Jodoin, défenseur de la liberté
Dissertation : Jodoin, défenseur de la liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emdjay1 • 30 Décembre 2024 • Dissertation • 1 771 Mots (8 Pages) • 24 Vues
Devoir 4C – Dissertation critique
Sujet de dissertation critique
En 1948, Borduas et les signataires du Refus global soutenaient que chaque personne devrait aspirer à une pleine liberté : « Au terme imaginable, nous entrevoyons l’homme libéré de ses chaînes inutiles, réalisé dans l’ordre imprévu, nécessaire de la spontanéité, dans l’anarchie resplendissante, la plénitude de ses dons individuels. » Ce manifeste a alimenté les réflexions, notamment des artistes et écrivains québécois qui ont suivi, et il va sans dire que le roman de Gérard Bessette présente une filiation avec celui-ci. De ce fait, est-il vrai de dire que Le Libraire est un roman dans lequel triomphe la liberté ?
Plan :
Développement
Thèse : Jodoin est un défenseur de la liberté.
Argument 1 : Jodoin se présente comme un défenseur de la liberté face à l’emprise du pouvoir religieux et de son employeur Léon Chicoine.
Sous argument 1.1 : Jodoin rejette toutes participations aux pratiques religieuses.
Sous-argument 1.2 : Jodoin à une vision du mode qui conteste les idées dominantes de l’époque.
Antithèse : L’Église garde un contant contrôle sur les habitants, leur retirant ainsi de la liberté.
Argument 2 : La liberté ne l’emporte pas dans ce roman puisque c’est l’Église qui exerce un contrôle sur les lectures des habitants
Sous-argument 2.1 : Le père Manseau déclare qu’il n’est pas sage de défier les prêtres qui ont une autorité sur la paroisse.
Sous-argument 2.2 : Le clergé impose une restriction sur la vente de certains romans aux libraires.
Synthèse : La liberté est le thème central du Libraire.
Argument 3 : Ce roman illustre les mentalités de l’époque en dévoilant une réalité souvent réprimée par la censure.
Sous-argument3.1 : Le personnage de Rose Bouthillier représente l'évolution du rôle de la femme à cette période.
Sous-Argument 3.2 : Jodoin manifeste une résistance dans sa manière de penser.
En 1960, Gérard Bessette publie Le Libraire, un roman souvent perçu comme un prélude à la Révolution tranquille. L'intrigue se déroule sous la forme du journal intime d'Hervé Jodoin, le protagoniste, qui écrit ces réflexions pour passer ses dimanches. À travers ses écrits, Jodoin nous offre une vision de la fin de la grande noirceur et décrit la réalité d'une petite ville, Saint-Joachim, où les habitants sont dominés par le clergé et les élites bourgeoises. Jodoin, un défenseur des libertés individuelles, se dresse contre l'emprise de l'Église et contre son patron, Léon Chicoine. Parallèlement, l'influence de l’Église sur la littérature et la censure qui pèse sur les libraires illustrent un environnement où la liberté intellectuelle est sévèrement restreinte. Cette quête de liberté se reflète également dans le personnage de Rose Bouthillier, qui incarne les changements dans le rôle des femmes à cette époque. Peut-on alors dire que Le Libraire est un roman où la liberté triomphe ? Pour y répondre, il convient d'examiner l'œuvre comme un tableau du conflit entre l'aspiration à la liberté personnelle et les contraintes imposées par les institutions dominantes de l'époque. Tout d'abord, dans cette œuvre, le thème de la liberté prédomine, car Jodoin se présente comme un véritable défenseur de la liberté, notamment face à l'emprise du pouvoir religieux et à celle de son employeur, Léon Chicoine. En effet, Jodoin rejette catégoriquement toute participation aux pratiques religieuses, en particulier en refusant d'assister à la messe du dimanche, ce qui symbolise son opposition à l'autorité du clergé. Il ne reconnaît aucune légitimité à ce dernier, comme en témoigne son absence à la messe. Lorsqu'une de ses connaissances, Rose, lui suggère d'aller s'expliquer avec le curé, il lui répond : « qu’il n'entrait pas dans mes habitudes de fréquenter les presbytères [...] » (p.111) Ce passage illustre clairement que Jodoin refuse d'être soumis à l'autorité de la religion ou à celle de son patron. Il privilégie sa liberté et ses choix personnels, affirmant ainsi son indépendance face aux normes imposées par l'Église et son employeur. Cette attitude représente une forme manifeste de rébellion et de liberté individuelle. De plus, Jodoin adopte une vision du monde qui conteste les idées dominantes de son époque, particulièrement celles qui traversent le Québec, en agissant selon ses propres désirs, sans se laisser guider par les attentes d’autrui ou les dictats des institutions. Par exemple, cet extrait révèle le profond mépris du narrateur pour les rumeurs et les commérages : « Je lui représentait que, des ragots, il y en avait toujours partout et qu’il fallait les accueillir avec le plus profond mépris. » (Page 77) Le champ lexical utilisé dans cet extrait (ragots, accueillir, profond mépris) met en évidence le rejet catégorique de Jodoin de toute conformité et de toute pensée collective. Il refuse de se plier aux attentes sociales et rejette l’idée d’agir comme la majorité de la société de son époque. Par cette attitude, il