La Nouvelle Economie Industrielle

Chapitre 3: La Nouvelle Economie Industrielle

Les insuffisances de l’école de Chicago ont conduit les économistes à proposer de nouveaux modèles susceptibles de mieux rendre compte de la réalité industrielle.

Section 1. Théorie des jeux et stratégie industrielle

1.1. L’histoire moderne de la théorie des jeux

Un jeu= c’est une situation ou les individus agissent en tant que joueurs pour choisir entre différentes actions possibles dans un cadre prédéfini qui englobe l’ensemble des règles du jeu.

Le résultat de leurs choix est l’issue finale du jeu qui se caractérise aussi par un gain positif ou négatif à l’endroit des individus qui participent au jeu.

Exemple: jeux de société

Le philosophe allemand Leibniz s’intéressait dès la fin du 17e siècle au jeu en son rapport à l’homme. Pour lui, les jeux servent « à perfectionner l’art de méditer ».

Les jeux permettent ainsi de révéler ou d’aider à révéler les possibilités de l’entendement humain dès l’instant où l’individu y a un intérêt.

Phase d’émergence de la théorie des jeux => des années 1920 à la première guerre mondiale,

Période ou l’on utilisait beaucoup les jeux de sociétés pour comprendre pourquoi certains joueurs sont victorieux, d’autres défaits, et d’autres se quittent sur un match nul.

La théorie des jeux est donc une analyse de toute situation qui recele des caractéristiques identiques ou proches à celles que l’on retrouve dans les jeux de société car elle étudie les interactions interindividuelles qui s’exerce dans un cadre préétabli.

La particularité de ces jeux est d’être à somme nulle et constante.

L’objectif consistait ainsi à mieux comprendre le déploiement des stratégies optimales dans la recherche des solutions d’un jeu. Les travaux de cette époque ont donc recherché avant toute chose « l’esprit guerrier » qui accompagne les jeux de société.

Le travail à l’origine de la théorie des jeux est celui qui a été fait par Zermelo.

En 1913, il a publié un article sur un jeu d’échec à somme nulle ou il met en avant une démarche cœur de la théorie des jeux et de leurs processus de résolution associés:                       la démarche de la backward induction, de la récurrence à rebours.

De 1921 et 1924, les travaux de Borel vont mettre l’accent sur le hasard lié à l’incertitude exogène et l’action possible des joueurs liée à l’incertitude endogène.

Borel veut construire un cadre général qui peut s’appliquer de manière générale à différents jeux.                                                                                                                                          Borel a donc introduit la notion de code censé traduire ce que doivent faire les joueurs dans toutes les circonstances de jeu possible.

Ces codes renvoient à ce que Von Neumann appellera des stratégies: c’est une liste d’instructions que doivent suivre un joueur en fonction de la forme prise par les divers déroulements.

Borel va finalement  intégrer la forme stratégique du jeu, c’est-à-dire que pour tout jeu, il va intégrer un tableau à double entrée représentant une matrice de gains des joueurs dans tous les cas possibles.

Exemple: Jeu des feux de route:

Les deux conducteurs qui se croisent sur une route ont le choix entre maintenir leurs phares afin d’avoir une meilleure visibilité si l’autre reste en code avec le gain individuel de 3, tout en sachant que si les deux choisissent cette solution ils seront éblouis avec les gains (1,1), ou bien passer en code. Ainsi ils verront moins bien mais ne seront pas éblouis avec les gains (2,2). Figure 18.

Borel va émettre plusieurs conclusions dans ses travaux dont l’une s’apparente aux stratégies mixtes. En effet, il insiste sur la nécessité pour les joueurs de varier leur jeu.

Dès 1928, Von Neumann va insister sur les jeux de stratégie et mettre l’accent sur la recherche « du résultat le plus avantageux » en rappelant que le sort et les gains de chaque joueur dépendent de son action mais aussi de celle des autres qui tout comme lui recherchent leur propre intérêt.

C’est ce qu’il appelle la circularité, cette notion cœur en théorie des jeux qui n’est ni purement normative ni descriptive.

Pour y échapper, Von Neuman va porter son attention au premier chef sur la solution du jeu en recherchant l’issue la plus raisonnable.

Il est dès lors trompeur d’évoquer une stratégie optimale car l’optimum de l’un ne peut être celui de l’autre en présence de jeux à somme nulle.

L’optimalité est forcément relative et dépendante de ce que va faire l’autre joueur avec qui je joue.

Face à un joueur dont on ne peut pas prédire avec précision ce qu’il va faire on choisira de s’assurer d’un niveau de sécurité le plus élevé possible appelées, les stratégies de maximin ou de minimax.

La grande lacune de ces premiers modèles est de se focaliser sur des jeux à somme nulle: ce que l’un gagne, l’autre le perd.

Dans une économie de marché dite d’échange, on recherche avant tout à accroître les gains des participants à cet échange, ce qui n’entre pas dans les cadres conceptuels ainsi présentés. Il est donc devenu nécessaire de raisonner toujours à partir d’individus qui recherchent l’intérêt individuel mais dans des jeux à somme positive par exemple:

Objet des jeux non coopératifs qui mettent l’individu au cœur des stratégies de jeu à somme non-constante en utilisant les travaux de Nash.

Depuis le début des années 1980, la théorie des jeux a pris un tournant car elle est devenue une théorie dominante en science économique.

Cette place prise récemment finalement par la théorie des jeux s’explique notamment par le développement des jeux non coopératifs qui mettent l’individu au cœur des stratégies de jeu à somme non-constant en utilisant les travaux de Nash.

En 1944, le Jury de Stockholm a récompensé les travaux dits « du programme de Nash » incarnés par Nash, Harsanyi et Selten pour les progrès apportés à la science économique.

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