Guerre du Biafra cas
Cours : Guerre du Biafra cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kouzz • 30 Janvier 2016 • Cours • 5 271 Mots (22 Pages) • 2 769 Vues
Guerre du Biafra
Guerre du Biafra
Guerre civile du Nigeria
[pic 1]
Carte de la République du Biafra
Informations générales | |
Date | 1967-1970 |
Lieu | Sud-Est du Nigeria |
Casus belli | Déclaration d'indépendance de la région orientale du Nigeria sous le nom de République du Biafra |
Issue | Victoire de l'armée fédérale nigériane |
Changements territoriaux | Réintégration du Biafra dans le Nigeria |
Belligérants | |
[pic 2]Nigeria | [pic 3]Biafra |
Commandants | |
Yakubu Gowon | Odumegwu Emeka Ojukwu |
Pertes | |
1 000 000 | 2 000 000 (est.) |
Batailles
Bataille d'Abagana
Données clés |
modifier [pic 4]
La guerre du Biafra ou guerre civile du Nigeria est un conflit civil, qui a eu lieu du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970. Elle commence avec la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s'auto-proclame République du Biafra sous la direction du colonel Ojukwu. À la suite du blocus terrestre et maritime du Biafra par les troupes gouvernementales, la région est plongée dans la famine, ce qui entraînera, selon les estimations, la mort d'un à deux millions de personnes1. La guerre du Biafra est largement médiatisée sur la scène internationale, alors même que le photojournalisme est en plein essor et expose aux populations occidentales le dénuement du Tiers monde. L'intervention de l'ONU n'a eu aucun effet . Cette guerre voit également une modification de l'aide humanitaire qui, utilisant la médiatisation intense du conflit, prône une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Elle aura pour conséquence la création de l'ONG Médecins sans frontières en 19712.
Sommaire
- 1 Causes et déclenchement du conflit
- 2 Débuts de la guerre
- 2.1 Déroulement des opérations militaires
- 2.2 Positions internationales
- 3 Rôle de la France dans ce conflit
- 4 Utilisation de l'opinion publique française et européenne
- 5 Crise humanitaire
- 6 Chute du Biafra
- 7 Après-guerre
- 8 Annexes
- 8.1 Articles connexes
- 8.2 Liens externes
- 8.3 Sources
- 8.4 Bibliographie
- 8.5 Littérature
- 8.6 Filmographie
- 8.7 Références
Causes et déclenchement du conflit
Ex-colonie britannique, le Nigeria, qui prend son indépendance en 1960, est alors peuplé d'environ quarante millions d'habitants, population supérieure à celle de l'ensemble des États africains francophones nouvellement indépendants1. Sa population est divisée en 250 ethnies1, dont trois principales, les Haoussas, les plus nombreux, majoritairement musulmans et vivants au Nord ; les Yorubas, musulmans et chrétiens vivant à l'Ouest et au Sud-Ouest ; et les Ibos (ou Igbos), majoritairement chrétiens et animistes, qui vivent au Sud-Est et détiennent la majorité des postes dans l'administration et les commerces. Largement christianisés et alphabétisés par les missionnaires, les Ibos avaient en effet été favorisés par l'administration britannique qui séparait ainsi les forces du pays pour mieux asseoir sa domination. De plus, la plupart des mines de charbon et des réserves de pétrole du pays étaient situées à l'est du delta du Niger, où vit la majorité des Ibos. De 1960 à 1966, les deux partis politiques Haoussa et Ibo s'allient pour diriger le Nigeria, excluant de fait les Yorubas. Les autres ethnies se sentant lésées à différents niveaux, elles s'opposent aux Ibos et les tensions montent jusqu'à atteindre leur paroxysme en 1966.
Les Yorubas soutenaient jusqu'alors un parti réformiste à tendance progressiste, opposé au bloc conservateur des musulmans du Nord, l'Action Group. Ils menèrent alors un coup d'État qui conduisit à la formation d'un parti Yoruba plus conservateur, le NNDP, et à une alliance avec les Haoussas. Les composantes de cette nouvelle alliance politique exclurent les Igbos du pouvoir et les menacèrent de leur confisquer leurs richesses, tirées notamment du pétrole.
Lors des élections de 1965, l’Alliance nationale nigériane (Nigerian National Alliance) des Haoussas, alliée aux membres conservateurs Yorubas, s'opposait à la Grande Alliance progressiste unie (United Progressive Grand Alliance ou UPGA) Igbo, alliée aux membres progressistes Yoruba. L'Alliance nationale nigériane, menée par Sir Abubakar Tafawa Balewa, remporta la victoire avec une écrasante majorité, qui fut néanmoins entachée par des soupçons de fraude électorale massive[réf. nécessaire]. Des officiers Igbos à tendance gauchisante renversèrent alors le gouvernement et placèrent le général Johnson Aguiyi-Ironsi à la tête de l'État le 15 janvier 1966. Ironsi met fin le 24 mai 1966 au fédéralisme et renforce la domination de la capitale, mais les tensions s'attisent dans le pays1. Une rébellion anti-Ibos éclate dans le Nord, déclenchant un exode massif vers la province de l'Est. Selon Jean Guisnel, « les massacres provoquent plus de 30 000 morts jusqu'en octobre »1.
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