affirme une pensée autonome, en décalage avec les idées dominantes de l’époque. En somme, Jodoin incarne la liberté individuelle en s’opposant à la religion et en défiant les normes sociales de son temps, devenant ainsi un symbole de résistance et d'indépendance. Ensuite, dans Le Libraire, il serait incorrect de dire que la liberté l'emporte, car c’est plutôt l’Église qui exerce une forme de contrôle sur les lectures des habitants. Cette situation est clairement reflétée dans les paroles du père Manseau, qui déclare qu’il n’est pas sage de défier les prêtres et qu'ils ont autorité sur ce qui se déroule au sein de leur paroisse : « Eh be, c’est pas bon pour la santé icitte de contrer les curés. Les ficelles, c’est eux autres qui les ont, vous comprenez. » (p.104) Les libraires sont empêchés de vendre certains livres, une restriction imposée par le clergé. Cette censure révèle la crainte du clergé face à la liberté intellectuelle, les incitant à interdire la lecture de certains ouvrages pour préserver les valeurs traditionnelles issues du Régime français : « Au bout d’un certain temps. M. le Curé est descendu et m’a demandé de la même voix confidentielle si nous n’avions pas en stock « certains livres dangereux » ». (Page 67) Ce contrôle a pour but de préserver les valeurs traditionnelles face aux bouleversements survenus après 1791, dans une tentative de maintenir un pouvoir strict sur la pensée des Québécois. L'œuvre illustre ainsi comment l'Église s'efforce de restreindre et de guider les choix intellectuels de la population, plutôt que de permettre l'épanouissement de la liberté. La crainte de cette liberté pousse le clergé à interdire la lecture de certains ouvrages. En définitive, ce roman dépeint l'emprise de l'Église, qui limite la liberté intellectuelle au lieu de favoriser son triomphe. En outre, la liberté est clairement le thème central de Le Libraire. Ce roman illustre les mentalités de l'époque, tout en dévoilant une réalité souvent réprimée par la censure. À titre d'exemple, le personnage de Rose Bouthillier représente l'évolution du rôle de la femme à cette période : « [...]séparé de son mari, mais naturellement pas divorcée de son mari ». (p.50) Elle incarne la libération des mœurs, se livrant sans complexe aux plaisirs charnels avec le locataire de sa maison, en l'occurrence Jodoin. Quant à ce dernier, il manifeste une résistance dans sa manière de penser. En effet, il ne se laisse pas intimider par les questions du Curé lors de sa visite à la librairie Néon. Il parvient même à inverser la situation en prenant lui-même le contrôle de l’échange, dirigeant les questions à son tour : « C’était bien la première fois que je poussais la vente [...] Monsieur le curé se défila en alléguant la faiblesse de sa vue ». (p.69) Ce passage montre clairement que Jodoin rejette l'influence et l’autorité du curé sur lui, autant qu’il en a la possibilité. Sur le plan personnel, leur ouverture d’esprit se place en opposition avec les normes intellectuelles de l'époque. À une époque où penser librement, suivre ses désirs et respecter les choix individuels étaient mal vus, le clergé s’y opposait vigoureusement, affirmant que cela équivalait à vivre dans le péché. Ainsi, l'auteur parvient à faire triompher les libertés individuelles en défiant la censure, à travers l’émancipation de Rose et la résistance de Jodoin face à l’emprise de l’Église. En conclusion, c’est bien le thème de la liberté qui domine Le Libraire de Gérard Bessette. Le refus de Jodoin de se conformer aux attentes religieuses, en évitant les presbytères et en rejetant les pratiques religieuses traditionnelles, reflète clairement sa quête d'indépendance. Sa résistance aux normes imposées par l’Église illustre sa volonté de suivre ses convictions personnelles. De manière similaire, Rose Bouthillier symbolise l’évolution du rôle des femmes, incarnant une libération des mœurs et une détermination à vivre selon ses propres choix. Malgré les obstacles imposés par les institutions, le roman met en lumière une lutte constante pour la liberté individuelle, soulignant la difficulté d'atteindre cette liberté dans un contexte social et culturel rigide. Dans cette révision, j'ai d'abord imprimé en format papier le travail pour avoir une meilleure vision de celui-ci et pour m’aider dans ma correction en effet, si je corrige uniquement sur mon ordinateur je passe à côté de plusieurs fautes d’orthographe tandis qu’avec le format papier j’ai une meilleure observation et compréhension totale du travail que j’ai à remettre. J’ai par la suite, retravaillé la structure des phrases afin d'améliorer la clarté et la fluidité du texte. Par exemple, j'ai reformulé certaines phrases pour éviter les répétitions et rendre les idées plus nettes. Enfin, j'ai révisé la ponctuation pour améliorer la lisibilité et la fluidité du texte. J'ai ajouté des virgules pour clarifier la structure des phrases et éviter toute ambiguïté. Par exemple, j'ai inséré une virgule après ‘’l’évolution du rôle des femmes’’ afin de séparer clairement les deux éléments évoqués dans la phrase. |
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