La république des Athéniens de Pseudo Xénophon

La République des Athéniens de Pseudo-Xénophon

        De tout temps, la recherche du meilleur régime possible a été la ligne directrice de bien des hommes notamment entre les partisans de la démocratie et ceux de l’oligarchie qui a fait couler beaucoup d’encre pour montrer les bienfaits des deux régimes. Ce texte de Pseudo-Xénophon est un ouvrage intitulé la République des Athéniens constitué de 3 chapitres qui s’inscrit très bien dans cette opposition. En effet la République des Athéniens  est un texte qui analyse la démocratie athénienne afin d’en tirer les meilleurs idées même si son auteur n’est pas partisan de ce système. En effet son auteur ici le Pseudo-Xénophon car on ne sait pas vraiment qui l’a écrit en étant paru comme anonyme bien qu’on donne cette œuvre à Xénophon. Quant à lui, il est né en 426 avant JC dans une riche famille Athénienne qui va le pousser à suivre un enseignement de sophistes et plus particulièrement celui de Socrate qui va selon ses mots lui « enseigner à devenir un honnête homme ». De par son éducation et son origine Xénophon n’est pas partisan de donner le pouvoir au peuple qu’il ne juge pas assez instruit pour connaître les véritables besoins de son bonheur. Cet historien est avant tout un personnage très important dans le domaine militaire à cette époque car c’est lui qui va diriger la célèbre retraite des Dix Mille après la mort de leur chef Cyrus, un prince Perse, et leur défaite dans la tentative de renverser Artaxerxès II, le roi de Perse. Il va aussi prendre le parti de Sparte et combattre contre Athènes notamment à la bataille de Coronée ce qui va lui valoir son exil d’Athènes en 396 avant JC bien qu’il fut autorisé à rentrer à Athènes suite au rapprochement de Sparte avec Athènes pour lutter contre Thèbes en 365 avant JC.

Xénophon parle donc d’Athènes et de sa démocratie qui va être fortement remise en cause pendant la guerre du Péloponnèse de 431 à 411 avant JC et va voir monter une révolution oligarchique aboutissant à la dictature des Quatre-Cents même si la démocratie est remise quelques temps plus tard mais à la suite de la prise d’Athènes par Sparte, la démocratie est remplacée par le régime des Trente tyrans pendant un an puis la démocratie est rétablie en 403 avant JC. C’est donc une période de grands troubles pour la démocratie athénienne.

Pseudo-Xénophon dans ce texte montre qu’il désapprouve la démocratie qui donne le pouvoir aux pauvres et aux méchants selon lui mais il essaye quand même de montrer que bien que la démocratie athénienne soit une erreur, elle est basée sur des faits qui s’inscrivent bien dans les principes même de la démocratie et qui tirent le meilleur de ce régime. Pseudo-Xénophon utilise aussi ce texte afin de montrer aux aristocrates que la démocratie athénienne ne peut évoluer et il faut donc que « les bons » s’allient et détruisent ce système qui n’est pas viable selon Pseudo-Xénophon.

On pourrait se demander en quoi ce régime qu’est la démocratie,  qui s’oppose aux principes même de l’oligarchie défendue par Pseudo-Xénophon, possède-t-il des qualités propres à la ville d’Athènes ?

I – Le respect des bases de la Démocratie à Athènes

1. Le pouvoir au peuple Athénien

La démocratie consiste en effet à donner le pouvoir au peuple qui est à la base de toute organisation.

L 20 : « il est juste qu’à Athènes les pauvres et le peuple jouissent de plus d’avantages que les nobles et les riches »

Le pouvoir n’appartient plus aux nobles et aux plus riches comme dans une oligarchie mais à l’ensemble du peuple sans distinction entre riches et pauvres donc il n’existe pas d’avantages.

L 27 : « il parait juste que tous aient part aux magistratures … et que la parole soit accordée à tout citoyen qui la demande »

En effet chacun peut prétendre à une magistrature même si il est nécessaire de posséder une fortune assez importante n’étant pas rémunéré.

L 39 : « les fonctions qu’on exerce en vue d’un salaire … sont briguées par le peuple »

La démocratie repose donc sur le peuple qui bien que moins instruit est tout à fait capable de voir où est son bonheur.

L 69 : « Le peuple sait que l’ignorance et la bassesse de cet homme qui lui veut du bien lui est plus utile que la vertu et la sagesse de l’honnête homme qui lui veut du mal »              

1. Liberté de « tous »

La liberté du peuple est une autre base solide de la démocratie à l’inverse des oligarchies qui souhaitent soumettre le peuple.

L 83 : « les honnêtes gens délibèreront sur les affaires sans permettre à des fous d’ouvrir un avis, ni de parle, ni de s’assembler … le peuple ne tardera pas à tomber dans la servitude »

Les esclaves eux-mêmes disposent d’une certaine liberté à l’inverse des esclaves des cités oligarchiques comme Sparte où les esclaves sont traités comme des objets et leur vie ne tient qu’au bon vouloir du maître.

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