Les raisons à l’origine de la construction européenne de 1918 à 1952
Dissertation : Les raisons à l’origine de la construction européenne de 1918 à 1952. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanne_deb • 14 Mars 2023 • Dissertation • 1 990 Mots (8 Pages) • 285 Vues
Les raisons à l’origine de la construction européenne de 1918 à 1952
Lucien Febvre écrit en 1945 dans Genèse d’une civilisation : « L’Europe, c’est un nom flottant et qui pendant longtemps n’a pas su sur quelles réalités exactement se poser. L’Europe, c’est un Orient des puissances, un bilan de forces, une balance d’États rivaux. ». Il rappelle ainsi l’importance de comprendre la coopération de puissances qu’est devenue l’Europe. En effet les relations internationales sont aujourd’hui fondées sur la souveraineté des États et la reconnaissance inter-nationale de leur inviolabilité, les relations internationales et le droit international se construit donc sur des rapports de force qui déterminent l’ordre mondial. L’Europe a donc une histoire ambivalente entre concurrence, rapports de force, démonstration de puissance et coopération.
Il apparaît alors légitime de s’interroger sur la nature de la coopération inter-étatiques institutionnalisée par l’UE, de s’interroger sur les raisons à l’origine de la construction européenne. Il est alors nécessaire de s’interroger sur ce qu’est l’Europe, sur son histoire, ses frontières ambiguës, l’histoire de ses nations, sur ce qu’être européen signifie.
L’année 1918 marque la fin de la Première Guerre mondiale, la fin d’une guerre qui traumatise les esprits européens, la fin d’une guerre qui est la conséquence des conflits passés et l’exacerbation des nationalismes qui enflamment tout le 19e siècle. L’Europe est alors témoin et victime de l’impasse de ses divisions. L’entre-deux-guerre est ainsi marqué par une crainte de la guerre et par une volonté d’unir à tout prix. L’entre-deux-guerre est donc imprégnée d’une volonté nouvelle. Cependant c’est cette volonté nouvelle qui précipite la montée en puissance de l’Allemagne nazie et de sa domination sur l’Europe. L’idée européenne cherche alors difficilement sa place au sein des puissances souveraines européennes. Cependant cette idée n’est pas nouvelle, en effet le Moyen-Age et la Renaissance sont les témoins d’une forte unité européenne. Ainsi l’élite n’était pas nationale mais européenne. L’unité de l’Europe se faisait alors à l’échelle de l’ordre aristocratique, un un ordre supranationale qui permettait l’existence d’un concert européen. Le bouleversement dû à l’avènement de la conception des nations mène toutefois à une nouvelle Europe, à une nouvelle partition qui exige une nouvelle recherche de commun pour atteindre une idée européenne stable.
S’interroger sur l’histoire européenne c’est donc s’interroger sur le commun. La notion de nationalisme structure aussi tout le 19e siècle et construit notre monde moderne et il est donc nécessaire de questionner ses conséquences sur la conception de la nation et sur une potentielle collaboration de nations.
Entre 1918 et 1952, l’Europe traverse une période décisive de son histoire : l’année 1918 marque la fin de la Première Guerre mondiale, la première guerre totale et mondiale de l’histoire de l’Europe qui met celle-ci à feu et à sang lorsque 1952 laisse place à la création de la première institution supranationale européenne qui donne le coup d’envoi à la création de l’UE et de toutes ses institutions qui verront le jour dans la deuxième moitié du 20e siècle.
Quelles ont été les raisons de la quête du commun qui a structuré l’Europe tout au long du 20e siècle et qui prend ses racines dans les particularismes des existences politiques européennes, pour ensuite mener à la construction européenne ?
Nous verrons d’abord que l’idée européenne est ébranlée par deux conflits mondiaux et qu’elle représente un projet illusoire de construction européenne entre 1918 et 1945 (I), puis nous expliquerons que la construction européenne est une construction dépendante des E.-U., nous évoquerons ainsi les initiatives pour une coopération européenne entre 1945 et 1949 (II). Nous aborderons enfin la nouvelle collaboration que constitue l’idée européenne entre 1949 et 1952 puisque la construction européenne se réalise alors autour du couple France-Allemagne (III).
I. Une idée européenne ébranlée par deux conflits mondiaux : un projet illusoire de construction européenne (1918-1945)
1. Une idée vieille de plusieurs siècles
- George de Podiebrad
- Victor Hugo, grand-père de la construction européenne : discours au congrès de la paix de 1849 « Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne »
2. Une guerre totale qui pousse l’Europe vers un projet d’unité
- construction de de l’Europe déterminée par les nationalismes et par les particularismes des nations→ implique par la suite une quête de commun forte
- la Première Guerre mondiale pousse les nations à chercher la mise en place d’une paix nouvelle et l’empêchement de nouveaux conflits destructeurs → création de la Société des Nations : 1920 → première organisation intergouvernementale créée pour « développer la coopération entre les nations et pour leur garantir la paix et la sécurité »
3. Une passivité des démocraties face à l’Axe qui précipite malgré tout l’Europe dans le chaos
- l’idée européenne n’empêche l’échec des démocraties face aux puissances de l’Axe, elle n’empêche les divisions profondes qui mènent à la Seconde Guerre mondiale
Aron : la passivité des démocraties libérales précipitent même la domination de l’Allemagne nazie sur l’Europe par leur manque de réalisme et leur négligence qui les mène à ne pas protéger l’ordre international que le traité de Versailles de 1919 avait mis en place en Europe.
→ Absurdité en RI de vouloir condamner la guerre
II. Une construction dépendante des E.-U., les initiatives pour une coopération européenne (1945-1949)
1. La doctrine Truman
- contrer le péril communiste
- plan Marshall : 16 pays acceptent et se rangent donc derrière les E-U
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