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Commentaire Proclamation au peuple Louis Napoléon Bonaparte 2 décembre 1851

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Par   •  8 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  2 919 Mots (12 Pages)  •  2 219 Vues

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TD 5 Histoire contemporaine

Proclamation au peuple, Louis Napoléon Bonaparte

(2 Décembre 1851)

« La France a compris que je n’étais sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit » - Louis Napoléon Bonaparte –

Le 4 novembre 1848, la constitution française de la 2nd République est votée par l’assemblée nationale constituante, elle permet l’élection d’un Président de la République par suffrage universel masculin, une première dans l’histoire de France. Louis Napoléon Bonaparte remporte ces élections le 20 décembre 1848 grâce aux soutiens du partie de l’Ordre, qui regroupe la plupart des monarchistes légitimistes, principalement Orléanistes. Ces derniers, formant le deuxième groupe le plus important à l’assemblée, et n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur un candidat royaliste, se prononce en faveur de Napoléon. Celui-ci prend donc ses fonctions pour quatre ans, durée légale du mandat instaurée par la constitution. Il jure fidélité devant l’assemblée de respecter cette nouvelle constitution. Cependant, elle stipule également qu’il est impossible de prétendre à une réélection tant que la fin du dernier mandat remonte à moins de quatre ans. Pour empêcher cela, fin 1851, Louis Napoléon Bonaparte prépare un coup d’Etat contre son propre gouvernement. Le 2 Décembre, l’armée s’empare des points principaux de la ville sous les ordres du Président de la République. Dans un même temps, des affiches sont placardées dans tout Paris. Ces affiches sont un appel au peuple lancé par Napoléon, qui condamne les actions du parlement et qui demande au peuple la rédaction d’une nouvelle constitution. C’est l’une de ses affiches qui nous est présenté.

En s’emparant du pouvoir par la force, Louis Napoléon Bonaparte promet néanmoins une nouvelle ère pour le peuple Français.

Afin de justifier son accession au pouvoir, il doit tout d’abord légitimité son coup d’Etat, qui servira à proposer une nouvelle constitution. Il annonce ensuite une passe vers un régime prospère pour la France.

« En présence de Dieu et devant le peuple français représenté par l’Assemblée nationale, je jure de rester fidèle à la république démocratique, une et indivisible, et de remplir tous les devoirs que m’impose la Constitution. » - Louis Napoléon Bonaparte, devant l’assemblée nationale constituante le 20 décembre 1848 –

Louis Napoléon Bonaparte a rompu son serment. Pour justifier son coup d’Etat, il va accuser le gouvernement actuel : « l’Assemblée, qui devait être le plus ferme appui de l’ordre, est devenue un foyer de complots. » (l.4). Pour Napoléon, le but est simple : décrédibiliser ses adversaires. En effet, l’assemblée est principalement dirigée par le parti de l’Ordre, qui, comme expliqué dans l’introduction est principalement composé de monarchiste. Le 30 Mai 1850, l’assemblée fait voter une loi, restreignant l’exercice du droit de vote universel masculin : à partir de cette loi, il faut au moins être domicilié depuis trois ans dans la même commune pour avoir le droit de vote (contre six mois auparavant). C’est la loi des Burgraves. Cela affaiblit l’électorat de Napoléon. Dans les six premières lignes du texte, il dénonce ouvertement son gouvernement qui, « au lieu de faire des lois dans l’intérêt général, […] forge des armes pour la guerre civile » (l.6). Ici, il fait référence à une loi, demandée par le président de l’assemblée afin de recourir aux forces armées sans devoir en référer au ministre de la guerre, Saint-Arnaud, partisan de Napoléon. Cette loi rappelle également que l’armée doit défendre la constitution, et que cela prime sur toute hiérarchie militaire. Cependant elle ne remporte pas la majorité des voix, c’est un échec. Bonaparte accuse donc le gouvernement de ne pas respecter le pacte fondamental, entre le pouvoir et le peuple, que l’Assemblée veut « renverser la République » (l.13) en l’empêchant d’agir : « je ne veux plus d’un pouvoir qui est impuissant à faire le bien, me rend responsable d’actes que je ne puis empêcher et m’enchaîne au gouvernail quand je vois le vaisseau courir vers l’abîme » (l.18). En effet, dans la constitution de la 2nd République, le Président ne fait que promulguer les lois. Il n’a pas de droit de véto, et ne peux interférer avec la loi en question, délibérée et mise en avant par l’Assemblée. Il doit donc promulguer des lois sur la restriction du droit de vote, restriction des libertés de la presse, sans (selon lui) y adhérer. Cette phrase donc, lui permet de se déculpabiliser et montrer au peuple qu’il n’est pas responsable de ces lois. L’assemblée dans cette constitution est l’élément central du gouvernement. Pourtant, malgré l’interdiction de la constitution, il « dissout » (l.6) l’assemblée ce même jour, car elle « compromet le repos de la France » (l.6).

Après avoir justifié sa prise de pouvoir par la force, contre un gouvernement qui « n’a pu arrêter ses fatales tendances » (l.5) Napoléon souhaite également rappeler au peuple sa souveraineté. Il montre ici que c’est le peuple lui-même, pour la première fois en France, qui l’a élu par élection directe, et surtout suffrage universel masculin, « Six millions de suffrages » (l.9). Plus précisément cinq millions et demi de suffrages ont été émis en sa faveur, c’est-à-dire un peu plus de 72% de ceux ayant votés. Et, malgré le fait que la constitution ait été faite « dans le but d’affaiblir d’avance le pouvoir que vous alliez me confier » (l.9), il l’aurait « fidèlement observée ». En effet, la constitution donne peu de capacité de pouvoir d’interférer avec l’Assemblée. De plus, quelques tentatives ont été envisagé pour interdire l’accès au pouvoir à la famille Bonaparte avant sa rédaction. Il s’est néanmoins fait élire dans plusieurs départements en tant que députés, puis enfin en tant que Président. Il veut donc que le « Peuple entier juge » (l.8) lui-même le conflit entre Assemblée et Président, il « invoque le seul souverain que je reconnaisse en France : le Peuple » (l.15). Il prépare ici son plébiscite en faveur d’une nouvelle constitution, qui sera remporté le 22 décembre avec 75% de Oui. Tout son texte se consacre à cette échéance : « Si vous la partagez, déclarez-le par vos suffrages, si [non], répondez négativement » (l.35-37). Il promet une démission et une remise entière de ses pouvoir en l’Assemblée si le peuple n’est pas derrière lui, ce qui l’obligerait à réhabiliter l’assemblée auparavant dissoute

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