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Le haut moyen âge occidental : économie, société et culture

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Par   •  22 Janvier 2019  •  Fiche de lecture  •  1 259 Mots (6 Pages)  •  679 Vues

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Fiche de lecture : Le Haut Moyen Age Occidentale : Economie, société et culture

Chapitre A : Pesanteurs et mutations de l’économie

  • Structures économiques de l’Empire romain se perpétuent jusqu’au VIIe siècle.
  • A partir de 650-675, mais surtout au VIIIe siècle, des changements spectaculaires apparaissent :
  • Basculement des horizons commerciaux vers l’axe rhéno-mosellan et les mers septentrionales
  • Rétrécissement des échanges
  • Mise en place de nouvelles structures foncières
  • Préoccupations gestionnaires se manifestent, des circuits d’échanges et des marchés s’organisent.
  • Dislocation de l’Empire et la nouvelle vague d’invasions qui frappe l’Europe interrompent dès la seconde moitié du IXe siècle un premier essor de l’économie médiévale.
  • Une fois les invasions achevées, vers 930-950, s’amorce dans toute l’Europe le vaste mouvement d’expansion qui durera jusqu’au XIIIe siècle.

  1. Le « choix » de la continuité (500-650)
  • Le choc des invasions barbares n’a apporté aucune modification aux structures de l’économie romain.
  • Le début du Moyen Age se situe dans le cours d’une période commencée au IIIe siècle, où causes climatiques et comportements humains se conjuguent pour entraîner un recul de l’occupation du sol.
  • L’Europe connaît une phase de climat humide et froid (avancée des glaciers, transgressions marines) qui provoque un retrait important de la surface de la cultivée (ager) et une reconquête de la végétation naturelle.
  • En Angleterre, le saltus (forêts, landes, prairies, tourbières) occupe plus de 50% du sol, bien d’avantage en Germanie.
  • A ce recul des cultures s’ajoute un déclin démographique ; alors que la partie occidentale de l’Empire avait sans doute atteint 50 millions d’habitants au IIe siècle, l’Europe n’en abritait pas à la fin du Ve siècle plus de 30 millions.
  • Apport barbare évalué à 1 million de personnes au maximum représente 3 à 4% de la population déjà en place.
  • Photographie aérienne a permis de recenser de très nombreux sites d’exploitations abandonnés entre le IIIe et le VIe siècle ; ces abandons affectent petites exploitations et grandes villae (sur 470 sites occupés en Toscane au début du IIe siècle, il en reste 75 au milieu du Ve).
  • Forte concentration de l’habitat.
  • Les villae qui ont résisté en s’entourant d’une enceinte fortifiée attirent les petits exploitants appauvris ; ou bien de précaires maisons de bois s’agglutinent autour des bâtiments de pierre.
  • Les hôtes barbares s’installent auprès des villae des grands propriétaires.
  • Les vici (grosses agglomérations rurales) ce sont étoffés et multipliés.
  • La concentration de la population donne naissance à des communautés denses (de 25 à 40 adultes/km²), dessinant un peuplement par plaques laissant entre elles d’immenses zones de forêts ou broussailles.
  • Le paysan dispose d’un outillage rudimentaire, presque exclusivement en bois ; l’araire (seul instrument de labour attesté), la charrue.
  • L’agriculture est presque exclusivement consacrée à la production de céréales, qui constituent la base de l’alimentation ; elle est pratiquée selon le rythme d’une rotation biennale.
  • Le bétail nécessaire pour les travaux agricoles joue un rôle insignifiant dans l’alimentation (carence en protéines animales), il est conduit sur les friches et les jachères, trop nombreux pour être nourri l’hiver, il est en grande partie vendu ou abattu à l’automne.
  • Dans les villae, on trouve des terres concédées en tenures à des paysans-exploitants ou colons.
  • Comme loyer de sa tenure, le colon verse chaque année un certain nombre de redevances en nature, dans le cadre d’un contrat de fermage (souvent à 29 ans).
