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Le conflit entre le roi et le Parlement en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles

Dissertation : Le conflit entre le roi et le Parlement en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2019  •  Dissertation  •  2 934 Mots (12 Pages)  •  900 Vues

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"Le conflit entre le roi et le Parlement en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles"

Le royaume d’Angleterre est une dynastie très ancienne dans laquelle le pouvoir est depuis longtemps partiellement partagé avec le parlement. Le partage n’a pas toujours été équilibré et longtemps sujet à disputes voire à conflits. Le conflit se définit comme une lutte, souvent armée entre deux puissances qui se disputent un droit (Larousse). Il peut inhiber les deux parties ou au contraire être fécond et créatif pour déboucher sur une solution nouvelle. Dans ce devoir, les deux puissances sont d’un coté le roi et de l’autre le parlement. Il convient de préciser que « le roi » est à envisager ici comme la fonction royale. Cette fonction est, la plupart du temps représentée par un roi ou une reine (et leur conseil), mais aussi par toute personne régnant sur la population. Il pourra s’agir d’un roi, d’une reine ou d’un Lord protecteur comme O. Cromwell. Le parlement, quant à lui, est un ensemble d’individus séparés en Angleterre en 2 chambres: la chambre des Lords (l’aristocratie et l’église) et la Chambre des Communes (la bourgeoisie des villes et les propriétaires terriens). En Angleterre, depuis l’existence des chambres, le roi n’a jamais eu le contrôle total du pays : il ne peut ni lever l’impôt seul (le parlement a cette prérogative depuis la Grande Charte de 1215), ni contrôler l’armée sans l’avis du parlement. Cependant, il a le pouvoir de convoquer le parlement et de le maintenir en place comme bon lui semble. Les pouvoirs du roi étaient donc, en partie, limités notamment en matière militaire et c’est probablement là l’origine de la plupart des conflits récurrents entre le pouvoir royal et les parlementaires. Cependant, le goût pour le pouvoir personnel ou les questions religieuses ont également poussé le roi à accroitre son pouvoir et son territoire notamment par la guerre. Il s’est donc fréquemment opposé aux parlementaires dont les intérêts ne s’accordaient pas toujours à ceux du roi. Ces conflits ont eu des conséquences pour la royauté, pour le pays et pour les idées politiques en général. Nous nous poserons donc la question de savoir en quoi, aux XVIe et XVIIe siècles en Angleterre, le conflit entre le roi et le parlement permit l’apparition d’un état moderne et contribua à une certaine séparation des pouvoirs.

Les origines du conflit.

Le pouvoir royal a été largement tenté par l’absolutisme pendant ces 2 siècles avec plus ou moins de radicalité selon le monarque en place. La tentation absolutiste donc centralisatrice s’est exprimée à plusieurs niveaux, mais notamment au niveau de la conquête territoriale. Dans les années 1530, Henri VIII veut réunifier l’Angleterre, le pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande. Thomas Cromwell, membre de son cabinet se charge de débuter ce grand rassemblement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Mais il est difficile de gouverner à distance d’autant que les Écossais et les Irlandais ne l’entendent pas de cette oreille. Il faut donc souvent que le roi d’Angleterre impose par ses choix la force. Ce qui suppose de l’argent et donc de demander, légalement, leur avis aux parlementaires. Un siècle plus tard, en 1628, le roi déclare la guerre à l’Espagne: le même schéma se répète : le roi a besoin d’argent, il convoque le parlement qui refuse le subside. Le roi utilise alors l’emprunt forcé, mais en contrepartie d’argent, le parlement obtient de voter la pétition des droits en mai 1628. D’une façon générale, le roi se montre arbitraire, il ne respecte pas le droit et le parlement s’oppose au pouvoir discrétionnaire du souverain de faire la guerre comme bon lui semble.

La guerre n’a pas été la seule source de conflit avec le parlement, la religion y a trouvé également sa place. Sous Henri VIII, a eu lieu le schisme entre protestants et catholiques, d’où est née la religion anglicane dont le chef est désormais le roi. La royauté a donc pris le contrôle de l’église et a ainsi accumulé beaucoup de richesse, il est donc censé défendre l’église anglicane. Les Tudor luttent effectivement contre le catholicisme, leur vision absolutisme du pouvoir est donc tolérée, ce qui ne sera pas la même chose avec les Stuart beaucoup plus maladroits dans les relations avec le parlement dans la défense de l’anglicanisme. La preuve, sous Charles 1er, le roi est marié à une catholique (Henriette de France), ce qui n’est pas du goût de la plupart des Anglais protestants, de plus il échoue à aider les protestants à La Rochelle et il garde l’évêque William Laud (à la tête des affaires ecclésiastiques) dans son cabinet, le roi finit donc par être détesté par le peuple anglais. En effet, Laud s’opposa aux puritains. Le parlement qui, en échange de subsides pour la guerre avec l’Ecosse à qui le roi tentait d’imposer l’église anglicane contre son église presbytérienne, demanda d’obtenir plus de contrôle sur le cabinet des ministres. Le parlement obtint gain de cause : Laud fut destitué puis décapité en 1645.

Après la guerre et la religion, le goût pour le pouvoir personnel est sans doute majeur dans les relations conflictuelles entre le pouvoir et le parlement. Sous Charles 1er par exemple, le pouvoir exécutif est tellement centralisé dans les mains d’un seul homme et de son conseil très restreint que le parlement est sous employé lorsqu’il n’est pas tout simplement dissous. Mais dans ce cas, les conséquences sont très rapides, le roi se coupe de la base et ne gouverne plus tellement dans l’intérêt du peuple anglais. On pense également à Jaques 1er qui a tenté d’accroître la centralisation au détriment de l’autonomie des pouvoirs locaux. Les parlementaires, représentant de la gentry ne peuvent se laisser faire. Le conflit est inévitable avec ce roi épris d’absolutisme. Et que dire du goût du pouvoir d’Oliver Cromwell qui, de parlementaire puritain est devenu un tyran, régicide emmenant l’Angleterre des années de terreur.

Ce conflit a donc pris corps dans la vision différente du pouvoir entre les parlementaires représentant leurs intérêts (et ceux d’une partie du peuple) et le pouvoir royal souhaitant souvent pouvoir décider seul. Tout conflit nécessite la présence d’au moins deux acteurs pour prendre corps. Nous verrons que le pouvoir royal et le parlement se sont partagés les responsabilités dans ces conflits récurrents pendant les XVIe et XVIIe siècles.

Les acteurs du conflit

Le pouvoir royal : un bon moyen pour le monarque de contrôler le parlement donc de diminuer les conflits potentiels est de modifier le nombre de parlementaires.

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