Le Judaisme sous le Haut Empire
Dissertation : Le Judaisme sous le Haut Empire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charlotte Caulier • 13 Mai 2020 • Dissertation • 6 266 Mots (26 Pages) • 440 Vues
Introduction
Au Ier siècle av JC, au Proche-Orient, ou plus particulièrement sur le territoire historique de
Canaan, la Terre promise aux enfants d'Israël, un nouveau mouvement de pensée apparaît,
l’apocalyptique, centré sur l'espérance du salut et la résurrection à la fin du monde (livre de
Daniel). Ce récit est une eschatologie écrite vers 165 à l’époque où le roi Ptolémée, Antiochus
IV Epiphanes, essayent d’éradiquer la religion juive. Plusieurs sectes partisanes de cette
idéologie s’opposent entre le 2
ème
et 1
er
siècle avant Jésus Christ, au cœur de trois provinces
qui, sous le contrôle romain à partir de 63 av. JC, se partagent 500 000 habitants. Cette région
est relativement fertile et le commerce international s’y développe grâce à ses multiples voies
d’accès. Elle s’ouvre aux influences extérieures, à la faveur de contacts fréquents avec
l’étranger. Les juifs encourageaient un phénomène de diaspora dans le monde, y compris dans
l’Empire Romain qui au sommet de sa prospérité, au Haut-Empire, qui comprenait entre 50 et
80 millions d’habitants. Au sein de cet amas culturel, environ 10 millions de juifs cohabitent
avec les autres peuples
1
. Le judaïsme n’est pas une problématique confinée dans une petite
contrée de l’empire mais représente au contraire des centaines de communautés au poids non
négligeable, dispersées sur tout son territoire. Cependant, cette atomisation était à considérer
également au cœur de la société juive. En effet, celle-ci connait une profonde difficulté à s’unir,
que ce soit entre communautés avec l’exemple des Samaritains opposés les Judéens exposés
dans la Bible ou entre courants idéologique (Pharisiens, Zélotes présentés aussi dans la Bible).
Ce défaut d’organisation permettra à l’acteur principale de la période, Rome, de mettre la main
sur l’autonomie de ce peuple qui se révoltera à plusieurs reprises contre son oppresseur toujours
plus oppressant, corrompu et autoritaire. Devant des échecs successifs causant la destruction du
lieu le plus sacré de leur culte, le peuple subira un nouvel exil qui durera cette fois un peu moins
de vingt siècles. Une occasion pour les hébreux pour choisir une doctrine commune, le
rabbinisme, lui-même issus du pharisianisme séculaire.
1
Paul PETIT, Histoire générale de l'Empire romain, Le Seuil, 19743
Jules Montois LH3 n°2017567220
La désunion idéologique
Il y a un foisonnement de sectes au premier siècle en Palestine. Comprenons par le mot secte,
qu’il ne s’agit pas d’un groupe fermé qui cherche à assujettir et extorquer. Secta en latin qui
vient de la traduction du mot grecque haeresis qui signifie le choix, l’option, mais pas comme
quelque chose de négatif par rapport au courant minoritaire. Il n’y avait pas d’autorité
suffisamment forte pour excommunier le courant majoritaire. Le vocabulaire concernant le
judaïsme à l’époque monde juif est profondément hellénisé. L’influence grecque étant à
attribuer à Alexandre le Grand qui avait colonisé l’Orient ancien et laissé dans son sillage des
royaumes hellénisés. Plus précisément des rois Macédoniens dirigeaient les deux royaumes de
Palestine, à savoir les Lagides et Séleucides. Il est bien connu que Cléopâtre VIII parlait en grec
avec ses amants, de même, la langue véhiculaire de l’Empire était le grec. Par ailleurs, la Torah
(livre sacré chez les juifs) est traduite en grec vers 250 av. JC à Alexandrie, région de forte
densité de population juive.
D’abord les sadducéens (du nom du prêtres Sadoc) membres de l’aristocratie sacerdotales, les
hérodiens (Hérode) sont membre du parti de la dynastie locale et proches des romains qui
exercent un protectorat sur la Judée. Royaume client de Rome, cette dynastie est collaboratrice
de l’occupant. Ils accordent une importance capitale au sacrifice dans le temple.
Viennent ensuite les pharisiens, décrient dans la Bible comme des hommes excessivement
pointilleux concernant la loi, voir comme des hypocrites exerçant une pression morale sur la
population juive, sont des intellectuels. Ils pratiquent la casuistique, c’est-à-dire l’étude des cas,
concernant la loi juive permettant de faire des concessions.
Les zélotes eux sont des opposants catégoriques à la présence romaine en Palestine, à l’instar
des pharisiens mais militants. N’ayant pas de différences doctrinales avec les autres groupes,
ils sont cependant en désaccord complet sur le plan politique avec les pharisiens et les
sadducéens. Ce sont des résistants politico-religieux violents, pratiquant des actes armés proche
de la guérilla. Les zélotes n’hésitent pas à éliminer quiconque (juif ou non-juif) collabore avec
l’autorité romaine. Ils se sont rebellés contre le pouvoir de Rome entre 133 et 135 dans un
combat désespéré avant de finir par se suicider, hommes, femmes et enfants dans la célèbre
citadelle de Masada dans le désert de Judée.
Il existe également des mouvements baptistes qui se répandent de 150 av. J.-C. à 300 ap. JC,
en proposant des rites de purification et de conversion comme alternative au culte du temple.
Un de ses dirigeant les plus connu n’est autre que Jean-Baptiste qui dirige un de ces groupes
qui lui survivra quelque temps.
La dernière secte rassemble ceux que l’on appelle les esséniens, ils forment le seul groupe
schismatique mais n’ont toujours pas de différences doctrinales, ils sont en contradiction avec
les autres sur le plan des rituels et se sont séparés des autres groupes qui formes plus des
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