même : “Alors que Vichy, servile, livre les Juifs à leurs bourreaux” On voit que les mémoires jusque qu’ici réprimés, comme celles de la souffrance des Juifs, ont enfin été entendues. Suite aux procès d’hommes responsables de la déportation et à cause de l’apparition de thèses négationnistes, niant l’existence même du génocide des Juifs, des survivants vont enfin prendre la parole et affirmer la mémoire juive. Le rôle des Alliés dans la guerre n’est plus atténué : Chirac évoque la délivrance du pays à laquelle les français ont participés à leurs côtés, ainsi que le débarquement en Normandie des hommes du commandant Kieffer.
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