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Boire et manger dans la Rome du Haut-Empire

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Par   •  6 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 639 Mots (7 Pages)  •  662 Vues

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Salomé Garcia                                                                                    mercredi 23 avril 2020

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Boire et manger dans la Rome du Haut-Empire

Qualifiée de "trou noir de la consommation" par l'historien André Tchernia, la Rome impériale et son million d'habitants boivent plus du double d'héctolitres de vin que Paris à la fin du XVIIIe siècle.

Les romains ont une alimentation à base de blé, d'huile d'olive, de vin et de sauce de poisson appelée le garum. Ils consomment le blé transformé en pain ou cuit sous forme de bouillie. Le vin est toujours coupé à l'eau et est bu par tous abondamment. Le Haut-Empire commence en 27 avant J-C avec le début du principat d'Auguste et se termine en 235 après J-C  avec le renversement de la dynastie des Sévères. Durant cette période, Rome est la capitale d'un empire qui s'étend du sud de l'Angleterre à la Syrie et comprenant tout le pourtour méditerranéen, peuplée d'un million d'habitant.

Quelles sont les contraintes et les caractéristiques de l'alimentation dans la Rome du Haut-Empire?

nous parlerons dans un premier temps de la production et l'acheminement des denrées jusqu'à Rome, puis nous verrons comment la population accède à la nourriture en fonction du milieux social et enfin nous aborderons les différentes formes de repas.

À Rome pendant la période du Haut-Empire la base de l'alimentation romaine est le blé, produit principalement en Egypte depuis la fin du Ier siècle avant J-C puis en Afrique du nord au IIe siècle après J-C. Comme le blé, l'huile d'olive, et le garum, sauce de poissons fermentés très utilisé des romains, parcourent un long trajet des quatre coins de l'empire jusqu'à Rome en passant par le port de Pouzzoles, puis celui d'Ostie. Outre les produits des provinces éloignées, l'Italie elle même, autrement appelé le suburbium, produit nombre d'aliments consommés par les romains, Des fruits et légumes telles les pommes ou les asperges sont cultivées dans les jardins de Rome  et de la menthe , du romarin et autres herbes aromatiques poussent autour de la ville. Du vin, principalement produit en Gaulle, est également réalisé en Italie, ce sont généralement des bons vins, réservés aux plus fortunés tout comme la viande également produite en Italie.

La ville nécessitait des quantités considérables de nourriture, , sa population absorbe en moyenne 600 tonnes de blé, 600 hectolitres d'huile et 4000 hectolitres de vin par jour.  Pour nourrir le million de personne qui habite Rome, le transport maritime est privilégié car malgré les risques qu'il comporte, le prix est extrêmement intéressant et seul les grands navires peuvent convenir à des volumes si élevés Les bateaux ne naviguent que six mois par an en raison des conditions climatiques dont seulement quatre après la récolte du blé.  S'ajoute à ces contraintes la difficulté de stocker le blé en très grandes quantités, ainsi que la nature incertaine des crues du Nil desquelles dépendent les récoltes, le tout provoqua à diverses reprises des pénuries voir parfois des famines. Pour éviter les crises frumentaires et les possibles révoltes populaires qui en découlent, différents empereurs entreprennent réformes et travaux,  Auguste met en place une préfecture de l'annone qui contrôle l'approvisionnement  en blé et en garanti une partie à prix bas si ce n'est gratuit, Claude accorde des privilèges aux marins prêts à effectuer des traversées en hiver, et entreprend la construction d'un grand port à Ostie qui finira sous Néron en 64 mais ne sera utilisable qu'au début du IIe siècle sous Trajan.

Après leurs voyages plus ou moins longs, les marchandises arrivent à Rome où elles seront réparties de diverses manières. On les retrouve dans les boutiques de la ville appelées tabernae qui sont généralement spécialisées dans la vente, ou l'entretient, d'un produit particulier  comme le grain ou le vin. Les tabernae sont couramment situées au rez-de-chaussée d'habitations privatives et regroupées par rues ou quartiers autour d'un même produit ce . Dans les rues de Rome on croise également des vendeurs ambulants, la foule de gens et les étalages de marchandises rendent difficiles les déplacements. Pour pallier au problème des marchés couverts, certains existent déjà depuis de trois siècle, sont construits par Auguste puis Néron. Trajan lui fait construire au IIe siècle le plus grand marché couvert de Rome, pour désencombrer activement les rues, les marchés couverts furent peu à peu éloignés du centre.

Pour les plus démunis, diverses options peuvent permettre d'acquérir de la nourriture. Une partie des denrées, principalement du blé, est destinée à l'Etat qui se chargera de la redistribution. L'empereur Auguste crée en 8 après J-C un service public chargé de l'approvisionnement en blé de Rome, nommé préfecture de l'annone, pour permettre aux travailleurs peu aisés d'avoir du blé à petit prix toute l'année et éviter les famines lorsque la spéculation sur le blé raréfié le réservait aux plus riches. Cette préfecture achète du blé avec un contrat public et devait également se charger du stockage, elle le distribuait ensuite à environ 150 000 citoyens pauvres, un nombre de bénéficiaire pas suffisant face au million d'habitants de la ville. Les empereurs peuvent également distribuer des congiaires, soit de la nourriture ou de l'argent, pour certains événements. Au delà de l'Etat, des distributions de nourriture sont effectuées par les aristocrates et de nombreux romains dépendent directement de leur patron qui leur donne un petit panier, sportule, de nourriture.

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