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La culture sportive, entre pratique et débuts du spectacle de masse.

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Par   •  7 Janvier 2017  •  Cours  •  1 502 Mots (7 Pages)  •  932 Vues

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SEANCE 8 : culture sportive, entre pratique et débuts du spectacle de masse

Pourquoi parler de sport en terme de « culture »  ?  Ici, le sport désigne les activités physiques qui apparaissent dans la deuxième moitié du 19e siècle. A partir du moment ou il se développe, le sport fait l’objet de certaines représentations artistiques (Les Coureurs, Robert Delaunay/ Den Stora Olympiaden, Leni Riefenstahl). La première relation du sport à la culture est donc que le sport est « objet » de ces représentations culturelles. Mais quel est le rapport du sport à la culture au sens large? Comment ces nouvelles activités culturelles correspondent à une certaine vision du monde et la matérialise? Comment caractériser les premiers pas du spectacle sportif? 

I) La révolution sportive des 19e et 20e siècles

        1) Le sportsman et le gymnaste

        Beaucoup de jeux de balles à l'époque médiévale, lutte, autres activités sportives pratiquées par l’aristocratie (équitation : passe temps d’élite). Le tennis par exemple, fait ses premiers pas en 1880, et se présente comme un facteur de sociabilité mondaine, lui aussi réservé au début à l’élite. Le sport reflète aussi la démocratisation et le développement industriel : le cyclisme par exemple sera un des premiers sport à sortir des élites mais il sera aussi un exemple de la production industrielle, des vélos sont produits en masse. Le cyclisme en lui même apporte les premières expériences de la vitesse, et d’autres sensations au peuple. La gymnastique aussi rejoint les activités démocratisées: d’origine militaire, elle devient l’activité institutionnelle de base dès la fin du 19e. Dans les établissements scolaires, on ne fait pas de sport, on fait de la gymnastique. Celle-ci est basée sur des mouvements d’ensemble (parades, exhibitions collectives) et vise à forger des hommes, « forts », disciplinés mais aussi forger des hommes qui vont attacher d’avantage d’importance à l’organisation collective qu’aux exploits individuels (ce n’est pas un hasard donc, si les écoles de la République encourage la pratique de la gymnastique). La gymnastique se présente donc comme le sport le plus populaire en France à la fin du 19e, avec le cyclisme. 

        2) L'Angleterre industrielle et les sports

        Du côté de l’Angleterre industrielle, la vie politique et sociale change rapidement. La vie sociale est cependant scindée entre une élite très présente et supérieure et des classes ouvrières exclues. Pour ces élites, la question se pose pour savoir comment éduquer leurs enfants pour qu’ils puissent être aptes à « commander » et à respecter les valeurs de l’élite. Pour cela, il y a un modèle d’éducation: les « Public Schools » uniquement masculines, qui ont vocation à former ces élites. La question qui se pose aussi c’est de savoir comment inculquer pleinement ces valeurs mais aussi de canaliser la violence présente chez les élèves. La réponse va se traduire par la création d’activités physiques ; de cette ambition vont naître par exemple le rugby via la Rugby Union of England, ou encore le football avec la Football Association en 1863 où vont suivre les premières codifications des règles, premières compétitions et confrontations, etc. Un certain nombre de sociologues s’est demandé s’il y avait un rapport avec le fait que l’Angleterre soit l’un des premiers pays industriels et parlementaire et le fait qu’elle soit l’inventrice des sports et des rencontres athlétiques. « Une société se reflète dans la manière dont elle joue, aussi bien que dans la manière où elle travaille et fait de la politique » selon Norbert Elias. Qu’est ce qu’il se reflète donc dans cette société ? déjà la volonté de compter le temps (c’est en même temps que nait le chronométrage dans les usines, et dans les records), il y a donc en premier lieu une nouvelle perception du temps. Elias montre aussi que le sport fait agir un certain nombre de valeurs propres à l’idée du libéral démocratique.

         Le sport incarne à la fois l’égalité des individus mais aussi la méritocratie, le triomphe des meilleurs. Vient la codification de la vie sportive, la mise en place de fédérations, de rencontres: cette codification se retrouve dans la vie politique. Le sociologue aimait l’idée que la démocratisation des sociétés entre le 19e et 20e passait aussi par la pacification de la vie publique: au lieu de « trucider »  l'adversaire, on l’affronte dans une compétition électorale (ou non), on passe de duels à des confrontations oratoires et l’on tolère de moins en moins la violence. A ses yeux, le sport est à ses yeux un reflet de ce processus. La manière dont les êtres humains commencent à jouer au 19e siècle est révélatrice des manières dont ils régulent la violence (les réglementations des sports étaient autrefois totalement différentes), le sport exprime la violence, mais il permet son expression de manière régulée. On peut avoir, dans la pratique du sport, des émotions guerrières; en ce sens si on invente les sports athlétiques tels qu’ils sont à la fin du 19e cela a un rapport avec l’évolution des sociétés.

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