La Chine et le monde depuis 1949

La Chine et le monde depuis 1949

I – 1949-1976 : le « réveil chinois »

      Comment la République populaire de Chine s’est-elle imposée sur la scène internationale ,

        1 – Le choix du modèle soviétique : la Chine renoue avec la puissance dans les années 50.

        En 1949, à l’exception de la Grande-Bretagne (pour garder Hong-Kong), aucune puissance occidentale ne reconnaît la République Populaire de Chine (RPC). Le parti communiste chinois (PCC) choisit de rejoindre le camp soviétique. En 1950, est signé le traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle entre les deux pays. La Chine adopte les principes politiques et économiques de l’URSS : parti unique, nationalisation, collectivisation, planification. Elle reçoit en contrepartie reconnaissance, soutien politique et technique, protection militaire.

        Cet alignement sur la position soviétique conduit la Chine à intervenir dans certains conflits de la guerre froide en Asie, par exemple la guerre de Corée (1950-53). Elle s’affirme ainsi sur le plan militaire face au bloc occidental et aux États-Unis (EU), mais aussi sur le plan politique et diplomatique. En 1953, elle est signataire face aux Nations-Unies et aux EU, de l’armistice qui met fin à la guerre de Corée, ce qui signifie de facto, une reconnaissance au niveau international.

        La Chine va utiliser ce retour sur la scène internationale à des fins de propagande contre les EU. Elle se présente comme la rivale idéologique de Washington, au même titre que son allié soviétique. Elle va également se détacher de l’URSS et affirmer un modèle différent.

2 – Le choix de la voie maoïste : la Chine entre isolement et affirmation internationale (1960-1970)

        Dès la fin des années 50, la Chine s’éloigne progressivement de l’URSS et rompt officiellement en 1963. Mao reproche aux dirigeants soviétiques d’avoir remis en question le modèle stalinien, mais aussi leur « faiblesse » vis-à-vis des EU. Avec cette rupture, la Chine souhaite imposer au monde divisé en deux camps par la guerre froide, une troisième voie.

        Ce nouveau choix se traduit sur le plan intérieur par la mise en place d’une voie chinoise de développement (« Grand bond en avant » en 1958 et « Révolution culturelle » en 1966). Sur le plan militaire, la Chine se dote de l’arme nucléaire en 1964. Enfin, sur le plan international, la diplomatie chinoise est active : la Chine se rapproche des pays du Tiers-monde et soutient les mouvements de décolonisation.

        A la mort de Mao en 1976, la Chine est devenue sur la scène internationale un pays avec lequel il faut compter. En effet, elle a fait son entrée à l’ONU avec un statut de « grand » puisqu’elle est un des cinq membres du conseil de sécurité et à ce titre dispose donc du droit de veto. Elle a obtenu la reconnaissance des pays occidentaux, y compris celle des EU (voyage du président américain Nixon en Chine en 1972). Enfin, son modèle séduit notamment la jeunesse des pays occidentaux dans les années 1968 : en France par exemple est créé en 1967 le PCML, parti politique d'orientation maoïste.

Malgré ses succès diplomatiques, la Chine reste isolée : elle souffre d’un retard de développement et est à l’écart de la mondialisation. Ce n’est pas encore une puissance mondiale.

II – De la mort de Mao à aujourd’hui : vers un statut de superpuissance ?

       Dans quelle mesure la Chine est-elle devenue une grande puissance ?

        1 – Le « socialisme de marché », nouvelle voie de développement économique à partir des années 1980.

        Le nouveau leader Deng Xiaoping met en place, à partir de 1978, le programme des « quatre modernisations » afin de combler le retard économique et de s’imposer dans la mondialisation. Il met en place un  modèle de développement extraverti (la priorité est donnée aux exportations et aux investissements à l’étranger). L’objectif n’est pas une amélioration du niveau de vie des Chinois mais de rendre à la Chine son rang de puissance mondiale.

...