FULBERT DE CHARTRES LETTRE A GUILLAUME V
Commentaire de texte : FULBERT DE CHARTRES LETTRE A GUILLAUME V. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar natalex • 13 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 1 447 Mots (6 Pages) • 4 541 Vues
FULBERT DE CHARTRES, « Lettres à Guillaume V d’Aquitaine (1020) » in Recueil des histoires des Gaules, t. X, Paris, 1874, p. 463.
Le document étudié est une lettre écrite en 1020 par Fulbert de Chartres en réponse à Guillaume V, Duc d’Aquitaine, qui le consultait sur la fidélité dans le cadre d’un conflit avec l’un de ses vassaux, Hugues IV De Lusignan.
Fulbert de Chartres, (970 – 1028) ecclésiastique nommé évêque par le roi Robert le Pieux, fils d’Hugues Capet, en 1006, s’est tout au long son épiscopat, attaché à apporter son aide et son avis à la vie politique et religieuse du royaume. Il a joué un rôle de conseiller auprès du roi, du comte de Chartres, et d’autres grands seigneurs féodaux, tel Guillaume V duc d’Aquitaine. Il utilise le droit canonique encore très respecté dans le nord du royaume.
La féodalité est une forme d’organisation de la société qui atteint son apogée en Europe au moyen-âge. Cette période de l’histoire de France, (X° -XI° siècle), est marquée par une instabilité économique et politique. En effet, fin du IX° siècle, on note une chute de l’autorité du Roi au profit de celle des seigneurs. Le démembrement de l’empire Carolingien conduit au déclin de l’autorité publique : La royauté ne peut plus légiférer et un transfert de compétences s’opère au profit de la seigneurie qui se retrouve au centre de tous les pouvoirs. Cela conduit au X° siècle à une disparition du pouvoir central et à l’expansion des liens individuels. C’est le pouvoir local, propre à chaque seigneurie qui prédomine. Ce sont les seigneurs qui exercent le pouvoir autour de leurs châteaux. Ils sont secondés pour cela par leurs vassaux qui constituent des sortes de milices.
La société féodale se forge alors sur les fondements du lien d’hommes à hommes dont le plus caractéristique est le lien féodo-vassalique explicité dans cette lettre de Fulbert de Chartres. Dans ladite lettre, il tente d’éclairer Guillaume d’Aquitaine Fulbert de Chartres en lui exposant les enjeux et modalités des obligations réciproques nées de ce contrat féodo-vassalique en insistant sur les liens personnels existant entre le vassal et son seigneur (I) dans le but de démontrer l'existence d'une réciprocité entre le seigneur et son vassal (II).
I – les liens personnels existant entre le vassal et son seigneur
Les relations féodo-vassaliques forment un ensemble de liens juridiques régissant les rapports entre deux catégories d’individus ; la vassalité est un contrat par lequel un homme libre, (le vassal) s’engage dans une relation de dépendance à un autre homme, (le Seigneur) en se plaçant sous sa protection. Ce contrat est noué oralement à la suite d’une cérémonie d’engagement comprenant deux étapes : l’hommage et le serment (A) et fixe les obligations du vassal (B).
• A- l’hommage et le serment de fidélité
Fulbert De Chartres évoque dans sa lettre la notion de fidélité. (l 3) « celui qui jure fidélité à son seigneur… » Cette notion est primordiale dans le contrat de vassalité qui est noué à la suite d’une cérémonie d’engagement dont les formes ont été fixées au XIème siècle, comprenant deux étapes : l’hommage et le serment à l’issue desquels le vassal devient l’homme de son seigneur et doit le servir.
L’hommage dans un premier temps consiste en la dédition du vassal qui se met à genoux les mains jointes dans celles de son seigneur. Tous deux échangent les paroles qui obligent : « je deviens ton homme » pour le vassal, et « je te reçois et prends à homme » pour le seigneur qui donne parfois un baiser de paix sur la bouche de son vassal en le relevant.
Le serment de fidélité est formulé immédiatement après cette cérémonie de l’hommage, c’est à ce serment de foi que l’auteur fait référence (l 4) « être sain et sauf, sûr, honnête, utile, facile et possible ». Ce serment de foi permet de donner une dimension chrétienne à la vassalité qui, à l’origine, est une notion purement païenne. Dieu devenant ainsi le témoin de ce serment. Ceci est important car l’église cherche par ce biais à stabiliser les relations vassaliques en leur conférant une dimension sacrée.
Au-delà de cet hommage rendu et de ce serment de fidélité, le vassal a envers son suzerain des obligations qu’il ne peut refuser d’exercer. Celles-ci font partie du contrat féodo-vassalique.
• B- Les obligations unilatérales du vassal
Ces obligations
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