Les Français et la Ve République
Fiche : Les Français et la Ve République. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Archibald.prim • 2 Novembre 2019 • Fiche • 2 470 Mots (10 Pages) • 355 Vues
LE FONCTIONNEMENT DE LA CINQUIÈME RÉPUBLIQUE.
La Cinquième République débute en 1958 après la nomination du Général De Gaulle par le président de la République René Coty au poste de président du conseil des ministres. Les pleins pouvoirs lui sont donnés peu après par le Parlement. A partir de ce moment-là, la rédaction d’une constitution par une nouvelle Assemblée Constituante va débuter, et l’adoption de cette constitution par référendum fonde officiellement la Cinquième République en octobre 1958.
L’un des référendums les plus importants de cette Cinquième République et de la présidence de Charles de Gaulle est celui de 1962, instaurant le Suffrage Universel Direct, permettant au peuple d’élire directement son président, sans passer par un collège électoral.
En tout, la Cinquième République a connu 8 présidents, dont Emmanuel Macron, élu en 2017, est le dernier en date ; et 23 Premiers Ministres, Édouard Philippe étant celui qui occupe actuellement ce poste. La Cinquième République est toujours en cours, et est contestée par un certain nombre d’hommes politiques, surtout de gauche, qui la trouvent usée, obsolète, et plus assez démocratique.
Comment fonctionne la Ve République ? Comment a évolué son fonctionnement ? La Ve République est-elle toujours démocratique ? Est-elle toujours enracinée chez les Français ?
I) Contexte, adoption et débuts de la Ve République.
1. Contexte.
a. Le problème colonial.
Vers le milieu des années 1950, la France est en plein mouvement de décolonisation. Cela a déjà été fait pour le Maroc et la Tunisie en 1956. Mais l’indépendance de l’Algérie pose problème car ce n’est pas une colonie à proprement parler : c’est un département français. Depuis 1954, un mouvement de libération nationale, le Front de Libération Nationale s’est mis en place.
b. Le putsch d’Alger : crise de mai 58.
En mai 1958, en pleine guerre d’Algérie, un comité de salut public (qui manifeste par peur d’insurrection) a été fondé par le Général Salan, qui souhaite le retour de De Gaulle au pouvoir et qui mène un putsch. Ce putsch mènera au retour de De Gaulle au pouvoir. Ce dernier sera investi Président du Conseil le 1er juin et acceptera de reprendre le pouvoir et «d’assumer les pouvoirs de la République». Après de nombreuses discussions, le Parlement adopte la loi constitutionnelle du 3 juin 1958 pour que De Gaulle puisse proposer une modification de la constitution, avec cependant des conditions sur le fond et la forme des révisions.
c. Attentats de l’OAS.
En 1961, De Gaulle est visé par deux attentats ratés dont un perpétré par l’OAS (Organisation Armée Secrète), une milice favorable à l’Algérie Française fondée la même année par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. De Gaulle se remet en question en tant que président et veux penser aux institutions après sa mort.
2. Adoption de la Ve République.
a. Le rôle du Général De Gaulle.
Avant son investiture, De Gaulle pose ses conditions pour être Président du conseil des ministres, à savoir avoir un rôle dans la rédaction de la nouvelle constitution. Le Parlement lui vote les pleins pouvoirs à une courte majorité (322 pour, 232 contre) mais certains élus ont peur qu’il n’en abuse. Lors d’une conférence de presse, on l’accuse d’attenter aux libertés individuelles, ce à quoi il répond sur un ton énervé en évoquant une «carrière de dictateur».
b. Référendum de 1958.
Le référendum sur l’adoption de la nouvelle constitution a lieu en septembre 1958 et est très largement approuvé : 79% des électeurs se sont prononcés pour, avec seulement 15% d’abstention et un score record de 96% en Algérie (seuls les français pouvaient voter).
3. Critiques aux débuts de la Ve République.
Au début de la Cinquième République, juste après son adoption, et aussi pendant la campagne du référendum, les principaux adversaires de la Cinquième République étaient les communistes. Ils menaient farouchement campagne pour le «non», critiquant le système qu’instaurerait la Cinquième République, avec plus de pouvoirs pour le Président et une certaine limite du pouvoir législatif, c’est-à-dire celui élu directement par le peuple, car jusqu’en 1962 le Président était élu indirectement. Ils appelaient ainsi ce nouveau système un «crime», illustré avec le Bonnet Phrygien poignardé par un couteau sur lequel il est inscrit «pouvoir personnel», c’est-à-dire le pouvoir du président. Les communistes soutiennent également que «De Gaulle, c’est le fascisme», pour appuyer leur refus de l’adoption.
Aussi, en 1964, Mitterrand critiquait le système présidentiel alors que lui-même était candidat à la Présidence de la République, en disant que la Cinquième République était un système où «seul le Président décide et gouverne».
II) La constitution : «loi suprême».
1. Contexte de rédaction.
La constitution est logiquement née en même temps que la Ve République, car c’est la Constitution qui règle les institutions et la vie politique en générale, et donc la République.
C’est pendant le «problème algérien» et la crise politique que ce dernier a généré, que les institutions de la Ve République ont été créées. La classe politique était à l’époque divisée sur la question algérienne et aucune majorité ne sortait du lot à l’Assemblée ; de ce fait, les institutions étaient bloquées. Mais les institutions étaient aussi instable : la Quatrième République a connu 19 gouvernements en 12 ans. Le dernier gouvernement de la Quatrième République a été renversé au bout de 6 mois sans qu’aucun successeur n’ait pu être désigné. Dans ce cadre d’instabilité, un coup de force passe en Algérie (cf I.1.b).
Le gouvernement en place pendant ce putsch n’aura duré que deux semaines. La nouvelle constitution est adoptée en octobre 1958 après un référendum mis en place par De Gaulle après son retour au pouvoir en juin.
2. Constitution : fonctionnement, institutions, application.
a. Principes et fonctionnement.
La constitution qui fonde officiellement la Cinquième République reprend le préambule de la constitution de la Quatrième qui est le suivant :
Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.
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