La presse face aux journées de juin 1848
Mémoire : La presse face aux journées de juin 1848. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar colbinhill2004 • 18 Mars 2024 • Mémoire • 5 101 Mots (21 Pages) • 120 Vues
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La presse face aux journées de juin 1848 [pic 1]
Georges Do Xuan
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Sommaire :
Page 1 : Introduction
Page 4 : partie I : Le système de la presse et son importance en 1848 Page 10 : partie II : Les différentes réactions de la presse face aux émeutes de juin
Page 14 : Conclusion
Page 15 : Bibliographie
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Introduction :
Au cours du printemps et de l'été 1848, la France a été témoin d'événements tumultueux qui ont marqué l'histoire du pays et ont profondément influencé son paysage politique et social. Les journées de juin 1848, souvent appelées les "émeutes de juin" ou les "journées de Juin", ont éclaté dans un contexte de changements politiques rapides et de mécontentement populaire. Cet épisode historique a été le théâtre d'affrontements violents entre les forces gouvernementales et les manifestants, principalement dans les rues de Paris.
Pour remettre en contexte, la France était sous le Deuxième République, proclamée à la suite de la révolution de février 1848. Cette révolution a été déclenchée par une conjonction de facteurs politiques, sociaux et économiques. La France de l'époque était marquée par des tensions sociales croissantes, caractérisées par le chômage massif, environ 25%, la misère et les conditions de travail difficiles pour les classes ouvrières et les artisans. L'insatisfaction à l'égard du régime monarchique de Louis
Philippe, instauré en 1830, a été exacerbée par des scandales politiques, une corruption généralisée et une opposition croissante envers le gouvernement. L'étincelle qui a enflammé la révolution a été la suppression des banquets politiques par le gouvernement, qui étaient organisés par des républicains et des démocrates sociaux pour promouvoir des réformes politiques. Le 22 février 1848, les troubles ont éclaté à Paris avec des manifestations et des barricades érigées dans les rues. Face à la pression populaire, le roi Louis-Philippe abdiqua le 24 février, mettant fin à la monarchie de Juillet et ouvrant la voie à la proclamation de la Deuxième République. La révolution de février a été un tournant majeur dans l'histoire de la France, marquant le début d'une période de changements politiques, sociaux et économiques significatifs en faveur de la classe ouvrière.
La révolution de février 1848 avait instauré la Deuxième République, mais les espoirs de changement rapide se heurtèrent à des réalités économiques difficiles. Le chômage massif, la misère et les conditions de travail précaires ont suscité un mécontentement
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généralisé parmi les classes ouvrières et les artisans. Le gouvernement provisoire a tenté de réprimer les mouvements ouvriers, notamment en fermant les ateliers nationaux qui avaient été créés pour fournir des emplois aux travailleurs sans emploi. Cette décision a été perçue comme une trahison des idéaux républicains, conduisant à une explosion de colère et ainsi aux émeutes de juin 1848.
Au départ, à l’aube des émeutes, les premiers jours de juin ont été marqués par des manifestations et des rassemblements populaires à Paris. Les ouvriers, mécontents des conditions ont exprimé leur frustration par des revendications pour de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés. Cependant, ce qui avait commencé comme des manifestations pacifiques a rapidement pris une tournure plus violente.
Le 23 juin 1848, le gouvernement provisoire dirigé par la Deuxième République a pris la décision de fermer les Ateliers nationaux, créés pour fournir du travail aux chômeurs. En mars 1848, les Ateliers nationaux employaient environ 100 000 personnes à Paris. Les travailleurs étaient principalement recrutés parmi les classes ouvrières et les artisans touchés par le chômage. Ces Ateliers nationaux avaient un coût considérable pour le gouvernement, représentant une part importante du budget public. Sa fermeture a provoqué la colère parmi les ouvriers qui dépendaient de ces ateliers pour leur subsistance. L'annonce de la fermeture a agi comme un déclencheur, conduisant à une intensification des troubles dans les rues de Paris.
La phase suivante a été marquée par des affrontements violents entre les forces gouvernementales et les insurgés. Les barricades ont été érigées dans les rues de Paris, devenant le symbole de la résistance populaire. Les combats de rue ont été intenses dans les quartiers populaires. La Garde nationale, composée en grande partie de citoyens armés, a été déployée pour réprimer les émeutes.
Au fur et à mesure que les émeutes se propageaient, le gouvernement a décidé d'utiliser des mesures plus sévères pour rétablir l'ordre. Le général Louis-Eugène Cavaignac, commandant de la Garde nationale, a reçu des pouvoirs extraordinaires pour réprimer l'insurrection. L'utilisation de l'artillerie et d'autres mesures répressives a finalement mis un terme aux combats, mais au prix de pertes humaines importantes. Selon des estimations, le bilan s’élevait à quelque milliers de morts.
Les derniers jours de juin ont été marqués par la fin des émeutes et le rétablissement de l'ordre par les autorités. La répression a été sévère, avec des milliers d'arrestations et des peines prononcées contre les insurgés. La violence des Journées de Juin a eu des répercussions durables sur la société française. Les divisions politiques se sont approfondies, et la confiance dans la République nouvellement établie a été ébranlée.
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En parallèle avec ces évènements, le premier tiers du XIXe siècle en France était marqué par une ébullition politique et sociale. Les idées républicaines et démocratiques gagnaient du terrain, portées par une presse en pleine expansion. L'émergence de journaux influents, la prolifération de publications politiques et l'accroissement de la circulation des idées ont créé un environnement propice à la contestation et à la remise en question de l'ordre établi. C'est dans ce contexte que les journées de juin 1848 ont pris forme, alimentées par des aspirations démocratiques et sociales. Par ailleurs, la presse de l'époque était loin d'être homogène. En effet, certains journaux étaient ouvertement républicains, appelant à des réformes radicales et à la défense des droits du peuple. D'autres, plus conservateurs, soutenaient les institutions monarchiques et critiquaient les mouvements révolutionnaires naissants. Ces divisions au sein de la presse ont contribué à polariser l'opinion publique, créant un climat propice aux affrontements qui ont éclaté lors des journées de juin.
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