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L'affaire Dreyfus et la République

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Par   •  26 Janvier 2019  •  Dissertation  •  2 734 Mots (11 Pages)  •  710 Vues

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L’affaire Dreyfus et la République (1894-1906)

Introduction :

Partant d’une affaire d’espionnage en 1894, l’affaire Dreyfus prend des proportions considérables dans ces dernières années du XIXème siècle au sein de la République. Depuis sa première proclamation en 1792, elle a eu du mal à s’imposer, ayant été suivie en 1799 par un empire, deux monarchies et un nouvel empire qui a mis fin à la restauration républicaine de la Seconde République. Depuis la proclamation de la IIIème République le 4 septembre 1870, de nombreuses crises ont éclaté : le boulangisme, la crise de Panama (symptôme de la montée de l’antisémitisme) et la crise anarchiste de 1892 à 1894. Si elles ont été surmontées grâce à la cohésion des Républicains, il n’en est pas de même pour l’affaire Dreyfus. L’affaire remet en cause les principes fondateurs de la République, càd, bafouant les principes inscrits dans la DDHC (notamment la justice et la légalité), la faisant alors vaciller. Et ce, par ceux-là mêmes qui en étaient les garants et qui devaient les faire respecter, càd les pouvoirs publics. Accusé, condamné et déporté en 1894 pour trahison de l’Etat-major pour un potentiel envoi de documents militaires secrets à l’Allemagne, Dreyfus ne sera réhabilité en 1906. Entre temps, l’affaire déchaîne la presse, mobilise les intellectuels, s’anime dans l’opinion publique et la divise en profondeur, entre républicains individualistes et nationalistes, venant indéniablement approfondir une culture républicaine. Ainsi, il faudra plus de 10 ans pour rétablir la justice, la vérité et l’honneur d’un capitaine victime des ordres de l’institution militaire sur laquelle repose en partie la République.

En quoi l’affaire Dreyfus permet-elle d’enraciner la République dans une culture républicaine et d’en affirmer ses valeurs face au nationalisme ? Enjeu : passer d’une République mise à l’épreuve à sa victoire

I) 1894-1898 – Une République que l’on cherche à protéger, au service de l’armée ?

1) Affaire d’espionnage : République soumise à l’Etat-major antisémite ?

Sept 94, dans la corbeille à papier de l’attachée militaire d’Allemagne à Paris, une femme de ménage qui travaillait pour les renseignements français, découvrait une lettre annonçant la livraison de documents ultra secrets concernant l’armée française. Qq jours plus tard, cette lettre (bordereau), sera attribuée au capitaine de l’artillerie, Alfred Dreyfus, sa culpabilité étant d’autant plus vraisemblable qu’il est juif. 22 dec 94, déclaré coupable lors du Conseil de guerre à Paris, JOYEUX NOEL, tenu à huit-clos, Commandant Henry affirmant le fait qu’il y a un traître au sein de l’Etat-major désigne du doigt Dreyfus et s’écrie « Le traître, le voici ! ». Subit la dégradation militaire dans la cour de l’Ecole militaire le 5 janv 95 et est Déporté à l’ile du Diable au large de la Guyane, à vie. Ici, un premier problème se pose quant à un des principes de la République et droit fondamental de la DDCH, celui de l’égalité


devant la loi : pendant son procès, Dreyfus n’a pas accès à ce fameux « dossier secret » (cherche à cacher l’absence de preuves). Dégradation a été pensée comme une véritable cérémonie moyenâgeuse, visant à briser Dreyfus qui redisait son innocence après la condamnation + déportation sans légalité, soumis à une torture, physique et psychologique.

2) Premières parutions de la presse

Le 31 oct 95, l’affaire est révélée par la presse. Les outrances qui vont suivre ainsi que la réaction de l’Etat major en condamnant Dreyfus sont à replacer dans le contexte de « guerre froide » entre la France et l’Allemagne qu’expliquent la défaite de 71, l’idéal de la revanche, l’espionnage qui obsède les deux pays, la ferveur de la foule à l’égard de son armée. S’y ajoute une frénésie antisémite depuis le deb des années 1880, qu’entretient une presse populiste, La Croix (s’affirmant journal le plus antijuif), Libre Parole et l’Intransigeant. République qui se définit notamment par sa liberté d’expression, presse qui reflète et influence l’opinion publique. Pousse l’Etat-major à accélérer la procédure. De plus, général Mercier était souvent accusé par l’extrême droite française de trop tolérer la présence de juifs dans l’armée, il décide de la culpabilité de Dreyfus. Ainsi, l’affaire vient révéler une République dirigée par L’Etat-major ainsi qu’une République antisémite.

3) Du combat familial au noyau révisionniste

A ce moment-là, personne ne semble défendre Dreyfus, hormis sa femme Lucie et son frère Mathieu qui va se battre pour lui jusqu’à la fin de l’affaire. Le journaliste Bernard Lazare est le premier à la défendre, contacté par Mathieu Dreyfus pour contribuer à faire éclater l’innocence de son frère. Il publie alors son premier mémoire L’Affaire Dreyfus – une erreur judiciaire en nov 1896. C’est cette même année que le général Picquart, chef du service de renseignement militaire découvre avec le télégramme (petit bleu) l’innocence de Dreyfus et la culpabilité de Walsin-Esterhazy. Seulement, tout paraît devoir être employé pour protéger Esterhazy et prévenir une révision du procès Dreyfus. L’Etat-major à ce moment sacrifie un officier juif au bénéfice du silence patriotique. Jules Méline, président du Conseil, en décembre 97 déclare même à la Chambre qu’ «il n’y a pas d’Affaire Dreyfus »

Fin 97, commence à proprement parler l’affaire Dreyfus. 2 derniers mois de l’année se forme un noyau de révisionnistes (écrivains, journalistes, hommes politiques peu à peu convaincus par Bernard Lazare) tandis que la presse reste persuadée de la trahison de Dreyfus. Charles Péguy ou Léon Blum multiplient les démarches auprès des écrivains et universitaires pour recueillir leurs signatures en faveur de la révision, se plaçant alors dans un camp, celui des dreyfusards.

4) Une République au service de l’armée ?

Esterhazy passe en Conseil de guerre les 10 et 11 janvier 1898 mais est acquitté. Picquart, accusé d’une falsification du petit bleu est arrêté et puni de 60 jours de forteresse. Le principe de Justice bafoué, pas de procès équitable. Les traitres sont acquittés, l’innocent est condamné.

Dans l’armée, majorité sont des chefs ne conçoivent pas qu’une institution comme l’armée puisse reconnaitre une erreur. Estiment que cette reconnaissance entrainerait une baisse de pouvoir, effondrement de la puissance militaire de la France. C’est cet enfermement dans la volonté de maintenir la culpabilité de Dreyfus qui amène à continuer à fabriquer le dossier secret. Pas d’honneur judiciaire mais une conspiration qui vise Dreyfus. Est-ce que ça veut dire que la IIIème Rep à ce moment-là était au service de l’armée ? Faure savait et l’ensemble des élites républicaines

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