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Histoire du Maroc Contemporain

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Par   •  25 Mai 2016  •  Cours  •  16 348 Mots (66 Pages)  •  954 Vues

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Histoire du Maroc Contemporain

Le Makhzen sont toutes les personnes qui représentent le jeu politique marocain partout au Maroc.

Pour Driss Bennani, le Makhzen n'est pas né de la décolonisation. Ce n'est pas le résultat de la lutte pour l'indépendance.

Le Makhzen est doté d'une légitimité ancrée dans l'imaginaire politique. On lui reconnaît la capacité d'incarner l'unité nationale.

N'interfère jamais avec la légitimité royale, mais dualité entre Roi et Makhzen. => Le makhzen s'inscrit dans une bicéphalie du pouvoir.

La légitimité royale relève principalement d'une descendance prophétique.

Le Roi est chef d'un Makhzen traditionnel et d'une administration moderne.

Le makhzen est né avec l'avènement de la dynastie des saadiens. Le sultan El Mansour voulait mettre en place une nouvelle forme de domination. Rupture car ces dynastie bénéficiaient d'une légitimité basée sur l'esprit du corps or c'est une légitimité qui se concentre avec les centres de pouvoir. Il voulait une forme de pouvoir centralisée qui transcenderait l'esprit tribal et du corps. (Il voulait se démarquer de l'empire ottoman.

Sorte de mélange entre légitimité politique et légitimité religieuse. Il se positionne en tant que descendant direct du prophète. S'approprie l'héritage prophétique. Il y aura toute une élaboration politique qui va entourer et embrasser cette légitimité divine pour que l'imaginaire collectif puisse s'imprégner de cette nouvelle légitimité sacrée.

Il fallait absolument qu'il soit distingué du reste des personnes autour de lui. (cela existe encore = le Roi est le symbole central de tout événement ce la se voit par plusieurs signes comme l'ombrelle qui un manche couronné d'un dôme représentant le centre de l'univers et de la voûte céleste (Interprétation de Nabil Mouline)).

Ces symboles ne peuvent pas perdurer d'eux mêmes du coup il met en place un dispositif institutionnel => Monopole de la violence légitime et le monopole fiscal => La possession exclusive de ces deux moyens de domination va conduire à un la création d'un système de gouvernement cohérent et durable qui est le Makhzen.

Le terme makhzen désigne le fonctionnement et l'étiquette de la cour. Désigne le fonctionnement centralisé de l'Etat.

La dynastie alaouite va s'inscrire dans cette dynamique du Makhzen et va conserver de mode de gouvernement. Car il est inscrit dans l'imaginaire des masses marocaines qui lui reconnaissent l'incarnation de l'unité nationale.

Harka : Campagne pour lever les impôts ou pour qu'une tribu porte allégeance. La Harka existe toujours mais sous d'autres formes (campagne d'assainissement pour épurer des administrations)

=> Moyens de dire que le Makhzen est présent.

La décolonisation a renforcé le Makhzen au lieu de l’affaiblir.

Dichotomie: Bled Siba/Bled Makhzen.

Colonisation => Processus d’appropriation -> Main mise sur le Makhzen avec la résidence.

Les instances colonialistes au Maroc, au lieu de laisser tomber le Makhzen, ils ont participé à la reformulation du monde politique marocain.

Le makhzen s’est inscrit dans la continuité depuis a création mais ce ne sont que les acteurs qui changent. C’est cela qui fait le propre du Maroc. A chaque fois reprise du concept, mais inscrit dans des dynamiques différentes. Cette continuité explique la dualité que va former l’administration et le Makhzen en même temps. Car durant le protectorat, les instances coloniales se conjuguent avec les représentants du sultan => Instances bureaucratiques tout en gardant les représentants du sultan. Dualisme par la conservation de l’état chérifien et de l’état colonial. Choix dicté par plusieurs instances, d’abord par les instances internationales. Conservation de la façade de l’état marocain tout en s’immisçant dans les rouages politiques et sociaux du pays.

Autre explication à cette dualité, c’est que les autorités coloniales devaient bénéficier du pouvoir chérifien. Il fallait impérativement préserver le makhzen de toute intrusion du pouvoir coloniale car le protectorat devait bénéficier de cette légitimité traditionnelle.

Renforcement du makhzen sans remise en cause. C’est ce que Jacques Berque a appelé un système colonial de bonne conscience.

Abdellah Laroui parlait d’une fiction d’un Etat marocain autonome.

Au fil du protectorat l’administration coloniale n’a pas cessé de prendre le pas sur le makhzen chérifien. Elle va entreprendre un travail de modelage et de transformation. Le Sultan et le makhzen ont subis un processus de purification, de modernisation et de renforcement.

Le général Lyautey avait essayé d’épurer l’entourage du sultan de toute influence étrangère. Il avait écarté autant qu’il pouvait les éléments européens de l’entourage du sultan.

Au début du 20ème siècle, le makhzen ne possédait qu’une administration très rudimentaire. Lyautey enclenche une bureaucratisation. Makhzen ne s’occupait que du religieux et du social, quand à l’état colonial, il s’occupe des réformes.

Certaines institutions ont été supprimées comme le vizirat des affaires étrangères et de la guerre.

Le protectorat avait commencé tout un travail de modernisation du makhzen mais les  institutions coloniales n’ont jamais arrêté de dominer l’exercice effectif du pouvoir. Lyautey avait également rehaussé le prestige et le statut du sultan à travers des fêtes et leurs mises en scènes, à travers certains usages (visite régulière des villes impériales pour que toute la population puisse bénéficier de la baraka du sultan) => Mise en avant de la nature théocratique du pouvoir du sultan.

L’instauration du protectorat, même si elle a eu au début comme conséquence de limiter le pouvoir du makhzen, le fonctionnement et la dimension de ce dernier ont été renforcés par ce même protectorat. Durant cette période, les acteurs des deux autorités vont tantôt s’allier, tantôt se battre. La frontière qui existait entre le makhzen et l’administration coloniale s’effaçait doucement.

Jusque dans les années 20, entente cordiale entre le makhzen et les administrations. La relation se dégrade à partir des années 30.

Dans le Maroc post-colonial, le dédoublement a été reconduit. Structures makhzeniennes renforcées.

Les vestiges de l’état colonial sont investis par les marocains. La monarchie se modernise en s’offrant une constitution.

Tout ce qui était lié au palais s'inscrit dans le makhzen. Le Maroc dans toute son histoire n'a pas cessé de reconduire ce système politique mais dans des formes diverses.

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