Équilibre ou déséquilibre institutionnel sous la IIIème république?

Tagmi Sarah

« Equilibre ou déséquilibre institutionnelle sous la 3 -ème république »

« Il y a deux organes inutiles : la prostate et le président de la République. » Voilà comment George Clemenceau qualifiait la tête de l’exécutif français mais…peut t on vraiment lui en vouloir ?

Cette remarque caricaturale vise à dénoncer un système d’inégalité des pouvoirs, la marque de fabrique de cette 3 -ème république qui fut la bataille entre l’exécutif et le législatif, une course à la domination, une course à l’équilibre institutionnel jamais atteint auparavant.

Par équilibre institutionnel on entend une balance des pouvoirs. Chaque pouvoir est distinct et respecte son champ de compétence sans chercher à dominer l’autre. Des moyens d’actions réciproques veillent à l’exécution de ce principe mais aussi de la collaboration entre les entités, le cosmos. C’est si beau pour être vrai que la définition du déséquilibre institutionnel est là, le contraire de ce fleuve tranquille, entre quête de la domination, crises gouvernementales, perte totale de pouvoir pour l’un et omnipotence de l’autre se place, l’affaiblissement institutionnel, le chaos.

Après la monarchie, la révolution, la chute du second Empire et la perte face à la Prusse la volonté des uns et des autres qu’ils soient monarchistes ou républicains était : l’équilibre. L’équilibre social pour effacer les classes, l’équilibre moral pour laisser place à toutes religions, mais surtout l’équilibre institutionnelle afin que tout autres équilibres soit garantie.

Alors c’est là qu’elle naissait, la République Française.

La troisième plus précisément mais pas aussi simplement qu’un accouchement, ce fut une césarienne, un combat qui après le gouvernement provisoire qui annonçait la couleur républicaine par Gambetta, se constitua après l’élection de sa Chambre constituante le 20 mars 1871.

L’armistice signé elle put enfin prendre vie.

Jusqu’à aujourd’hui elle est la plus longue, près de 70 ans de règne. Elle est marquée par des figures incontournables comme le général De Gaulle ou encore Jules Ferry, des lois révolutionnaires, la création de l’identité républicaine par son drapeau tricolore ou encore sa devise connue de tous aujourd’hui, les guerres, les scandales qui diviseront la France, oui je parle de la sombre histoire du capitaine Dreyfus mais ce n’est pas tout ! Cette 3 -ème république fut riches en couleurs et rebondissements en innovations et en luttes.

C’est pour cela que nous nous poserons la question suivante :

Dans quel cadre et par quel organisation ’s’institue la III -ème république ?

Nous traiterons cette question en nous intéressant d’abord au contexte atypique qui jouera un rôle décisif dans la mise en œuvre de la république (I), puis nous nous intéresserons plus en détail au régime mis en place et ses variantes qui régira ces 70 années, le régime parlementaire. (II)

1. A la recherche d’un équilibre dans un contexte politique déséquilibré

Nous étudierons dans cette partie le contexte historique perturbé à la mise en place de la république puis nous verrons comment la république à triomphé face à ses détracteurs.

1. Une restauration monarchique évitée

• Le contexte post révolutionnaire qui entraîne la peur de la terreur.

• La peur du retour à la monarchie synonyme de l'ancien régime contre lequel Les Français voulait s'émanciper

• La pression germanique pour l’instauration de la monarchie dû à la défaite de Sedan par Napoléon III

• Une majorité de monarchiques à l'assemblée nationale nouvelle Mais mésentente entre les légitimistes et les orléanistes sur la personne à nommer chef ce qui mène à une montée des républicains.
• Adolphe Thiers est nommé chef de l'exécutif c'est un républicain conservateur

•   Le retour à la monarchie est donc écarté de peu 

• La République Parlementaire est proclamée par les lois constitutionnelles de 1875  

Ce dernier point nous mène à l’étude de la mise en œuvre de cette nouvelle république et des points clés qui la compose et qui l’ont fait durer.

1. L’enracinement de la république parlementaire

• La constitution Rivet pose les bases et modalités du régime parlementaire en limitant le pouvoir d’Adolph Thiers, nommé comme Président de la république.

• Démission d’Adolph Tiers, MAC Mahon devient le Président de la République pour 7 ans

• L’amendement Wallon est voté le 31 janvier 1875

Il fixe finalement la République Française.

• Des évolutions sociétales importante qui attache les français aux lois nouvelles de cette république (école obligatoire par Jules Ferry ; liberté d’association ; liberté de la presse ; mixité dans les écoles ; séparation de l’église et de l’état) Ces lois respectées et vénérées entraine à une sorte d’interdiction morale de modification de la constitution.

• Les républicains, afin de rassurer les français que la terreur ne sera pas réitérée instaurent un sentiment d’appartenance et d’amour envers la république via des symboles forts qui les lient les uns aux autres (drapeau tricolore réaffirmé ; Marianne devient le symbole de la république ; la devise « liberté, égalité, fraternité ; La Marseillaise devient l’hymne nationale officielle) cette propagande fonctionna puisque la République durera 65 ans.

• L’amendement Wallon, dans ses 3 lois constitutionnelles organisent les institutions politiques de la république parlementaire.

Ce dernier élément nous conduit à nous intéresser à ce fonctionnement intentionnel en passant par la répartition spécifique des pouvoirs. La république est finalement mise en place et acceptée par les français intéressons-nous maintenant à sa mise en œuvre.

1. Un parlementarisme fluctuant

Nous verrons dans cette seconde partie les variations du régime qui incarnera cette 3eme république. Entre crises, démissions, domination et disparitions la république parlementaire vivra plus de 65 ans.

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