Shanghai, ville globale ?

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Shanghai, ville globale ?

          La terminologie « ville globale » est un terme récent : elle est proposée pour la première fois par la sociologue Saskia Sassen en 1991 dans l’ouvrage The global City : New York, London, Tokyo.

On ne peut pas définir exactement la notion de ville globale, si ce n'est qu'une ville globale est une ville ayant un rayonnement à l'échelle mondiale et dont le processus de mondialisation est fortement avancé.

La notion de ville globale et ville mondiale se confond et ont selon la plupart des géographes à peu de détails près le même sens. La ville globale contribue ainsi à stimuler des centralités existantes ou à en créer de nouvelles au sein d’un système constitué en réseau.

Les principaux critères essentiels pour définir une ville globale sont les suivants :

• Une concentration importante de population
• Une accumulation de capitaux et de sièges sociaux d’entreprises transnationales
• L'existence d’un secteur tertiaire supérieur surreprésenté (en particulier dans les services aux entreprises et en recherche et développement)
• Une accessibilité de grande qualité grâce un réseau de transports diversifié et dense
• Une connexion renforcée par les réseaux de communication les plus performants.
• Des infrastructures d’accueil de congrès, d’événements sportifs ou culturels d’envergure internationale renforçant l’attractivité de la métropole mondiale.

Ainsi, la ville globale se présente comme un pôle de commandement dans la mondialisation, d’abord et avant tout sur le plan économique, mais également comme une concentration impressionnante de fonctions stratégiques, de directionalité, de connectivité ayant un rôle important dans le système de réseau.

Au départ, lorsque Saskia Sassen aborde pour la première fois le sujet d'une ville globale en 1991, elle avait limité à trois le nombre des villes répondant pleinement à la définition du terme (New York, Londres et Tokyo). Depuis, la sociologue a reconnu avoir accordé trop d’importance aux critères financiers (bourse, flux de capitaux...) au détriment des productions culturelles et des fonctions politiques. En conséquence, le cercle de ces métropoles de premier rang s’est élargi : Shanghai en fait partie.

          Shanghai est une ville située sur la côte Est de la Chine. C'est actuellement la ville la peuplée de Chine, devant la capitale Pékin, avec environ 23,5 millions d'habitants. A l'origine, Shanghai était un port de pêche comme on pouvait en trouver sur toute la façade est de la Chine.

Comment cet ancien port de pêche modeste est devenu au fil des années une véritable ville globale émergente ?

          Dans un premier temps, nous allons nous pencher sur la manière dont Shanghai s’est ouvert au monde occidental. Ensuite nous analyserons la manière dont la ville s’est modifiée démographiquement avec l’extension urbaine. Enfin nous discuterons des liens entre Shanghai et les autres grandes villes de Chine, et plus particulièrement Pékin.Nous parlerons notamment de son attractivité touristique.

1. Shanghai à travers le passé historique de la Chine : une ville portuaire et industrielle au rayonnement au mondial

1. Une ouverture au monde occidental un peu brutale

Bien loin de l’actuelle ville ouverte et économiquement aisée, Shanghai était au XIXe siècle à l’image de son pays, une ville plutôt fermée, isolée du monde occidental.

Elle était néanmoins avant l’arrivée des puissances européennes un centre commercial prospère, qui jouissait du commerce du coton et tenait un rôle de transbordement entre son port, les régions côtières et les provinces se situant à l’intérieur du pays.

Il a fallu attendre un conflit pour que la ville s’ouvre aux occidentaux. En effet, les deux guerres de l’Opium (1839-1842 et 1856-1860) ont eu un impact sur la ville de Shanghai : elle est devenue après la signature du traité de Nankin en 1842 l’une des 5 villes portuaires de Chine à ouvrir son port au commerce extérieur. Cela marque donc un point de départ du changement de statut de la ville de Shanghai.

1. Le capitalisme Shanghaien

Peu à peu, la ville s’ouvre à de nouveaux secteurs comme l’industrie, le commerce extérieur ou encore la finance. Shanghai devient petit à petit un port majeur dans toute l’Asie, le plus important en Chine et fait office de principal centre financier dans le pays.

En 1842 est né un “quartier” sino-étranger appelé le Bund. Situé aux abords du fleuve Huangpu, le Bund s’étend sur environ 1,5km et est connu pour être le cœur de l’ancienne concession internationale, c’est là qu'arrivaient les étrangers accostant à Shanghai. Il est maintenant mondialement connu pour abriter de somptueux hôtels, banques ou autres bâtisses luxueuses ayant un style européen. Ces bâtiments ont émergé à partir de 1897 et font maintenant partie du patrimoine particulier de Shanghai (Doc 2).

1. Du repli sous Mao vers une stratégie de redéploiement de l’activité sous Xiaoping : le communisme à l’ère du temps

Après 1948, Shanghai connaît une grande crise : elle subit une véritable répression du capitalisme au nom du communisme porté par son dictateur Mao Zedong. A l’image du pays, Shanghai se referme sur lui-même. Il fallut attendre la mort du dictateur pour que la Chine procède à une libéralisation : les bâtiments du Bund récupèrent leur fonction, Deng Xiaoping, successeur de Zedong, met en place des réformes économiques boostant ainsi le secteur de l’industrie. Une dizaine d’années plus tard, en 1992, il décide de faire de Shanghai une ville globale. Un véritable Central Business District voit le jour dans le district de Pudong (Doc 6) lorsque le Président annonce que le district devient une Zone Économique Spéciale. Les investisseurs et grandes marques étrangers affluent et Pudong assiste à une frénésie bâtisseuse et finit par s’appeler nouveau district de Pudong : grâce à Lujiazui, le district qui était composé de quartiers traditionnels (Doc 8) abrite désormais un quartier des affaires qui concurrence avec les plus grands CBD de l’actuel rival économique : les USA.

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