La fondation de la ville de Cyrène

Une fondation coloniale: Cyrène                                                                         Tariu Clarisse L2 Histoire

Introduction:

Cyrène est comme indiqué, une fondation coloniale car les grecs, en particulier les Théréens (de Théra, carte à l’appui) vont quitter leur île pour des raisons démographiques ou encore économique afin de s’installer, s’implanter en Libye en créant la ville de Cyrène (elle n’existait donc pas avant leur arrivée)

Les documents mis à l’appui pour illustrer ce sujet sont: un texte d’Hérodote tiré du livre Historiai, livre IV, paragraphe 159 et 161 et un plan de Cyrène à l’époque hellénistique conçu par l’Université de Warwick mettant en évidence l’agora, le sanctuaire d’Apollon, celui de Zeus ou encore le cimetière de la ville ce qui montre bien l’organisation spatiale de Cyrène.

En effet, cette ville est crée en 631 av JC, lorsque les Théréens (faisant parti de l’aire dorienne) dirigeaient par Battos qui fit l’objet d’un culte héroïque de la part de la cité, arrivèrent en Libye poussés par une famine dû à une sévère sécheresse mais également à cause d’une nécessité de soulager «la soif des terres», la stenochoria, le manque de terre.

Après son implantation, cette ville devint l’une des communautés les plus prospère du monde grec grâce à l’élevage et au travail de la terre, la terre étant très fertile permet à la ville d’exporter ces richesses: silphium, le blé ou encore du bois. La ville comptait environ 10 000 citoyens au Ve siècle.

Du point de vue politique, Battos fut le fondateur de la dynastie qui allait régner sur Cyrène pendant 2 siècles, Arcésilas IV, dernier roi déposé en 440, avant que soit établi un régime démocratique. Cyrène est bien connue grâce aux progrès de la recherche sur le terrain ou encore par des fouilles des centres urbains (en plus d’Hérodote).

Nous pouvons alors nous demander: Comment, à travers ces documents, les conflits ou encore l’organisation d’une fondation coloniale qu’est Cyrène, nous sont montrés? Nous verrons donc ici, le cas de Cyrène en Libye, ou encore l’exemple de Naucratis en Égypte.

C’est une colonie grecque, c’est une fondation et c’est Cyrène

I) Les écrits d’Hérodote

Sur ce document est présenté un aspect de la vie que mènent les Cyrénéens, selon Hérodote. Ces écrits pourraient bien dater de son arrivée à Cyrène vers 440 av JC, texte qui évoque les différents conflits qu’auraient rencontrés les Grecs ainsi que l’un des systèmes politique adopté afin d’avoir un règne «paisible».

A travers ce texte, Hérodote nous explique le commencement de l’Histoire de Cyrène avec la «famille fondatrice» de Battos et ces descendants, de leur installation progressive et de masse animée par l’excitation que la Pythie entraîna par ses oracles. Cette arrivée entraîne bien sûre, une occupation des terres plus importante qui va alors poser problème aux Libyens et causer la bataille d’Irasa, défaite égyptienne face aux grecs. Mais ils ont également connu des pertes, notamment après la mort d’Arcésilas (fils de Battos) qui entraîna la venue de Démonax à Cyrène, répartissant ainsi les Cyrénéens en trois tribus, mettant des terres en réserve pour le roi et en rendant aux peuples les autres prérogatives (autrefois aux mains des rois)

Ce qui nous amène à la question: en quoi ces «événements» évoqués concernant la ville de Cyrène sont importants dans l’histoire de la conception de la ville?

Tout d’abord, il est tout à fait normal et important de citer le fondateur de la ville, ici Battos, ainsi que la longévité de son règne (40ans) et celui de son fils Arcésilas (16ans) qui va nous permettre de comprendre la chronologie des événements, et leur raisons. À la ligne 2 par exemple, Hérodote prend le soin de préciser le nombre d’habitants (sans grand changement depuis leur arrivée) qu’a pu contracter la ville, car ce nombre se retrouvera agrandit après l’annonce de l’oracle de la Pythie (sous le règne de Battos II ou III). En effet, les terres des libyens furent très convoités à l’arrivée de nouveaux colons ce qui engendra un mécontentement du côté libyen car les Cyrénéens s’approprient les terres des libyens (indigènes) qui ne sont pas à eux et qu’ils osent vouloir partager. Ces hommes se retrouvèrent en grand nombre car l’oracle disait: «Celui qui n’ira dans la fertile Libye qu’après le partage des terres aura un jour sujet de s’en repentir» (l.5-6), la convoitise des grecs en est alors plus accentuée. Les libyens et leur roi Adicran se virent alors dépossédés de leurs terres, c’est à ce moment là que l’Égypte entre dans l’histoire avec son roi Apriès. Les termes «insultés et dépouillés» (l.8) justifièrent leur appel à l’aide.         A travers ces précisions, Hérodote nous fait part d’une partie du déroulement de cet affrontement, en décrivant «une bataille rangée à Irasa» (l.10), elle aurait eu lieu vers 570 av JC, apparemment 1er combat opposant les égyptiens aux grecs car ignorant leur manière de se défendre, ceux qui leur coûta un bon nombre de soldats et qui se termina par une victoire grec, libyenne.

Le 2e paragraphe proposé introduit le personnage de Démonax de Mantinée (en Arcadie), législateur extérieur qui va en qlq sorte régler les pb des Cyrénéens car il faut savoir qu’après cette bataille d’Irasa, l’héritier du trône va avoir un règne difficile car un conflit avec ces frères va entraîner une sorte de rébellion de la part des libyens, et qui va causer la chute d’Arcésilas.

«leurs pertes» évoqués à la (l.14) sous-entends alors cela ainsi que l’envoie d’un oracle à Delphes. Cet oracle sera envoyé car la consultation oraculaire tient un rôle important dans le processus de colonisation (une 15e de métropoles ont déjà faits appel à la Pythie (ex: selon Pausanias, la Pythie ordonne à Achias de fonder Syracuse) (et car en effet c’est elle qui va pousser les Théréens à aller sur la terre ferme de la Libye).

Une organisation va alors être mise en place, processus faisant partie d’une fondation coloniale, le législateur extérieur de Cyrène étant en toute connaissance de cause de l’histoire de ce peuple, va décider de les partager en 3 tribus selon leur lieu de provenance: les Théréens et leur voisins, les crétois et les Péloponnésiens et enfin tous les insulaires car les Cyrénéens veulent assurer la prospérité de leur patrie, «la paix et la concorde» l.16-17 d’où les termes «vivre plus heureux» l.15 On remarque alors à ce moment là que les Cyrénéens n’étaient pas uniquement des Théréens mais que d’autres peuples grecs ont migrer vers Cyrène. Ce choix de répartition pourrait être du au fait que ces peuples aient soient regroupés en fonction de leur façon de vivre, leur lieu de provenance qui pourrait alors faciliter la cohabitation, les insulaires s’entendraient mieux entre eux qu’avec les Péloponnésiens et crétois vivant sur une bande un territoire plus large. C’est en fait le modèle des citées doriennes qui est mis en place par Démonax, les périèques à coté des Théréens (on ne sait pas si c’est la pop ancienne de la région ou alors des colons grecs, paysans installés dans les campagnes). Démonax prend également l’initiative de réserver des domaines au roi (Battos II), il n’a alors que des fonctions religieuses cependant ces pouvoirs politiques passent sous la main des magistrats élus ce qui est illustré à la ligne 22.

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