  • L’esclavage sollicite l’attention des législateurs barbares (229 des 498 lois wisigothiques lui sont consacrées).
  • La condition de l’esclave n’a connu aucune amélioration juridique, et l’Eglise, respectueuse de l’ordre sociale, n’a pas favorisé son émancipation ; outre la guerre, les sources d’approvisionnement ne manquent pas (dettes, condamnation judiciaire, dédition volontaire).
  • L’Eglise recommande l’affranchissement collectif comme une œuvre salutaire ; les propriétaires sont d’ailleurs les premiers à puiser dans leur troupe d’esclaves pour en installer certaines sur des tenures (chasement) ; la communauté de travail avec les colons libres rend plus insupportable encore leur condition ; les fuites d’esclaves se multiplient dans l’Espagne wisigothique.
  • Les transformations de l’économie agraires accompagnent une profonde ruralisation de la société.
  • Pour échapper aux invasions et fuir l’exercice des charges municipales, l’aristocratie a déserté les villes au Ve siècle et gagné ses domaines ruraux qu’elle a embellis et agrandis.
  • Les villes et la civilisation urbaine connaissent un profond déclin ; abandonnées par leurs élites, assiégées par les Barbares, elles se sont repliées derrière les murailles hâtivement construites aux IIIe et IVe siècle.
  • L’évêque, installé au chef-lieu de la cité d’où irradie la christianisation, assure la survie de la ville ancienne.
  • Le service de l’église et les besoins du clergé suffisent à entretenir certains métiers (textile, orfèvrerie).
  • La Méditerranée demeure l’axe des échanges entre Orient et Occident ; elle continue jusqu’au VIIe siècle à alimenter l’Occident en produits de luxe destinés à une clientèle réduite, mais riche (épices, soieries, vins, papyrus).
  • Les ports d’arrivée comme Fos ou Marseille sont régulièrement approvisionnés ; à partir de là les produits sont pris en charge par les « orientaux » (Juifs, Syriens, Grecs) dont la plupart des villes possèdent une colonie.
  • Preuve de la vitalité du commerce de luxe est le maintien du monnayage antique (triens d’or à l’effigie de l’empereur).
  • Auteur d’un ouvrage célèbre intitulé : Mahomet et Charlemagne, l’historien belge Henri Pirenne voyait la cause de cette rupture dans la conquête arabe qui aurait « fermé » la Méditerranée au commerce international.
  • Conséquences de la « grande peste », dont les épidémies successives à partir de 550 eurent des effets dévastateurs sur l’ensemble des ports méditerranéens et leur arrière-pays.
  • En décimant la population et désorganisant le trafic, le fléau aurait entraîné un transfert des principaux foyers d’activité économique.
  1. L’épisode Carolingien : remise en ordre ou premier essor ? (fin VIIe-milieu IXe)
  • Basculement du centre de gravité de la Méditerranée vers les mers septentrionales
  • Naissance du grand domaine
  • Transformation radicale de l’instrument monétaire
  • Diminution de la valeur des échanges commerciaux
  • 4 éléments modifient l’environnement économique :
  • Mise en place d’un climat plus chaud et moins humide
  • La pax carolina créent les conditions d’un certain optimisme générateur d’initiatives
  • L’économie n’échappe pas à la volonté de remise en ordre de réglementation caractéristique du règne de Charlemagne
  • Certains capitulaires sont des textes normatifs, dont le capitulaire de villis, véritable traité de gestion des domaines fiscaux
  • Les polyptiques nous fournissent durant le IXe siècle des données chiffrées dont les historiens ont tiré la certitude d’une très forte pression démographique, fruit d’une croissance antérieure, conduisant certains domaines à la saturation.
  • Les manses abritent des familles nombreuses (ex : 5 à 6 enfants à Saint-Victor de Marseille, entre 5 et 7 enfants mâles sur certaines manses de Saint-Rémi de Reims), mais ils doivent souvent accueillir plusieurs familles.
  • Pour éviter les surcharges, on fractionne les tenures en ½ manses et quartiers.
  • La pression démographique pousse certains à abandonner leur tenure …

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