Archéologie prospection
Compte rendu : Archéologie prospection. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lectricek • 23 Avril 2023 • Compte rendu • 1 977 Mots (8 Pages) • 241 Vues
DM OMA - Kloé Renard TD5
Anthony Snodgrass, archéologue britannique, affirme dans cet article publié en 1982 qu'une partie des lacunes des données archéologiques résulte de leur dépendance vis-à-vis des fouilles et qu'il existe une alternative, à savoir l'étude archéologique, capable de compléter les fouilles et de pallier certaines de ses lacunes. Le présent article reprend les éléments essentiels de la prospection archéologique. Et l’auteur tente de répondre à quelques critiques formulées sur la prospection intensive. Autour de réflexions sur le rapport entre la fouille et la prospection.
Il entame son propos sur l'archéologie par la question de la documentation. Point qui semble susciter des interrogations chez certains "historiens" et "classicistes" qui tendent à remettre en doute les sources écrites des documents. Pour sa part, Snodgrass estime qu'il est nécessaire de savoir se méfier des inscriptions qui doivent être « exclus de la définition que l’on donne de l’archéologie » l.8. En outre, il dit, je cite : « le mot de « document » en français comme en anglais implique un certain jugement de valeur » en ce sens, cela fausse la vision du site qui n'aurait probablement pas été la même si cette documentation n'avait pas existé ou tout simplement pas été fourni. Conscient que les « non-archéologues » se méfient de la documentation archéologique ; de nombreux archéologues et pratiquement tous les non-archéologues présument en effet que les fouilles sont l'unique méthode primaire de travail sur le terrain. Pour cette raison, il cherche à expliquer et à remédier à cette méfiance. Il commence alors son argumentation au sujet de ceux qui estiment que les fouilles sont suffisantes. Dans son texte, on constate une forme de moquerie à l'égard de ces derniers, décrits comme étant de « candides archéologues » ou encore des « dissidents éclairés ». À ses yeux, si les sources archéologiques sont déconsidérées, cela tient du fait que certains les jugent comme inutiles. Et il poursuit en avançant un exemple, celui de la cité d'Utopia. Une manière de montrer qu'au moment de la rédaction de son article, il n'est pas envisageable d'effectuer une fouille complète du site. L'archéologue pourra en fouiller une partie mais en se fondant sur un raisonnement subjectif de la zone d'habitation.
Puis il en vient au problème de la remise en cause d'un document, toujours en reprenant l'exemple d'Utopia. Si cette cité avait pu faire l'objet de multiples fouilles, alors le second fouilleur serait tombé sur d'autres informations que celles trouvées en amont par le précédent et donc il en viendrait indubitablement à remettre en cause la documentation issue de cette première fouille. Dans le même temps, il explique qu'il y aurait eu d'autres fouilles dans les alentours, ce qui suggérerait que la fouille d'Utopia n'était pas représentative du secteur. « A qui imputer le caractère totalement erroné des premiers résultats » grâce à cet exemple, il parvient à déterrer une question l.61. C'est à partir de cet exemple qu'il remet en question la nature même de la fouille. Une pratique qui, en plus d’être onéreuse financièrement, l’est aussi en termes de temps et de travail fourni. De plus, si l'information se trouve être peu sûre, elle ne profite à personne, je cite : « ni pour le fouiller, ni pour l’organisme qui l’emploie, ni pour les institutions qui ont financé ses recherches, ni pour les collègues historiens avides de nouveaux éléments qu’ils puissent projeter sur leur région ou sur leur époque. » La fouille est une opération qui se trouve être destructive. En effet, un site ne peut pas être fouillé deux fois ; les archéologues sont donc encouragés à conserver les archives et les traces de cette fouille afin que la destruction ne tombe pas dans l'oubli. Il estime que même dans des conditions propices, la fouille reste délicate au niveau de la sauvegarde des données. On peut parler de manque de données lorsque l'information est incorrectement sauvegardée. Alors de bonnes conditions sont nécessaires tels qu’une bonne équipe et de bons moyens techniques.
Snodgrass est en quête de techniques nouvelles qui soient moins dépendantes de la fouille. Une technique qui soit complémentaire des fouilles dans un intérêt commun. La prospection archéologique lui semble alors être une bonne solution. De ce fait, il mentionne deux points essentiels à une bonne prospection dans son article : "l'investigation doit s'étendre à différentes périodes du passé, de préférence depuis le premier habitat connu de la région jusqu'aux périodes historiques récentes". Seule une telle démarche, menée dans le contexte d'une prospection intensive, peut en effet offrir un résultat en rapport au travail accompli. Puis « la prospection archéologique est un exercice trop exigeant pour être laissée exclusivement aux archéologues, l’équipe doit comprendre des spécialistes de tous les aspects de l’environnement qui sous-tendent les activités humaines avant tout la géologie étude des sols et de la végétation, or il est peu archéologues qui fassent autorité dans ne serait-ce un seul de ces domaines. »
Il est important de savoir que la prospection n'est souvent pas indépendante de la fouille, par exemple elle dépend de celle-ci pour la classification. Mais ce qu’il cherche à démontrer que la prospection comporte des lacunes identiques à celles de la fouille, mais dans une proportion moindre. Il est convaincu que dans le futur, cette méthode sera une option tout aussi efficace que la fouille. À la différence des fouilles, la prospection ne constitue pas une procédure destructrice. Il ajoute que le responsable d'une équipe de prospection risque tout autant que le fouilleur, il parle d’un véritable travail d'équipe et de cohésion. La prospection aboutit à des résultats préservés parce qu'ils n'avancent pas de propositions historiques, à la différence de la fouille. Plus encore, elle possède l'importante qualité de faire contrôler ses résultats par une seconde couverture. Bien que ces deux techniques impliquent de longues périodes de travail laborieux, la prospection demeure plus récente et sûre selon cette archéologue britannique. L'historien, quant à lui, se trouve dans une position dubitative face à l'archéologie, car au milieu d'une source considérée comme forte face à des rapports de fouilles qui la contredisent, il est plus simple pour lui de rejeter la faute sur les archéologues que sur ses sources.
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