L’art est le meilleur moyen dont on puisse disposer pour pénétrer dans l’esprit d’une culture
Dissertations Gratuits : L’art est le meilleur moyen dont on puisse disposer pour pénétrer dans l’esprit d’une culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bibish24 • 11 Janvier 2015 • 1 238 Mots (5 Pages) • 1 227 Vues
Mais on peut aussi, et c'est cette voie que nous suivrons, penser que tout n'est pas de l'art et qu'il convient de faire, là encore, le tri. Comme toute forme culturelle n'est pas forcément civilisée, toute prétendue œuvre d'art[1] n'est pas forcément de l'art.
Pour que l’art soit totalement accessible à la marchandisation et à la spéculation, il fallait que les critères permettant de distinguer s’évanouissent, deviennent « vaporeux ». Comme dans le conte d’Andersen, le roi est nu, et c’est celui qui est le moins contaminé par la vanité absolument démente qui règne dans le milieu de l’art contemporain qui peut le dire, ou le faire savoir.[2]
L'art est l’activité humaine visant à exprimer les préoccupations, les croyances, les questions sous une forme telle qu'elle traduise les émotions et les sentiments que les hommes éprouvent en y pensant.
L'art n'a donc pas n'importe quel contenu, il prend pour objet ce qui émeut l'homme, ce qui le concerne intimement, ce qui renvoie aussi bien à des thèmes éternels qu’à des préoccupations précises, liées à un contexte particulier.
On comprend alors pourquoi l’art est le meilleur moyen dont on puisse disposer pour pénétrer dans l’esprit d’une culture. Et qu’il soit aussi le meilleur moyen pour se comprendre soi-même.
Ce qui n'implique pas qu'il ne puisse y avoir d'art "léger", voire purement décoratif. Mais même si le contenu est presque insignifiant, l'art ne nous touche que lorsqu'il parvient à nous émouvoir, ne serait-ce qu'en nous laissant aller à la rêverie.
Mais comment l'art parvient-il à nous toucher ? Quelle est la forme d'expression qui serait le propre de l'art ?
Toute expression n'est pas artistique. Il peut y avoir une expression très "technique", très ordinaire, très "documentaire", ce n’est pas une expression artistique. (Sauf s’il s’agit de provoquer un contraste émotionnel entre l’émotion attendue et le traitement « neutre » et « objectif » par l’œuvre.)
Prenons comme référence le langage commun. Il repose sur un principe : la relation entre le signifié et le signifiant est conventionnelle, elle n'est pas inscrite dans le signifiant lui-même. Rien ne prédisposait les phonèmes composant le mot "arbre" à désigner le concept d’arbre. La preuve en est que le même concept (signifié) peut être exprimé par des sons différents : Tree, Baum…
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C’est ainsi que le linguiste Ferdinand de Saussure analyse le signe linguistique. « Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire. »
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On peut faire l’hypothèse que l’art cherche au contraire une relation qui ne soit pas purement conventionnelle entre le contenu de l’œuvre, c’est-à-dire l’intention de l’artiste, et sa forme matérielle. Une relation non-arbitraire entre les deux aspects serait une relation d’adéquation. Cette adéquation fait la réussite de l’œuvre, c’est-à-dire, en un de sens du mot, sa beauté.
Prenons un exemple dans la poésie. La poésie a recours aux mots, et pourtant elle va parvenir à susciter chez celui qui la lit ou l’écoute une émotion que le langage ordinaire ne suffirait à déclencher. Ainsi si je veux dire à quelqu’un que je me sens triste parce que c’est l’automne et qu’il y a du vent, je ne parviendrai pas à susciter chez mon auditeur le sentiment que j’éprouve, pas plus d’ailleurs que je n’aurais l’impression d’y être parvenu pour moi-même. Certes, s’il me connaît bien ou s’il est particulièrement
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